Le club fermé des équipes ayant participé à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA s'est agrandi lors de l'édition 2013. Le Guangzhou Evergrande FC s'est invité pour la première fois dans la cour des grands, mais en regardant sur le banc de touche du club chinois, on retrouve visage bien connu des compétitions mondiales. L'Italien Marcello Lippi a en effet pris les rênes du club en 2012 pour non seulement le mener au sacre en Ligue des campions de l'AFC, mais également pour ajouter un nouvelle expérience à une carrière exceptionnelle. A la veille d'affronter le FC Bayern Munich en demi-finale de Maroc 2013, l'entraîneur de 65 ans se souvient d'ailleurs que certains de ses plus beaux moments ont été écrits face à des équipes allemandes... "J'ai de très beaux souvenirs", confirme-t-il lorsque FIFA.com lui demande de fouiller dans sa mémoire. "En tant que joueur, je n'ai jamais affronté de formations allemande, mais j'en ai rencontrées beaucoup dans ma carrière d'entraîneur." La première date d'un quart de finale de Coupe de l'UEFA 1995 contre l'Eintracht Francfort, lorsque la Juventus de Lippi avait assuré à l'aller 1:1, puis déroulé au retour (3:0). Peu de dépaysement au tour suivant, puisque la Vieille Dame affrontait un autre représentant de la Bundesliga, le Borussia Dortmund. Après un 2:2 à l'aller à Turin, le déplacement au bouillant Westfalenstadion n'augurait rien de bon pour les Italiens. Une ville porte-bonheur "Dortmund est une ville qui me porte bonheur", rappelle pourtant Lippi aujourd'hui. Car au retour, les Bianconeri l'emporteront 2:1, grâce notamment à un Roberto Baggio au sommet de son art. "J'y suis allé trois fois, deux avec la Juventus, et une avec la Nazionale, et nous nous sommes imposés à chaque fois." La seconde arrive deux ans plus tard, lors de la phase de groupes de la Ligue des champions de l'UEFA. Les Schwarzgelben s'inclinent 1:3 dans leur antre, mais prendront leur revance dans le Piémont (1:2). Et si Lippi ne manque pas de rappeler ses heureux déplacements à Dortmund, il ne peut pas en dire autant de son séjour à Munich pour la finale de la Ligue des champions 1997. Cette fois-là, c'est le Borussia qui avait triomphé (3:1) pour subtiliser à la Juve le trophée qu'elle avait conquis l'année précédente... et qu'elle n'a plus gagné depuis. Quant à son voyage à Leverkusen pour y affronter le Bayer lors de la deuxième phase de groupes de l'épreuve en 2002, Lippi en garde aussi un souvenir amer avec une défaite 1:3, compensée par le 4:0 quelques semaines auparavant. Le troisième passage du technicien transalpin à Dortmund remonte à 2006. A la tête de sélection nationale, il affronte en demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006TM le pays hôte en pleine confiance sur une pelouse où il ne s'est jamais incliné dans son histoire. «Je me souviens de les avoir battus 4:1 lors d'un match amical à Florence quelques mois avant, mais bien sûr, cette rencontre tient une place importante dans ma carrière», confie l'ancien entraîneur de la Sampdoria et de l'Inter Milan. «Nous les avons battus 2:0 en prolongation, sur leur propre terrain pour nous qualifier pour une finale de Coupe du Monde. C'était un grand moment pour la Nazionale.» Meilleur contre ex-meilleur Les Azzurri allaient ensuite remporter leur quatrième couronne mondiale et ajouter une page dans le livre d'or du football national. Celui-ci renferme de multiples trésors, dont une rencontre de légende disputée plus de 30 ans plus tôt. L'adversaire? L'Allemagne bien entendu. «Pour moi comme pour tous les Italiens, la demi-finale de 1970 est un merveilleux souvenir, avec une victoire 4:3 au bout d'un match d'anthologie», raconte Lippi, à propos du combat épique que se sont livré les Gianni Rivera, Sandro Mazzola, Roberto Boninsegna et autres Franz Beckenbauer, Gerd Müller ou Sepp Maier. Trois légendes du Bayern Munich, futur adversaire de Lippi, dont le bilan s'établit à six victoires, deux nuls et trois défaites face à des adversaires d'outre-Rhin. «Ce sera la première fois de ma carrière que je vais affronter le Bayern», observe l'ancien milieu de terrain, qui annonce clairement qui sera le favori : «Ce sera intéressant de comparer l'écart qui existe entre la meilleure équipe du monde et l'une des meilleures équipes d'Asie. A l'heure actuelle, l'Allemagne propose un jeu d'avant-garde, d'un niveau très élevé, qui fait partie des meilleurs footballs du monde.» Un peu comme le football italien et la Juventus de Lippi des années 2000 ? «Ma Juventus est une équipe qui appartient au passé, et ce n'est jamais facile d'essayer de comparer des équipes qui appartiennent à des époques différentes», préfère couper l'ancien sélectionneur. «Je sais juste qu'en ce moment, le Bayern est l'équipe la plus forte du monde. Et je ne sais pas si ma Juventus était la meilleure équipe du monde à cette époque...»