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Compensation : Du sacro-saint Marché et des « vertus » de ses divines variations...: « Laissez s'appauvrir, laissez chômer, Dieu reconnaîtra les siens ! »
Publié dans L'opinion le 19 - 01 - 2014

La décision du gouvernement Benkirane est tombée vendredi dernier. La Caisse de Compensation a cessé de subventionner, à partir du 16 janvier, les prix des carburants « Essence Super » et « Fuel Oil n°2 », dont les cours seront désormais indexés sur ceux du marché international le 1er et le 16 de chaque mois que Dieu fait. Finie la tarification fixe, les consommateurs et les industriels devront s'informer au début et au milieu de chaque mois sur le cours des prix des carburants.
Le moment de l'entrée en vigueur de cette décision a été choisi avec soin. Les cours du Brent, l'une des deux références relatives aux prix du baril de pétrole brut sur le marché mondial, sont actuellement en baisse. Ce qui fait que, malgré la libéralisation des prix des carburants au Maroc, celui de l'Essence Super, utilisé par les automobilistes, va rester inchangé, alors que celui du Fuel Oil n°2, utilisé par les industriels, va même baisser de 132,21 Dirhams la tonne.
Il s'agit, pour le gouvernement Benkirane, d'éviter que la fin des subventions, versées par la Caisse de Compensation pour maintenir le coût des carburants à la portée des consommateurs et industriels, ne se traduise immédiatement par une hausse des prix à la pompe. Seulement, c'est prendre les Marocains pour des imbéciles qui ne comprennent pas ce qu'est le mécanisme d'indexation et ne mesurent pas les conséquences de son application.
Plus personne sur l'ensemble de la planète n'ignore aujourd'hui que les cours des prix du pétrole sont appelés à grimper toujours plus à moyen et long termes. Le moins informé des habitants de la Terre sait quand même que les réserves mondiales de pétrole connues et accessibles à bas coût d'extraction sont en baisse. Alors que la demande, du fait de l'émergence des nouvelles puissances industrielles, est continuellement en hausse. Les initiés savent, en outre, que les capacités de raffinage existantes au niveau mondial sont en deçà des besoins du marché.
Ce qui explique actuellement les prix du pétrole relativement bas, c'est malheureusement la crise économique dont ne parviennent toujours pas à s'extirper les pays d'Europe. Ce qui est loin d'être une bonne nouvelle pour les Marocains, même si ça se traduit par de meilleurs cours du pétrole. Les Européens sont nos principaux partenaires économiques et la crise dans laquelle ils sont toujours empêtrés impacte négativement notre croissance. Que les choses commencent à aller mieux pour nos partenaires européens, ce que les Marocains souhaitent dans leur propre intérêt, et les cours du pétrole repartiront à la hausse...
Les cours du baril de brut fluctuant aux environs de 100 dollars ne sont pas faits pour durer. Qu'adviendra t-il après ? Nul besoin de s'étaler sur les conséquences des variations des prix du carburant et fuel industriel sur le niveau de vie des ménages, sur la compétitivité et la viabilité des unités industrielles nationales et, donc, sur le taux de chômage. Tous les Marocains les connaissent. Pas la peine, non plus, que le gouvernement sorte à nouveau son argumentaire usé sur la non viabilité du système des subventions servi par la Caisse de Compensation, car personne ne le met en doute. Toutefois, personne ne se fait plus berner par le raccourci de réflexion que l'exhibition persistante de cet argument constitue.
Il y a deux approches pour traiter la problématique du système de subventions aux produits de première nécessité au Maroc. L'approche ultralibérale empreinte d'orthodoxie financière, qui a été érigée en dogme par l'idéologie du FMI et appliquée avec un zèle curieux et surprenant par ses disciples barbus dans tous les pays arabes où ils ont pris la tête du gouvernement. Elle consiste à privilégier la réduction, l'élimination étant même ambitionnée, des charges de subventions des produits de premières nécessités supportées par le budget de l'Etat. Dans cette optique, le redressement de la situation des seules finances publiques prime sur toutes les autres considérations sociales et économiques.
L'autre approche consiste à inscrire l'incontournable réforme de la Caisse de Compensation dans le cadre d'un programme de relance économique global, puisqu'il s'agit de songer à créer plus de richesses à distribuer avant de chercher à essorer encore et toujours une population déjà asséchée par le renchérissement continuel du coût de la vie et contrariée par le chômage et la faiblesse des revenus.
Il est bien loin le temps ou les Islamistes criaient à qui voulait les entendre que leur « révolution » n'était ni de droite, ni de gauche. Ni capitaliste, ni socialiste. Ni ultralibérale, ni keynésienne. Mais un « modèle économique islamiste » qui allait changer la face du monde... Maintenant, tout le monde sait que les références des Islamistes en matière d'économie, c'est Cheikh Adam Smith, l'Imam Ricardo et Mollah Friedrich Von Hayek. Si les pauvres n'ont pas le pouvoir d'achat suffisant pour supporter les variations des prix du carburant et leurs répercussions sur le coût de la vie, c'est Dieu qui le veut ainsi ! Mais douter de la pertinence de l'indexation des prix du carburant et du fuel industriel sur les cours internationaux, c'est douter du sacro-saint « Marché »... Une pure hérésie !
Le FMI a beau s'être trompé à plusieurs reprises dans ses « fatwas recommandations ». Et l'application pure et dure de la « chariâ ultralibérale », à travers ses théologiques « mesures d'austérité », avait plongé dans le désastre économique et social des pays comme la Grèce. Pour ne citer que le dernier exemple en date des victimes de l'inquisitrice orthodoxie financière. Rien de tout cela ne semble convaincre notre gouvernement de remettre en cause son islamo-ultralibéralisme. Les classes sociales marocaines moyennes et défavorisées n'ont qu'à subir les caprices du marché et louer le Créateur pour leur gouvernement barbu, accaparé par son « héroïque » engagement dans la bataille mythique de dimension cosmique contre les « crocodiles » et les « esprits malfaisants ».
Comme le criaient les Croisés avant de massacrer des musulmans, « Dieu le veut ! » Et s'il n'y a plus de Croisés, il y a toujours Abou Naïm et consorts... Gare aux infidèles au « Marché » !
Car d'un programme de relance économique multisectoriel et de développement social aux objectifs bien définis et aux moyens clairement identifiés, quelqu'un a-t-il entendu notre gouvernement prononcer mot ? Mises à part les hausses de prix et des tarifs, des taxes et impôts, quelqu'un a-t-il entendu notre cher chef du gouvernement défendre avec sa véhémence coutumière la création d'emplois et de richesses ? Par décence envers les lecteurs, on s'abstient de traiter de l'indigence de la dernière loi de finances. Mais peut-être que le volontarisme et la planification économiques constituent en soi des blasphèmes quand tout varie et dépend de... la « Main Invisible » du « Marché » !
Quant aux consommateurs et industriels marocains, inquiets pour leur pouvoir d'achat et la pérennité de leurs activités et qui s'en plaindraient, faute d'avoir le cœur apaisé par l'illumination de la foi en le Marché et les bienfaits de ses « divines » variations, M. Benkirane pourrait bien en divulguer la liste devant le parlement...


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