L'Union Générale des Travailleurs au Maroc (UGTM) a décidé de hausser le ton dans son action militante contre le gouvernement dirigé par le Parti de la Justice et du Développement (PJD). Aussi, elle a annoncé l'exécution d'une marche nationale le dimanche 23 février 2014 pour défendre son identité syndicale et contrecarrer les politiques gouvernementales, tyranniques et anti-populaires, qui ont mené le pays à une situation de quasi-paralysie. L'UGTM déclare que cette marche nationale s'inscrit dans le cadre d'un processus militant d'escalade qui ne s'arrêtera pas à ce stade, mais se poursuivra, dans le cas où le gouvernement s'abstient de satisfaire aux revendications justes de la première central syndicale au Maroc, quitte à générer la déclaration de la grève générale dans tous les coins du Royaume. La décision de l'UGTM a été prise lors de son Conseil Général réuni samedi dernier à Rabat et a constitué une étape importante pour débattre de la situation catastrophique ce qui se traduit par une colère qui menace de développements aux conséquences imprévisibles au cas où le gouvernement Benkirane n'assume pas ses responsabilités. Dans ce sens, le coordinateur général de l'UGTM, M. Kafi Charrat, a indiqué que l'assemblée générale de l'Union dans une session extraordinaire est intervenue dans le contexte d'une étape infiniment critique dont le titre n'est autre que la détérioration de la situation générale au Maroc aux niveaux politique, économique et social, ce qui interpelle la centrale syndicale pour assumer son rôle fondamental qui est de faire front contre les tentatives du gouvernement de porter atteinte aux acquis des intérêts de la classe laborieuse, et contre toute déviation ou glissement de nature à menacer les hauts intérêts de la nation. Il a, dans cet élan, appelé à une reddition de comptes à propos de la politique engagée par le gouvernement et qui a abouti à de nombreux dépassements et dysfonctionnements, affirmant que l'UGTM tend à accuser le gouvernement Benkirane de ne pas avoir préservé les postes d'emploi du fait de sa politique marquée par l'improvisation et régie par la logique de la mainmise et de l'imposition du silence aux opposants porteurs d'avis différents. Et d'ajouter que la situation politique et économique misérable causée par le gouvernement a mené le Maroc à une non-issue, et ce, par le biais de choix anti-populaires qui ont privilégié les équilibres macro-économiques à ceux sociaux, d'où l'augmentation calamiteuse du nombre de chômeurs qui a atteint une énorme proportion non déclarée officiellement. Cherrat a ajouté que le gouvernement a procédé à la démolition du pouvoir d'achat des Marocains par la suppression de la compensation pour plusieurs produits essentiels, et par l'alourdissement des impôts directs et indirects, sans oublier qu'il a contribué à l'étranglement du milieu des affaires, ce qui mène à la faillite de plusieurs entreprises avec, pour conséquence, le licenciement de plusieurs milliers d'ouvriers. Le responsable syndical a poursuivi que le gouvernement a failli à ses engagements pour solutionner les questions relatives aux libertés publiques sans oublier qu'il a failli aux engagements contractés avec le gouvernement précédent depuis 2011, tels l'indemnisation pour les affectations lointaines et sa généralisation, l'indemnisation pour perte d'emploi pour raisons involontaires, tout en considérant que le projet du gouvernement actuel n'est qu'un tremplin pour plus de licenciements et de pertes d'emplois. Et de conclure que les politiques gouvernementales ont contribué, de manière méthodique, à l'aggravation des écarts entre les différentes couches sociales, à l'écrasement des couches moyennes et à l'amplification de la paupérisation des couches démunies. Mohamed Kafi Cherrat a aussi appelé toutes les composantes de la scène syndicale au Maroc à la nécessité de serrer les rangs pour faire face à la campagne sauvage du gouvernement contre les intérêts de la classe laborieuse marocaine. Pour sa part, Mohamed Shimed, membre de la commission de gestion de l'UGTM, a insisté pour relever le défi d'assurer le succès de la marche nationale que compte organiser la centrale syndicale pour la défense de l'identité profonde de l'UGTM, pour faire face aux politiques défaillantes du gouvernement.