Une journée d'étude, inédite au Maroc, sur l'usage thérapeutique du cannabis est prévue mercredi au Parlement, à la demande d'un groupe de députés favorables à sa légalisation partielle, a-t-on appris lundi auprès d'un initiateur du projet. D'après l'intitulé du débat, il s'agira aussi d'étudier "le rôle de la culture du kif dans la création d'une économie alternative", alors que le royaume est un des principaux producteurs au monde. Une journée d'études sur l'utilisation du kif thérapeutique, avec la présence d'experts marocains et internationaux va être organisée demain mercredi selon un député de la Chambre des représentants. L'idée est de créer le débat par rapport à ça, de voir ce que d'autres expériences internationales en la matière ont pu donner, sans tomber dans la légalisation totale, mais contrôlée. Des organismes internationaux et des experts suisses ainsi que des ONG participeront à ce débat ouvert, qui se veut une première étape vers une proposition de loi. Même si, selon des chiffres officiels, la surface de cannabis cultivée a baissé de 60% en dix ans et serait aujourd'hui de quelque 50.000 hectares, le Maroc reste un des principaux producteurs mondiaux de cannabis. D'après des statistiques citées par le ministère de l'Intérieur, ce sont environ 90.000 ménages, soit plus de 700.000 Marocains, qui vivraient de cette production, dans les régions du Rif (nord). Plusieurs pays ont déjà légalisé le cannabis thérapeutique: les Pays-Bas, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et, tout récemment, la République tchèque. En Suisse, plusieurs dizaines de patients atteints de sclérose latérale amyotrophique, une grave affection neurodégénérative, ont bénéficié depuis 2007 d'un traitement à base de cannabis pour soulager leurs douleurs, une expérience tolérée par les autorités.