Le Salon International de l'Edition et du Livre (SIEL) qui se tient du 29 mars au 7 avril sous le thème « Vivre le Maroc culturel » a enregistré, en fin de semaine, une grande affluence. Les visiteurs des stands étaient à la recherche de nouveautés à prix modérés ou encore de livres non disponibles dans le réseau local de librairies et les lieux de rencontres et activités d'animation. Celle-ci est assez riche et diversifiée concoctée par plusieurs acteurs partenaires du ministère de la Culture avec des centaines d'invités aussi bien Marocains que venus de 47 pays. Poètes, écrivains, chercheurs écrivant en langue arabe, amazigh, français, espagnol, allemand, néerlandais...etc. Pas moins de 120 activités culturelles en moyenne prévues au programme, selon les organisateurs, soit à raison de 12 activités par jour. Lors de cette 19ème édition du SIEL, 780 exposants sont répartis sur 20.000 m2 et 47 pays représentés, soit plus de 10% par rapport à l'édition précédente. Les maisons d'édition et les librairies représentent 47% des exposants à côté des associations 16%, les institutions et centres culturels 11%. L'invité d'honneur pour cette édition, la Libye, avec sa production éditoriale, prévoie plusieurs manifestations sous les thèmes « Voix féminines dans la littérature libyenne », « La culture de l'enfant », « Les relations historique maghrébines », « Langues et dialectes au Maghreb » et « La poésie libyenne ». Contrairement à l'année précédente avec l'Arabie Saoudite et son immense stand, l'invité d'honneur cette année est enclavé dans un petit espace qu'on distingue grâce au nouveau drapeau rouge, noir et vert du pays, amené par la Révolution et trônant au dessus du stand. Selon le programme, aujourd'hui mardi, une rencontre est prévue dans ce stand autour du thème « Rôle des medias dans la solidarité avec la Révolution du 17 février ». Le ministère de la Culture a prévu nombre de manifestations, dont des rencontres avec les lauréats du Prix du Maroc, les poètes Mohammed Serghini, Prix du Maroc pour la poésie, et Mahmoud Abdelghani pour le genre récit et narration, l'historien Abdeselam Cheddadi primé pour sa traduction en français du « Livre des exemples » d'Ibn Khaldoun, Mohamed Oubehli et Adel Hadjami pour leur travaux en sciences humaines, Abdellah Saâf, sciences sociale pour son ouvrage « Une année considérable » et Mohamed El Medlaoui Prix du Maroc volet études littéraires. Autre événement important, la remise du Prix Argana dans sa 7ème édition par la Maison de la Poésie qui a choisi de couronner, cette année, le grand poète espagnol Antonio Gamoneda, lauréat d'autres grands Prix littéraires de l'espace hispanophone comme le Prix Cervantès. Le programme d'animation est organisé par le ministère de la Culture en partenariat avec plusieurs autres acteurs (Institut Royal de Culture Amazigh, Institut Français du Maroc, CCME, Instance Centrale de Prévention contre la Corruption (ICPC), Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), Conseil de la Concurrence (CC), Union des Ecrivains du Maroc (UEM), Maison de la Poésie, Institut Cervantès, Ambassade du Mexique... Plusieurs axes sont retenus dont « Mémoire » qui vise à rendre hommage à des écrivains, créateurs et chercheurs qui nous ont quitté en laissant des traces indélébiles par leurs créations et travaux, tels Edmond Amrand El Maleh, Mohamed Leftah, Abdeljebbar Shimi et Ahmed Tayeb Laalej. Les rencontres sous le thème « Casablanca-Alexandrie, aller-retour » donnent à voir des rencontres pour renforcer les liens entre créateurs marocains et égyptiens. D'autres axes sont constitués par « Expériences littéraires », « Voix de l'Amérique Latine et les Caraïbes», « Voix nouvelles », « Présentation d'un livre », « soirée poétiques ». Un espace enfant est prévu avec des ateliers d'improvisation de contes, lectures, contes du Maroc, mais aussi de Chine, du Pérou, des Etats-Unis, sans compter des ateliers de dessin, de calligraphie, atelier tifinagh...etc. D'autres rencontres permettent de montrer le Maroc pluriel à l'instar de la rencontre « Patrimoine hassani, besoin de conservation » (3 avril), la présentation du livre de Ahmed Boukous sur le parcours de la langue amazigh ou encore la rencontre intitulée « La composante africaine subsaharienne de l'identité culturelle marocaine » animée par Sanae Laghouati (mercredi 3 avril 19h salle Tayeb Laalej), laquelle, parmi d'autres, met en relief l'importance des racines africaines du Maroc. D'ailleurs, le thème des littératures africaines et caribéennes de la diaspora entre l'Institut Français du Maroc et le CCME permet de focaliser l'attention au 19ème SIEL sur une donnée fondamentale qui concerne la mobilité, l'émigration et les mutations. Une conférence magistrale sur le phénomène de la mobilité en rapport avec la littérature francophone africaine et caribéenne a été donnée par Romuald Fonkoua (stand CCME) à l'occasion de l'hommage rendu à Aimé Césaire (1913-2008) avec le témoignage de Abdellatif Laâbi et Kaoutar Harchi, ainsi que des lectures des poèmes du grand poète auteur notamment du « Cahier du retour au pays natal ». Au stand France, sous le thème « Littérature, générations, sociétés » ce sont dix jours d'un riche programme de conférences et tables-rondes où l'on peut assister aussi à des rencontres avec la littérature africaine et caribéenne de la diaspora comme Oscar Coop-Phane autour de son livre « Demain Berlin » (lundi 1er avril) ou le jeune poète James Noël autour de son « Kana Sutra » (mardi 2 avril 17h). Dimanche c'était la rencontre avec Tierno Monénembo d'origine guinéenne auteur du roman « Le terroriste noir » histoire d'un tirailleur sénégalais pendant la Deuxième guerre mondiale devenu résistant légendaire dans un village de France reconnu par les villageois mais pas par la France officielle. Au stand espagnol ce sont des rencontres de la langue espagnole autour du grand écrivain Juan Goytisolo avec d'autres auteurs tels Jorge Carrión, Robert Juan-Cantavella, Malika Embarek, autour des expériences du roman espagnol, vendredi 5 avril et samedi 6 avril, et le samedi suivant autour de littérature politique et satire. Un autre axe de rencontre du monde hispanophone « Les voix de l'Amérique Latine » qui permet la rencontre avec le nouvelliste et romancier mexicain Hernan Lara Zavala (jeudi 4 avril) et Jorge Najar poète péruvien, Marco Antonio Campos poète mexicain. Il y a des présentations et signatures de livres qui ont leur importance indéniable c'est le cas de l'ouvrage en arabe « La reconnaissance amazigh comme j'ai vécu son éclosion », témoignage de Brahim Akhayat, un des pionniers de la défense du patrimoine amazigh, « Les architectures régionales et rifaines, une exploitation de l'éco-construction vernaculaire du Rif marocain » (mercredi 3 avril Espace rencontre), « La Grotte d'Ifri N Ammar » présentation en présence de Mustapha Nami co-auteur, « Et si Kénitra m'était contée » de Elmadani Maâti...etc. Aussi, cette présentation jeudi 4 avril salle Abdeljebbar Shimi, des œuvres complètes du grand poète marocain Abdellah Rajii publiées par le ministère de la Culture 23 ans après sa mort. En effet Rajii auteur de recueils de poèmes, notamment « Al hijra ila lmoudon as-soufla » (1976) « Ayadine kanat tasrouqo lqamar » est né en 1948 à Salé et meurt en 1990. Des thèmes de rencontre prometteurs sont également au programme : « Présentation de la langue amazighe dans le Conseil national pour la langue et la culture du Maroc », « le Sahara marocain à travers les documents royaux » de Bahija Simou, « Une journée de solidarité avec le peuple syrien » (mardi 2 avril Espace Rencontre). Sans oublier un certain nombre de rencontres autour des Commissions régionales du CNDH.