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La moitié des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca n'ont aucune présence féminine parmi leurs administrateurs, selon l'Enquête sur les pratiques de gouvernance des sociétés cotées. Aucune femme dans 50% des sociétés de Bourse marocaines
L'enquête, élaborée par l'Institut marocain des administrateurs (IMA) sur un échantillon de 55 pc des sociétés cotées en Bourse, indique que 12 pc uniquement de ces sociétés comprennent une moyenne de 2 à 5 femmes au sein de leurs Conseils d'administration, alors que 39 pc en ont une seule. A ce sujet, Jawad Sqalli, directeur général d'Aluminium du Maroc, a expliqué qu'il s'agit d'abord d'une question de culture et de mentalité, appelant à promouvoir la place de la formation au sein des Conseil d'administration, notamment celle des administrateurs détenteurs du capital, qui sont généralement issus de groupes de familles, ce qui pourrait réduire ces écarts vu que l'accent sera mis sur la compétence. De son côté, Sophie Schiller, professeur à l'université Paris Dauphine, a mis l'accent sur l'importance de la diversité dans la création d'un "vrai organe collectif", un Conseil d'administration en l'occurrence, notamment en ce qui concerne l'approche genre. "Pour qu'il y ait un échange, il faudrait qu'il y ait une diversité d'approches et de points de vue qui puissent s'exprimer", a ajouté Mme Schiller, relevant que "les femmes sont un aspect parmi d'autres pour que ce soit un vrai organe collectif dans sa composition". Rachid Belkahia, administrateur indépendant, a choisi d'apporter une nuance quant aux hard skills (compétences techniques) et soft skills (qualités humaines et relationnelles), notant que les femmes ont généralement beaucoup plus de capacités dans ce deuxième type de compétences. "Outre l'apport en expertise, l'intelligence émotionnelle, qui est plus développée chez les femmes que chez les hommes, peut être porteuse d'une très forte valeur ajoutée", a affirmé M. Belkahia, expliquant que le taux faible de la représentativité féminine au top management, au Maroc comme à l'échelle mondiale, s'explique également par le fait que les femmes sont "moins attachées au pouvoir individuel et préfèrent opérer plus dans l'intérêt collectif". Pour sa part, Mohamed Horani, Président directeur général de HPS, a estimé qu'une entreprise qui produit et commercialise de la matière grise ne pourrait pas réussir sans la contribution des femmes, relevant que la nature de l'entreprise qu'il préside, qui est spécialisée dans les systèmes électroniques de paiement multicanal, fait qu'environ 30 pc de son staff est composé de femmes, notamment des femmes-ingénieurs "qui osent se déplacer dans des pays et des endroits risqués et qui pourraient susciter la réticence". Le rapport de l'enquête sur les pratiques de gouvernance des sociétés cotées tel que réalisé par l'IMA s'inscrit dans la continuité, le premier rapport portant sur la même thématique ayant été effectué en 2010 par le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Ce rapport, qui été présenté au sein de la Bourse de Casablanca, ambitionne d'identifier les pratiques de gouvernance actuelles des sociétés cotées et de servir d'outil de comparaison, afin de permettre à chaque Conseil d'administration de se positionner par rapport au marché et d'identifier ses propres écarts et axes d'améliorations, en référence au Code marocain des bonnes pratiques de gouvernance.