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CULTURE ET CIVILISATION
Les schèmes fondamentaux de l'imaginaire
Publié dans L'opinion le 22 - 03 - 2013

Avec le début de la civilisation, créée et développée en Orient, avec même la protohistoire, en Mésopotamie, où le mythe va s'entourer du mystère, où la création va être axée sur l'architecture religieuse, on va constater un prolongement des schèmes mythiques primitifs, à savoir la blessure et la sagaie, mais suivant d'autres concepts, plus précis.
Tout d'abord, la blessure, la courbe et le cercle, qui symbolisent avant tout l'élément féminin en général, la sexualité, la fécondité et la reproduction permanente (qui joint l'éternité dont le cercle est le symbole apparent), se transforment en Terre-Mère. La sagaie, la droite et le triangle, qui symbolisent l'homme, la rupture et la destruction, se transforment à leur tour en Ciel-Père.
Terre et ciel
Déjà dans la protohistoire, qui fait son apparition avant 7000 ans, des figurines étirées en argile, aux corps graciles, aux têtes tortueuses, ont été découvertes à QalatJarmo dans les monts de Kurdistan ; elles représentaient sans doute des déesses de la fécondité. Elles occupaient, aussi, le même rôle, probablement, que les Vénus aurignaciennes de la Préhistoire.
A Sumer, on considérait que le Cosmos est né à partir de l'eau, de la masse aquatique. Cette croyance, comme on le constate, est en relation avec le mythe du Déluge cité dans épopées de la Mésopotamie. Dans cette cité sumérienne, le principe moteur de la Création est conçu en une étendue d'eau, sous le nom de Nammou, « la Mère qui donna naissance au Ciel et à la Terre ». D'où peut-être ces traits sinueux et ces formes courbes qui prédominent dans tout l'art mésopotamien. On note aussi ici la relation entre la femme et l'eau, relation qui va prédominer comme schème initial dans presque toutes les cultures.
Ces traits sinueux ou onduleux et ces formes courbes, en relation avec la femme et la masse aquatique, vont prédominer dans l'art hindou et l'art perse, et à travers eux, dans l'art islamique depuis l'époque abbasside jusqu'à l'époque ottomane (l'art floral, l'arabesque et la miniature), en Irak, en Iran, en Turquie et en Inde.
En général, chez plusieurs peuples, la terre est nommée au féminin, le ciel au masculin, sauf en Egypte ancienne où la terre est représentée par le dieu Geb, le ciel par la déesse Nout, chez les Arabes où les deux nominations sont féminines, et d'autres peuples encore.
L'important pour nous pour l'instant est de constater que dans la création des concepts des dieux, dès la première civilisation, le dualisme est souligné, prolongeant celui de la Préhistoire, tout d'abord à partir du principe moteur de la Création où sont créés la Mère-Terre et le Père-Ciel, puis dans l'apparition des astres, surtout le soleil et la lune, et enfin dans la conception des démons maléfiques et des génies bienfaisants, ou des dieux du mal et des ténèbres, et des dieux du bien et des lumières.
La lune et le soleil
En Mésopotamie, Outou, divinité lunaire, prit en Babylonie le nom de Sin, auquel on réservait un culte, et on le représentait en dragon ou en disque lunaire. C'était une divinité d'Our, répandue dans tout l'Orient sous différents noms ; ainsi chez les Iraniens, qui avaient mis ses phrases en relation avec les marées, on fêtait le culte de Mah.
Beaucoup de peuples ont fondé leur calendrier sur les phases lunaires, tout en les mettant en rapport avec la durée du cycle féminin. La plupart de ces peuples ont fait de la lune une déesse de la Fécondité, de la Virginité et de la Sexualité. Cette divinité est toujours mystérieuse et changeante ; c'est la lumière blafarde engendrant les démons des ténèbres, la pleine lune symbolisant la virginité, la lune noire, monstrueuse et cruelle, comme Kala, la déesse hindouse sanguinaire, reliée aux eaux noires, à la mare, au cycle menstruel impur.
En Egypte, c'est un dieu, Thôt, qui unit en même temps dans son domaine le Comput du temps et l'Ecriture, tous les deux énigmatiques et mystérieux. Chez es Arabes, la lune a pris plusieurs noms, dont on ne retient que trois : Qamar (pleine lune) qui symbolise la belle vierge, Chahr (le mois), et Hilal (croissant lunaire) qui devient l'emblème de l'Islam, puisqu'on a fondé le calendrier islamique sur les phases lunaires ; on voit son image maintenant sur la plupart des minarets.
Par contre, le soleil est la lumière par excellence, dieu solaire chez les peuples antiques. En Mésopotamie, il apparaît sous le nom de Shamash (d'où chams en arabe). Il était suivi de tout un personnel d'apparat, comme un roi. Le culte du soleil, dont la lumière, la chaleur et la purification sont les caractéristiques principales, est apparenté au culte du feu chez plusieurs peuples, surtout en Asie Centrale, chez ceux qui ont fait des emprunts à la mythologie iranienne. Ainsi, Mithra fut assimilé au soleil. Le soleil est la lumière naturelle, le savoir et le bien. C'est Shamash qui a dicté le Code à Hammourabi ; c'est Rê ou Horus qui protègent la royauté en Egypte. Dans la religion de Zoroastre, le soleil est le feu qui éclaire et flambe, il représente le divin, l'absolu et le bien. Suivant cette conception, Ormuzd est le dieu de la Lumière. Les ténèbres, impures et nuisibles, constituent, par contre, le royaume d'Ahriman, le mal par excellence. « L'empire d'Ormuzd, écrit Hegel, et luminosité, et cela, sans aucune distinction entre les manifestations de la nature et celles de l'esprit. » (Esthétique, vol.II) Ces deux mondes contradictoires, lumières et ténèbres, pur et impur, bien et mal, savoir et ignorance, constituent deux forces en lutte entre elles, jamais en paix. Ainsi, en plus de la sagaie et de la blessure, de la droite et de la courbe, prises de la Préhistoire, nous avons maintenant comme schèmes fondamentaux de l'imaginaire, les mythes issus du ciel et de la terre, du soleil et de la lune, de la lumière et des ténèbres, concrétisés par le blanc et le noir, le doré et le blafard, les couleurs vives et les couleurs sombres...
Bas-relief - Mésopotamien


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