L'âge moyen des femmes au mariage a énormément reculé au Maroc en 2010, passant à 26,6 ans en 2010, soit 9,3 ans plus tard qu'en 1960, a annoncé jeudi le Haut-commissariat au plan (HCP). Le mariage précoce des 15-19 ans, qui concernait 20 pc des filles en 1982 n'en concerne plus que 150.000 représentant 9 pc de cette tranche d'âges, selon des données statistiques rendues publiques par le HCP à l'occasion de la journée nationale de la femme, célébrée le 10 octobre de chaque année. Au moins 30.000 femmes se sont mariées en deçà de l'âge légal (18 ans). Par ailleurs, le HCP relève que le mariage devient moins en moins universel, une tendance beaucoup plus marquée chez les femmes. Ainsi, en 2010, le célibat à 50 ans atteint 6,7 pc parmi les femmes (contre 0,9 pc en 1994) et 5,8 pc parmi les hommes (contre 2,9 pc). Le mariage entre cousins ou entre parents éloignés (endogamie) a régressé de 33 pc en 1987 à 21 pc en 2010, exprimant, ainsi, une mutation des systèmes de valeurs et comportements sociaux. Le taux d'endogamie avec un cousin germain est resté quasiment stable entre 1995 et 2010 (16,3 pc et 15,5 pc respectivement) alors que celui avec un parent éloigné a connu une baisse sensible passant de 13 pc à 5,1 pc. Cette évolution qu'a connue la nuptialité s'est accompagnée du «recul du divorce», souligne le HCP. Si dans les années 1960, un tiers des premiers mariages (31 pc) se terminaient par un divorce, le taux de divortialité dépasse à peine 10 pc en 2010. La proportion des femmes dont le premier mariage a été rompu par divorce est la plus élevée pendant la période critique des cinq premières années de la vie conjugale (supérieure à 30 pc). Elle baisse progressivement avec la durée pour atteindre des niveaux inférieurs à 3 pc au-delà de 20 ans de mariage. La proportion des femmes divorcées a également tendance à baisser avec l'augmentation du nombre d'enfants. Elle passe de 19,8 pc parmi les femmes n'ayant pas d'enfants à 8 pc parmi celles ayant 4 enfants et plus. En considérant le sexe de l'enfant, les femmes ayant au moins un garçon divorcent deux fois moins (8,8 pc) que celles qui n'ont pas de progéniture de sexe masculin (16,3 pc). Les femmes mariées à des cousins germains ou autres parents éloignés (endogames) connaissent moins le divorce (7 pc) que celles n'ayant aucun lien familial avec leurs conjoints (11,3 pc).