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CULTURE ET CIVILISATION : La conception de la civilisation pharaonique
Publié dans L'opinion le 10 - 05 - 2013

Les égyptiens conçoivent le principe moteur de la création comme un océan primordial, le Noun, comme un magma informe. Les théologiens de l'Egypte affirmaient que, dans le Noun, il existait un principe conscient qu'ils divinisaient sous le nom de Ptah à Memphis. Ce Ptah signifie le « total », le « complet », nom qui souligne son caractère abstrait et métaphysique.
La vache et le taureau
Ptah suscite une semence d'où sortira le premier couple divin, Shou (l'air) et Tefnout (l'humidité en suspension dans l'atmosphère). La deuxième étape de la création se caractérise par la multiplication des êtres mythiques et les luttes acharnées entre eux. Le couple Shou-Tefnout engendre le couple formé de Geb (Terre) et de Nout (Ciel), et de ce dernier naissent les couples Osiris-Isis et Seth-Nephtis.
La Déesse-Mère la plus populaire est représentée par la vache, image d'Isis et de Hathor. Quant à Geb, dieu de la Terre, on peut l'assimiler à Atlas, un autre dieu de la Terre, roi de l'Atlantide, dans la mythologie nord-africaine, qui soulevait la terre sur ses épaules. Atlas, assimilé aussi à Antée, représenté toujours en géant fort et robuste, soulevant sur ses larges épaules le globe terrestre, est considéré en dieu de la Terre.
Done, comme assimilation d'Atlas, Dieu-Père, on ne peut trouver dans le panthéon égyptien que Ptah, créateur du monde, qui mérite cette nomination, et non Geb. Et comme on le sait, Ptah est représenté en taureau (Apis). Le taureau, dans la symbolique universelle, est le symbole du mâle dompté, de l'homme introduit dans la civilisation, dans la sédentarisation surtout. Comme image contrastée à Ptah et au taureau, on trouve Seth, dieu du Désert et de la Violence, représenté par un animal mal défini et fabuleux. Ce dieu du désert a son synonyme dans le panthéon mésopotamien ; c'est Pazouzou, le Vent du Sud-Est, le vent malfaisant du désert.
Les mythes cycliques
Cependant, le ciel est la résidence divine, résidence des luttes aussi ; lutte d'Apophis, génie des Ténèbres, contre Râ, dieu solaire ; celle de Seth, dieu du Désert et des éléments déchaînés, contre Horus, dieu du Ciel et de la Lumière. Mais ce qui est significatif dans la mythologie égyptienne est que de l'antagonisme et l'équilibre de ces puissances adverses et complémentaires résulte l'équilibre de l'univers.
Les mythes cycliques sont parmi les caractéristiques de l'Egypte ancienne. Ces mythes favorisent, non pas l'équilibre des forces, à commencer par la révolution journalière. Dans cette alternance, il y a comme un compromis entre les lumières et les ténèbres, entre le bien et le mal. Dans un rêve interprété par le prophète Joseph (Youssouf), on parle de l'alternance de sept années d'abondance et sept autres de sécheresse ; et le Nil dans ses crues, s'active suivant une loi d'alternance, symbolisée par le mythe d'Osiris. Mêmes les grands empires égyptiens naissent après des périodes d'anarchie et d'invasion étrangère.
Dans la civilisation égyptienne, l'alternance est visible partout, devenant parfois une obsession, un mythe qui se distingue et s'exprime dans l'art, à côté de la répétition et de la symétrie.
Cette alternance devient dans l'architecture, la sculpture et la peinture l'une des bases essentielles du rythme de la composition et de l'espace mythique pharaonique. Sur le papyrus qui représente la création du monde, le dieu-Air Shou est en alternance, s'interposant entre Geb, dieu-Terre, gisant à terre, et Nout, déesse-Ciel, soulevée, couvant de son corps nu la terre et les hommes.
L'alternance se voit surtout dans les mythes cycliques de la végétation en rapport avec les crues du Nil. Osiris est considéré dès l'origine comme un grand dieu de la végétation et du renouveau. Par sa mort, par son immersion dans les eaux du Nil, suivies de sa résurrection, il exprime sur le plan mythique les phases de la vie de la nature, sa mort et sa renaissance périodique, trait que l'on ne connaît guère que chez les divinités de la végétation.
Le mythe d'Osiris
Osiris avait pour sœur et épouse Isis, pour frère Seth. Roi d'Egypte, après Râ, en des temps très reculés, il aurait tiré le pays de la barbarie primitive avec l'aide de son ministre Thôt, dieu lunaire, de l'écriture. A travers cette présentation, on comprend déjà que les Egyptiens anciens avaient conçu les bases de la civilisation dans l'agriculture et l'écriture.
Cependant, Seth, qui symbolise les vents du désert, mais aussi les pillards nomades, jaloux de la prospérité de son frère, l'assassine par traîtrise et enferme son cadavre dans un coffre qu'il abandonne sur la côte phénicienne. Isis se met à sa recherche, le trouve et parvient même à le ressusciter. De leur union naît Horus, dieu de la Lumière et du Soleil levant.
Seth le découvre et, en l'absence d'Isis, dépèce le corps d'Osiris et en disperse les morceaux à travers toute l'Egypte.
Isis, accompagnée d'Horus, recherche patiemment ces morceaux, reconstitue le corps de son mari en entourant les morceaux de bandelettes, concevant ainsi la première momie. Mais, à ce corps manque l'âme, que Seth a gardé prisonnière. Horus parvient à la libérer, et lui fait réintégrer le corps de son père en soufflant dans la bouche de celui-ci. Alors Osiris, ressuscité de nouveau, gagne le ciel, où il va présider dorénavant le tribunal des Morts. Horus, parvenu à l'âge d'homme, venge son père en combattant Seth et en reprenant l'héritage d'Osiris.
En plus du cycle annuel du Nil, que la crue fait renaître au moment où les sables du désert sont sur le point de tarir les eaux et d'anéantir la végétation, en plus aussi de la lutte entre la lumière et les ténèbres, entre la sécheresse et l'abondance, entre le bien et le mal, cette légende symbolise la promesse d'une résurrection après la mort. Osiris, dieu de la végétation et du renouveau, est aussi dieu de la vie éternelle, celui qui assure l'existence de l'homme ici-bas et dans l'au-delà : c'est pourquoi il occupe la première place dans le cœur des Egyptiens considérés comme premier peuple à croire en l'immortalité de l'âme. Pour les mêmes raisons, son culte, associé à celui d'Isis, la fidèle épouse, s'étendra par la suite au monde antique. On ne doit pas oublier, enfin, qu'avec lui, avec aussi Thôt, dieu de l'écriture, se fonde la civilisation.


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