Quatre Français enlevés il y a plus de trois ans par le groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et libérés mardi à l'issue d'une opération menée par les autorités nigériennes ont quitté Niamey mercredi matin par avion pour Paris. Les quatre hommes ont pris place dans un appareil du gouvernement français. Ils sont accompagnés par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius. Ils doivent être accueillis en fin de matinée par le président François Hollande à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris. «Je suis très heureux, très content. C'était très difficile, mais c'était une épreuve d'une vie», a déclaré Thierry Dol, un des ex-otages. Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret ont été enlevés le 16 septembre 2010 sur un site d'extraction d'uranium d'Areva à Arlit, au Niger. Selon Laurent Fabius, ces quatre salariés d'Areva et d'une filiale de Vinci étaient encore en état de choc après plus de trois ans de détention. «Ils ont pris une douche, on a dîné ensemble. Ils ont passé une bonne nuit, mais sur le sol. Ils n'arrivent pas à dormir sur un matelas», a-t-il dit. Une rançon d'une «vingtaine de millions d'euros» a été versée aux preneurs d'otages pour obtenir la libération des quatre Français enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger, affirme mercredi Le Monde. Citant une source française connaissant les détails de l'opération, le quotidien précise que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a remis aux ravisseurs de Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret «plus d'une vingtaine de millions d'euros». François Hollande a fait savoir en février que la France ne verserait plus de rançon pour obtenir la libération de ses ressortissants retenus en otages dans le monde, assurant que l'Etat s'opposerait à toute transaction financière et toute forme de versement, même par des entreprises. Le 19 avril dernier, le chef de l'Etat a une nouvelle fois assuré que son pays ne céderait pas «sur les principes». «La consigne du président est de ne pas payer de rançon, cette consigne est respectée», a assuré mardi sur Europe 1 le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui s'est rendu à Niamey avec son collègue de la Défense Jean-Yves Le Drian pour récupérer les quatre ex-otages. «Ce que je peux vous dire c'est que la France ne paye pas de rançon, c'est clair et net», a-t-il ajouté. La piste d'une contrepartie versée par le groupe nucléaire français Areva, pour lequel travaillaient une partie des otages a été évoquée mercredi par Diane Lazarevic, fille de Serge Lazarevic, l'un des trois otages français encore retenus en Afrique. «Le Quai d'Orsay m'a bien dit il y a deux mois que la France ne paierait pas mais que sûrement Areva le ferait. Ce sont les mots du quai d'Orsay», a-t-elle dit sur Europe 1. Selon une source régionale, les négociations autour de la libération des Français ont été menées par l'ancien ministre nigérien, Mohamed Akotey, président du conseil d'administration d'Imouraren SA, la filiale d'Areva au Niger.