Barack Obama a expliqué aux dirigeants du G20 que les Etats-Unis avaient acquis la ferme conviction que les troupes syriennes ont employé des armes chimiques et qu'il fallait imposer une interdiction internationale de l'usage de telles armes. De son côté le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué vendredi qu'il soutenait le Conseil de sécurité des Nations unies dans le rôle important qu'il ait à jouer afin de résoudre la crise en Syrie. a mis en garde vendredi les Etats-Unis sur les risques qu'impliqueraient des frappes sur des stocks de matériaux chimiques Le président américain a plaidé sa cause auprès des chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Saint-Pétersbourg lors d'un dîner de gala qui s'est prolongé tard dans la soirée de jeudi, a dit un conseiller de la Maison blanche, vendredi. Barack Obama «a une nouvelle fois souligné la très ferme conviction que nous avons» que le gouvernement de Bachar al Assad a lancé une attaque au gaz responsable de la mort de 1.429 personnes dans la banlieue de Damas, a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint pour les affaires de sécurité. Barack Obama a repris les mêmes arguments lors de discussions avec son homologue chinois, Xi Jinping, vendredi. Mise en garde russe contre des frappes sur des stocks chimiques La Russie a mis en garde vendredi les Etats-Unis sur les risques qu'impliqueraient des frappes sur des stocks de matériaux chimiques en Syrie, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Nous considérons avec une inquiétude particulière le fait que parmi les cibles envisagées pour des frappes figurent des sites d'infrastructures militaires qui assurent la sécurité de l'arsenal chimique syrien», indique le ministère. «Nous mettons en garde les autorités américaines et leurs alliés contre toute frappe sur des sites chimiques et les territoires avoisinants», ajoute la diplomatie russe, estimant que cela constituerait un «tournant dangereux» dans la crise syrienne. «Il y aurait une menace de rejets de substances hautement toxiques, avec des conséquences pour la population civile et l'environnement», poursuit le ministère russe. «On ne peut pas exclure qu'en outre, de tels actes inconsidérés n'offrent l'accès à des armes chimique aux rebelles et aux terroristes», estime encore la diplomatie russe, soulignant que cela pouvait entraîner «la propagation de l'arme chimique non seulement en Syrie mais aussi en dehors du pays». L'Onu a un rôle important à jouer Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué vendredi qu'il soutenait le Conseil de sécurité des Nations unies dans le rôle important qu'il ait à jouer afin de résoudre la crise en Syrie. Les Etats-Unis ont expliqué jeudi avoir renoncé à tenter de trouver une issue à cette question au sein du Conseil de sécurité qu'ils estiment pris en otage par la Russie. Les remarques de l'ambassadrice américaine à l'Onu, Samantha Power, ne laissaient guère de doute sur le fait que Washington ne sollicitera pas l'approbation du Conseil de sécurité à l'appui de sa volonté de punir le gouvernement d'Assad après l'utilisation d'armes chimiques en périphérie de Damas le 21 août. «Nous espérons que les parties concernées puissent continuer à communiquer et à se coordonner et qu'elles tiennent des consultations approfondies afin de résoudre le problème de manière pacifique», a dit Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Pékin souhaite une enquête complète et impartiale menée par l'Onu sur l'utilisation d'armes chimiques contre des populations civiles d'un faubourg de Damas le 21 août. Le gouvernement chinois a mis en garde contre une interprétation anticipée des résultats tout en estimant que l'auteur de ces attaques, quel qu'il soit, devra être tenu pour responsable. «La Chine pense qu'une solution politique est la seule voie réaliste pour sortir du problème syrien», a encore dit Hong. «Compte tenu des circonstances actuelles, le règlement par une solution politique est de la plus haute importance». La Russie et la Chine ont opposé à trois reprises leur veto à des résolutions présentées par les Occidentaux devant le Conseil de sécurité de l'Onu visant à sanctionner le régime de Bachar al Assad. La Chine, qui s'efforce de ne pas prendre parti dans ce conflit, a appelé le gouvernement syrien à dialoguer avec l'opposition et à prendre des mesures pour répondre aux demandes de changements politiques Elle estime qu'un gouvernement de transition devrait être formé.