Une conférence de presse a été tenue jeudi dernier organisée par le cinéma Rif et son partenaire l'Orchestre philarmonique du Maroc pour annoncer un événement entrant dans le cadre de l'animation des salles de cinéma en continuel déclin. Hassan Belkady gérant des cinémas Rif, ABC et Ritz dans un entretien qu'il nous a accordé, revient sur le programme de rénovation de la salle du Rif, programme étalé sur quatre ans au point de vue sièges, capitonnage, écran, équipement numérique « qui fait du Rif première salle en Afrique à être équipées en matériel Sonny 4K qui désigne la très haute résolution pour l'image et le son numérique 7.1 » etc. D'un autre côté Belkady annonce le lancement du cinéma Rif dans la transmission en direct du Ballet de Bolchoï de Moscou avec le spectacle « Spartacus » à partir du 20 décembre prochain à 16h. « Ce principe de transmission par réseau Pathé live existe dans cinquante pays et plus 1500 salles de cinéma dans le monde, le cinéma Rif a signé un contrat d'un an pour la retransmission de 6 spectacles du Ballet de Bolchoï » précise Hassan Belkady. Cette initiative s'inscrit dans le cadre des actions visant à redonner vie aux salles de cinéma qui sont toujours en voie d'extinction. D'après Belkady l'aide aux salles de cinéma a toujours été un mirage avec le système des exonérations. Mais le dernier coup dur pour les salles obscures c'est l'entrée en vigueur de la TVA avec 20%. « C'est le coup de grâce ! » Le réseau des salles de cinéma n'a pas cessé de rétrécir comme une peau de chagrin non seulement à Casablanca mais dans tout le Maroc sans bénéficier d'aucun soutien des collectivités locales bien qu'elles soient censées jouer un rôle important dans l'animation de la ville. Le cinéma Rif est l'une des plus importantes salles obscures encore ouvertes à Casablanca après la fermeture définitives d'un grand nombre de salles. D'ailleurs à Casablanca à part les salles obscures du complexe Megarama de la Corniche, il y a tout juste sept salles de cinéma encore ouvertes ultime résistants à l'extinction totale : Rif, ABC, Ritz, Rialto, Lutecia, Eden Club et Lynx. D'après Blekady même le cinéma marocain, avec une vingtaine de films par an et un budget annuel de 60 millions de dirhams, ne figure plus comme possible sauveur pour réconcilier le grand public avec les salles. Après avoir donné espoir avec des films à grand public, aujourd'hui on serait en plein désenchantement. « Il y a malheureusement de moins en moins de films marocain qui attirent le grand public vers les salles. De plus depuis qu'il y a eu des descentes de police dans des salles à Oujda et Casablanca pour arrêter des couples, le public cinéphile y réfléchirait à deux fois avant de mettre les pieds dans une salle, par les temps qui court dès qu'on pénètre dans une salle obscure on est suspect d'atteinte aux mœurs... » A la question de savoir si la ligne du tramway avec le tronçon piétonnier du boulevard Mohammed V a apporté quelque chose de positif à l'animation du vieux centre de la ville et par ricochée pour les salles de cinéma, Hassan Belkady répond : «Pas du tout ! Avec le lancement du projet du tramway tout le monde était très optimiste. On pensait que ça allait changer de manière positive. Il n'en est rien, du moins pour le moment. Pour ma part je continue à dire que nous avons entre autres un grand problème de sécurité. Il suffit de passer vers vingt heures pour voir ce qui se passe dans cette partie de la ville. Comment voulez-vous encourager des familles à venir le soir voir un film ou un spectacle, au moins une fois par mois comme une rupture dans leur quotidien? Tout le monde sait que la séance de dix heures a sauté, toutes les salles ont supprimé la séance de dix heures pour une question de sécurité »