Le monde des technologies de l'information ne cesse de se développer au Maroc en impulsant des nouveautés projetées dans l'avenir. C'est le cas de ce qu'on appelle le Community management (CM) qui est un nouveau métier consistant à utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir, vendre des produits auprès d'une clientèle ciblée dans le web. Le Social Média Club de Casablanca, en partenariat avec la Chambre française de commerce et d'industrie de Casablanca - Aïn Sebaa, ont organisé une journée, le Community Management Day, jeudi 2 mai pour faire connaître ce nouveau métier, et diffuser des informations et modes d'utilisation auprès d'un public de professionnels des nouveaux médias, du digital et aussi des étudiants. Saïd AFOULOUS Des exemples de CM ont été présentés comme stagiaire.com, le site des stages et des stagiaires au Maroc initié par Youssef El Hammal qui compte 24.000 étudiants inscrits en février 2013, 3000 managers et plus de 1250 offres de stages publiées. Autre exemple, yabiladi.com, portail dédié aux Marocains du monde initié par Mohamed Ezzouak qui devait expliquer le mode de résistance d'une page face au «rouleau compresseur du Facebook». Le cas aussi de Karim Jazouani, fondateur notamment du portail communiquedepresse.ma. Entretien avec Yassir Monkachi, co-organisateur de Social Media Club Casablanca, Consultant web contenu et nouveaux medias, formateur auprès d'entreprises et d'organisations internationales et marocaines, initiateur du blog impulsion 2.0, co-fondateur du Social Media Casablanca, et du Google Business Gruoup Casablanca : L'Opinion: Le Community Management Day, c'est quoi au juste ? Yassir Monkachi: Le CMD c'est un training day, soit une journée de formation intensive qui a visé des professionnels, des enseignants, des chercheurs, des managers de sociétés intéressés par les réseaux sociaux pour un usage professionnel. Il s'agit de mettre ces nouveaux réseaux sociaux, ces nouveaux médias Facebook, Youtoub, Twitter et éventuellement les sites de journaux électroniques au profit de leur entreprise, leur business, leur activité professionnelle pour en tirer avantage et pas seulement par un usage amateur. Il ne suffit pas d'ouvrir une page Facebook et la laisser faire en espérant ramener quelque chose de manière spontanée. L'objectif donc c'est plutôt de donner au propriétaire de cette page des outils concrets pour qu'il puisse bénéficier de ce levier au profit de son business avec des objectifs, des plates-formes de conduite. C'est-à-dire plate-forme de pilotage où il peut mettre un contenu, où il peut interagir avec sa cible, calculer combien d'engagés (visiteurs) dans ma page et qui deviennent mes clients, par exemple achètent mon produit, vont sur mon site, etc. C'est ce qu'on appelle la conversion. Si j'ai un site e-commerce par exemple, je connais le nombre de personnes qui sont sur Facebook, sur ma page, le nombre qui vont sur mon site et en troisième lieu ceux qui passent à l'acte d'achat en commandant mon produit ou qui m'appellent, etc. L'objectif du Community Management Day a été de montrer tous les outils pour piloter et calculer tout ça. L'Opinion: Sur quelle base on s'appuie pour prétendre atteindre les objectifs visés ? Yassir Monkachi: On se base sur des études de cas, des cas réels, sur des bonnes pratiques qui expliquent et qui chiffrent, donnent des ratios et des pourcentages. Par exemple : si je m'engage ou si j'engage tant dans la publicité, voilà ce que ça me donne, si j'engage tant dans les réseaux sociaux, voilà ce que ça peut me donner. Et cela avec des moyens qui donnent une idée claire et concrète de la manière de s'y prendre, avec quels moyens, quel potentiel et ce qu'on peut en tirer sur la base d'études concrètes. Par exemple, M. Matthieu Cherreau, grosse pointure du CM à l'échelle francophone et internationale, a exposé des chiffres clef pour calculer l'engagement, la conversion, bref tout le travail qu'on peut faire de manière professionnelle et j'insiste sur ce mot. Il s'agit de professionnaliser ce métier du Community management objet de la journée. L'Opinion: De quelles régions étaient les participants ? Yassir Monkachi: Les présents étaient essentiellement de Casablanca et de Rabat. Il y a eu des participants d'El Jadida, de Kénitra, Tanger, Marrakech. Nous avons déjà effectué, sur le thème du CM, un café 2.0 à El Jadida, d'autres activités à Mohammedia, Kénitra, Rabat. L'Opinion: Est-ce qu'il y a des données sur ce nouveau métier et comment il intervient au Maroc aujourd'hui ? Yassir Monkachi: Il n'y a pas encore d'études au niveau marocain. Mais nous envisageons d'en réaliser prochainement avec des partenaires medias et des partenaires observatoires, notamment les institutionnels comme le ministère des Nouvelles Technologies de M. Ammara, où nous avons des contacts. Nous allons essayer d'institutionnaliser la chose, lancer une vraie étude qui va nous donner une idée de l'état de l'art de ce métier au Maroc. L'Opinion: On a assisté à l'exposition du parcours de certains Community managers comme yabiladi.com et stagiaires.ma et dans l'assistance, il y a des personnes qui veulent s'engager dans le métier et d'autres qui y sont déjà ? Yassir Monkachi: Yabiladi.com et stagiaires.ma sont des exemples marocains. Ce sont ce qu'on appelle des success stories, des réussites qui ont vu le jour, grandi, prospéré grâce au community management. Dans l'assistance, il y avait, au cours de la journée, des community managers juniors, des étudiants mais aussi des participants déjà lancés dans la vie active, des personnes qui souhaitent se convertir en community manager alors qu'elles étaient auparavant dans le marketing ou la vente, etc. Il y a un public très hétérogène. L'Opinion: Le CMD, c'est plus de la pratique que de la théorie finalement. Yassir Monkachi: Je dirais que c'est de la pratique totale. D'ailleurs, nous avons commencé avec le cas professionnel, le cas fanajeen, une marque de café qui s'est installée au Maroc grâce aux médias sociaux, c'es-à-dire le Community management. Aussi, des cas comme stagiaire.ma qui est un site web lancé et réussi sélectionné dernièrement au Moyen Orient comme l'une des meilleures expériences régionales dans la zone MENA grâce au Community Management. Ce sont des cas concrets qui ont été primés.