Khénifra est l'une des plus riches provinces du Royaume, de par ses potentialités naturelles et humaines : ressources hydrauliques immenses, richesses forestières et minières diversifiées, potentiel important dans le secteur de l'élevage, sites touristiques naturels d'une rare beauté sont les atouts d'une province dont le décollage économique tarde à voir le jour. Il faut dire que la province a beaucoup souffert de la marginalisation voire de l'indifférence dans le domaine de la promotion économique et l'aménagement du territoire. Sur le plan hydraulique, Khénifra est considérée comme le château d'eau du pays vu le nombre et l'importance des fleuves qui traversent cette province et vu également la présence dans la région de lacs d'intérêt écologique et d'une nappe phréatique très importante. Ce trésor inestimable et inégalé est délaissé sans aucune protection. La pollution, le gaspillage et la mauvaise gestion affectent cette région. Il faut préciser aussi que cette eau abondante ne profite guère à l'agriculture locale étant donné le manque de moyens pour les agriculteurs et l'absence de grands barrages. La région de l'Atlas jouit d'un immense patrimoine forestier. La cédraie dans le monde. Son produit est un bois noble dont la grande qualité est d'être imputrescible. Un bois qui a accompagné l'Histoire du Maroc et a marqué son architecture. Si la cédraie marocaine est une bénédiction, sa situation est aussi très préoccupante du fait que cette prodigieuse richesse est très menacée parce qu'elle est très convoitée. L'abattage clandestin des arbres par les mafias du cèdre et l'absence de programmes de régénérescence de l'arbre. Le plus important c'est le désenclavement. Notre région est riche par sa forêt qui est malheureusement massacrée et ruinée. Des milliards sont partis en fumée et qui ne profitent pas à la région. Avec cet argent on aurait pu transformer ce coin du pays en un vrai paradis... Dans ce contexte, la tribu d'Ait Boumazzough, de la commune d'Aguelmam Azeguza et qui s'étend sur le plateau d'Ajdid, a pris une initiative très louable et très courageuse qui réside dans la protection du patrimoine forestier qui fait la fierté de cette contrée. En effet, cette tribu représentée par une commission constituée de 15 personnes en coordination avec le président de la commune d'Aguelmam Azeguza, M. Allaoui Hassan, l'association "Anser Chkouk" pour le développement rurale, la coopérative forestière des ayants-droit et l'association de redéploiement des ressources forestières, ont tenu une réunion dans les locaux de la province de Khénifra sous la présidence du gouverneur, le mercredi 10 avril. Ont assisté à cette réunion le secrétaire générale de la province, le directeur provincial des eaux et forêts et les représentants des autorités locales. Les émissaires ont affirmé que pour la population des régions froides, le bois de chauffage est un produit de première nécessité, au même titre que le blé, le sucre et l'huile, et quand des gens prennent autant de risques pour dix à vingt kilos de bois alors que le kilo est à moins d'un dirham, c'est qu'ils sont vraiment pauvres. L'abattage clandestin, la pression des riverains, les aléas climatiques..., voilà comment donc un patrimoine national d'une valeur inestimable subit une dégradation qui pourrait être irréversible si des initiatives sérieuses ne sont prises incessamment. Alors pour assurer la préservation efficace de cette richesse, la plaidoirie de ces émissaires a été centrée sur l'équipement des foyers en fourneaux moins consommable de bois, et la dotation des établissements scolaire par des fourneaux fonctionnant à l'anthracite. Ce qui ouvre la voie à une généralisation de chauffage en salles de classe tout en préservant les ressources forestières. Ceci facilitera la lutte contre l'abandon et les déperditions scolaires et l'amélioration des conditions de l'enseignement dans les salles de classe, et surtout donner une leçon de civisme et de citoyenneté active aux apprenants, en préservant le patrimoine forestier. Cette tribu est très décidée de s'organiser et de travailler en coopérative pour moraliser, raisonner et assurer le profit .En contre partie, on assurera sa protection et sa sauvegarde. Cette initiative a été très appréciée par le gouverneur qui a promis à l'assistance d'accorder une intention particulière à cette détermination bien réfléchie et attentive, surtout que l'INDH consolide certainement cette option de développement durable et de promotion économique... En somme, seul un programme de développement donnerait à la région les moyens d'une gestion décentralisée et déconcentrée, favoriserait l'investissement productif, créateur d'emplois stables et permettrait le décollage économique dans ce coin du pays. De même et surtout, la création d'une agence pour la promotion économique des zones montagneuses serait un véritable exploit accélérerait l'émergence de cette province où l'indice de pauvreté est très élevé.