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Rencontre avec les étudiants de l'Ecole de la gouvernance et de l'économie à Rabat Hamid Chabat : Nécessité d'engager un dialogue national autour des grands chantiers de réformes
Le Maroc n'a pas de ressources naturelles mais dispose de ressources humaines capables d'accomplir des miracles Le Parti de l'Istiqlal est ouvert à tous les cadres et jeunes compétences désireux de porter le flambeau de la direction Lutte continue des mouvements syndical et de jeunesse pour réaliser les réformes et le changement de l'intérieur des instances de parti Le gouvernement peut augmenter ses ressources financières à travers la lutte contre la fraude fiscale sans s'en prendre au portefeuille des citoyens Le secteur de la Sûreté nationale a besoin d'environ 80.000 agents supplémentaires pour répondre aux préoccupations sécuritaires des citoyens M. Hamid Chabat, Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, a affirmé que le 16ème congrès du parti a été une étape décisive sur la voie du changement tant pour cette organisation que pour le paysage politique marocain en général, en ce qu'il a permis l'émergence d'une noouvelle direction avec des idées et un programme nouveaux. Parcours d'un parti combattant Intervenant, pour la première fois aux côtés de M. Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP, lors d'une rencontre, dimanche dernier, avec les étudiants de l'Ecole de la gouvernance et de l'économie à Rabat, M. Chabat a, notamment, émis le vœu de voir la Koutla démocratique reprendre vie au service de la patrie et retracé le parcours du parti depuis sa création en 1934 et son combat pour la démocratie, la justice et la liberté, rappelant que jusqu'au dernier congrès, le Secrétaire général du parti était choisi de manière consensuelle par les dirigeants historiques et que c'est la première fois qu'il est issu des urnes. Il a également déploré que le Mouvement national qui a lutté et obtenu l'indépendance du pays ait connu de sérieux déboires qui ont profondément marqué le champ politique national. Prémices d'un vent de changement Le Secrétaire général a indiqué que dans le cadre de ce processus de changement, il s'était porté candidat déjà en 1989, lors du 12ème congrès du parti, aux côtés du combattant M'Hamed Boucetta et alors qu'il n'était que secrétaire de la section de Bensouda à Fès, quartier d'où est parti le soulèvement de décembre 1990, initiative qui eut l'effet d'un message traduisant les préoccupations et attentes des pans entiers de la jeunesse du parti notamment en ce qui a trait aux postes de responsabilité, dont le secrétariat général, qui doivent faire l'objet de compétition et être accessibles à tous les militants. Cette étape de 1989, a-t-il dit, a été suivie par un travail de fond des mouvements syndical et de jeunesse en vue de réaliser les réformes et le changement à partir de l'intérieur des instances de parti tout en étant parfaitement conscient que changement ne veut pas dire forcément scission ou balkanisation du paysage politique. Les défis de la nouvelle dynamique Le Secrétaire général a souligné que le 16ème congrès s'est tenu dans des conditions marquées principalement par le « printemps arabe », les retombées de la crise mondiale et par la montée en puissance du courant fondamentaliste dans la région arabe. Cette situation, a-t-il expliqué, a amené nombre de cadres et de militants à se poser la question de savoir que faire ? Et quel parti voulons-nous pour relever ces défis ? La réponse a été qu'il fallait poursuivre le combat et mener une révolution intérieure en vue de la réforme et du changement, non pas en substituant X à Y, mais en changeant le système dans sa globalité et en transcendant la statu-quo qui fait fuir les militants, les jeunes et les compétences transformant les partis en entreprises familiales ou en vassaux d'une poignée de personnes dominant les champs politique et économique marocains. Un saut qualitatif Il a indiqué que cette étape a été un saut qualitatif en termes d'orientations et de choix, mais aussi dans la forme et que le 23 septembre restera un jour mémorable dans la vie du parti et des annales politiques marocaines en général marqué par une très forte couverture médiatique avec la présence de pas moins de 150 médias, tous genres confondus, l'utilisation pour la première fois de cartes et de bulletins de vote électroniques et le recours aux urnes au terme d'une véritable campagne électorale sur la base d'un programme en 19 points et d'engagements précis visant à mettre de l'ordre dans la maison de l'Istiqlal et du gouvernement dont il fait partie intégrante, et à ouvrir de nouvelles perspectives, ajoutant que le Parti de l'Istiqlal est ouvert à tous les cadres et jeunes compétences désireux de porter le relais de la direction. Le parti, soupape de sécurité Il a rappelé que Parti de l'Istiqlal a toujours constitué une soupape de sécurité pour le pays en gérant convenablement les crises, qu'il soit au gouvernement ou dans l'opposition, et qu'il fait aujourd'hui parti du gouvernement, que dirige M. Benkirane, en vue de préserver les acquis, de poursuivre la réalisation des réformes, du développement et une vie décente, indiquant que le parti est fier d'être le porte-parole du peuple marocain et un fervent défenseur de ses causes et de ses intérêts vitaux, d'où l'idée et la teneur du mémorandum qu'il a adressé, le 3 janvier dernier aux composantes de la majorité, avant d'ajouter qu'à la légitimité historique et celle démocratique vient s'ajouter la légitimité judiciaire, et qu'il ne saurait y avoir de bonne gouvernance au sein de la société et du gouvernement sans gouvernance au sein des partis et qu'on ne peut parler de lutte contre la corruption que si les ci-devant ont des plans clairs pour y parvenir. Pour un dialogue national autour des réformes structurelles Hamid Chabat a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'engager un dialogue national autour des réformes structurelles, auquel dialogue participeraient tous les acteurs et, principalement, autour des chantiers de réforme de la Caisse de compensation et des caisses retraites, rappelant que le succès de ces programmes est tributaire de la protection du pouvoir d'achat des citoyens, de la non augmentation des prix des produits de base et du bannissement de l'approche électoraliste et que le parti réitère sa proposition de protection sociale globale garantissant des prestations de qualité, avant de souligner que si le Maroc n'a pas de ressources naturelles, il dispose néanmoins de ressources de loin meilleures, à savoir des ressources humaines capables d'accomplir des miracles, sans omettre de citer à l'appui de cette assertion, les exemples du Japon et de la Corée du Sud. Et M. Chabat de conclure en affirmant que le gouvernement peut très bien améliorer ses ressources financières à travers la lutte contre la fraude fiscale au lieu de s'en prendre au portefeuille des citoyens, comme il se doit de ménager des opportunités d'emploi et de dynamiser la chaîne économique sans se réfugier derrière la crise mondiale, notant que des secteurs- clés comme la santé, l'enseignement ou la sécurité souffrent de pénuries structurelles en ressources humaines et que le seul secteur de la Sûreté nationale a besoin d'environ 80.000 agents supplémentaires pour répondre aux préoccupations sécuritaires des citoyens.