Les efforts soutenus déployés par le gouvernement marocain pour renforcer la capacité de ses ports et optimiser leur efficacité ont donné une nouvelle impulsion au trafic maritime ces derniers mois, indique l'Oxford Business Group, un cabinet d'intelligence économique basé à Londres. Situé à l'entrée de la Méditerranée sur l'une des voies maritimes les plus empruntées au monde, le complexe Tanger-Med occupe une place stratégique, soulignent les analystes de l'OBG dans une étude qui vient de paraitre. Ce port fournit ses services à plusieurs acteurs majeurs du transport maritime, notamment les groupes Maersk et CMA CGM, et est relié à 125 ports dans le monde, ajoute la même source, faisant savoir que la mise en place de ce port, dont les opérations ont démarré en 2007, s'inscrit dans le cadre d'une stratégie visant à augmenter les activités portuaires et stimuler le développement de la région du nord du pays. Tanger-Med I est doté d'une capacité de 3,5 millions d'EVP (équivalent vingt pieds) sur quatre terminaux. En 2012, 1,83 million d'EVP y ont été manutentionnés, constitués à plus de 95pc par le trafic de transbordement, rappellent les experts du cabinet britannique, notant que cette progression a poussé les autorités marocaines à lancer les travaux d'extension, pour la construction de Tanger-Med II en 2009. Selon l'avis de l'OBG, les nouvelles installations vont porter la capacité totale du port à 8,2 millions d'EVP et servir de moteur au développement économique de la région grâce au rassemblement de ressources industrielles, logistiques et sociales autour de ce hub de transbordement et de commerce extérieur. Ainsi, plusieurs zones franches commerciales et industrielles ont été érigées aux alentours, dont une zone franche dédiée à l'industrie automobile, où Renault a installé une usine de production de véhicules destinés en priorité à l'exportation vers l'Europe. Le trafic maritime de Tanger-Med a enregistré une hausse de 10 pc durant la période allant de janvier à avril de l'année en cours, ce qui représente une bonne performance par rapport aux résultats modérés de l'an dernier, estime l'OBG, précisant que le trafic maritime au Maroc devrait s'améliorer encore avec la reprise économique mondiale. Afin de stimuler encore davantage les activités, tant dans le volet transbordement que dans celui des exportations, le gouvernement s'est également penché sur le développement des ports secondaires du pays, indiquent les analystes de l'OBG. L'objectif de cette démarche est de développer certains segments de niche tel que le port de Mohammedia, sur la côte atlantique, qui devrait par exemple se voir attribuer une enveloppe de 277 millions de dollars pour des travaux de modernisation souligne le cabinet d'études et conseils OBG, évoquant la possibilité de rendre certains ports secondaires spécialisés dans certaines industries. D'après l'OBG, les résultats positifs enregistrés par les ports marocains ont contribué à l'augmentation de la valeur du secteur des transports, qui affiche une croissance régulière depuis quelques années, passant de 19,6 milliards de dirhams (1,74 milliard d'euros) en 2000 à 33,8 milliards de dirhams (3,01 milliards d'euros) en 2011, ce qui correspond à des hausses annuelles d'environ 5 pc. Les projets de modernisation du secteur maritime visent à améliorer la connectivité, à réduire les coûts de distribution et d'exportations pour les fabricants locaux et à attirer un plus important trafic de transit et de transbordement, explique l'OBG.