Le Forum de la culture à Casablanca (ex. Cathédrale Sacré -Cœur) abrite jusqu'au 31 mars la deuxième édition du Salon National d'art Contemporain. Il s'agit d'une manifestation artistique de grande ampleur placée sous le signe « fête de la création » initiée par l'Association Nationale des Arts Plastiques et organisée par Sud Events avec le soutien de la Wilaya du Grand Casablanca et en partenariat avec le ministère de la culture, le Conseil de la Ville, la Région du Casablanca et d'autres partenaires publics et privés. Ce salon se veut un espace optimal de dialogue et d'échange entre des artistes créateurs provenant d'horizons différents et les publics, tout en étant en phase avec notre contemporanéité, avec ses évolutions culturelles, économiques et sociales. Plus de 130 artistes exposants ont bien voulu exprimer leur passion pour l'art et contribuer ainsi à sa démocratisation dont les styles diversifiés ont pu drainer plus de 1000 visiteurs par jour et attirer l'attention de plusieurs écoles concernées qui ont initié des visites guidées animées conjointement par par Dr. Abdellah Cheikh, critique d'art, et Abderrahman Benhameza, commissaire du salon. La cérémonie d'ouverture a été ponctuée par la présence effective de MM. Mohamed Amine Sbihi, ministre de la culture, Abderrahmane Youssoufi , ancien premier ministre, Mohamed Boussaid, wali de la Région du Grand Casablanca, Chafik Benkirane , président du Conseil de la Région du Grand Casablanca, Ahmed Brija,1er vice président du Conseil de la Ville ainsi que par la présence massive de plusieurs artistes marocains et étrangers et des présidents et invités d'honneur. Une occasion propice pour apprécier les œuvres représentatives de sept peintres marocaines défuntes : Chaïbia Talal, Meriem Ameziane, Fatima Hassan, Fatna Gbouri, Sâadia Bayrou, Benhila Regraguia et Dounia Oualit. Rompant avec la logique dominante de production et de circulation du marché des biens symboliques et des richesses immatérielles, cet événement créatif défend un art au pluriel qui interroge et qui opère sans jamais avoir recours aux procédés stéréotypés. Il cherche à animer l'espace urbain et activer les choses de l'art, en faisant avancer l'idée de l'art lui-même. Ainsi, « Salon National d'art Contemporain » accompagne le surgissement de l'art et son éclosion sur le vif et favorise l'idée d'un art interactif dévoué à la proximité et à la citoyenneté, et ce à travers tous les éléments de valorisation : éclairage adéquat, accrochage bien étudié, revêtement honorifique, ambiance digne des musés, espace café culturel, pavillon pour les publications artistiques... Carrefour de l'accueil et du partage, ce salon table sur des procédures constitutives d'une nouvelle définition de l'art déliée de son contexte ordinaire (galeries, foires, biennales ...) et mercantile (salles des ventes aux enchères) et connectée avec les terrains du monde commun : places aux artistes hors du commun. Le salon, premier dans son genre au Maroc, ambitionne, donc, d'intervenir comme une structure artistique performante pour modifier l'idée de l'art, identifier et activer des pratiques intra visuelles, constituer une alternative aux valeurs établies, affirmer un nouveau statut de l'art basé sur la proximité et l'accessibilité, composer une masse critique optimale. Loin de toute intervention unipersonnelle, cette manifestation pilote au Maroc agit à échelle systémique et macro artistique (peinture, sculpture, photographie, installation...) dépassant l'échelle d'un groupe restreint d'artistes. Ce mode d'organisation et d'animation que les organisateurs ont adopté est une mise en synergie de subjectivités attachées aux mêmes valeurs assurant ainsi l'émergence d'une créativité imposante. Institution horizontale, le salon, dont le président est l'artiste peintre de renom Abdellatif Zine implique dans sa démarche participative une réception consistante. Il s'agit d'un public diversifié (journalistes, étudiants, professeurs, critiques d'art, collectionneurs, fans et passionnés d'art) qui, volontairement et consciemment, interfère avec les œuvres exposée. Par cette initiative, l'Association Nationale des Arts Plastiques a pu créer l'événement artistique de l'année à l'unanimité en contribuant au développement culturel durable. Sur les enjeux qualitatifs de ce salon, Abdellatif Zine nous a confié : « les pratiques culturels et les arts plastiques en particulier sont au centre de tout le processus de développement, surtout dans un pays comme le nôtre qui n'a d'autres richesses que ses potentialités humaines. La culture visuelle est justement un facteur de mobilisation de cette richesse immatérielle. Elle est un pôle de développement humain par excellence. Notre démarche est basée sur la participation et l'ouverture sur toutes les potentialités artistiques du pays sans discrimination. Il est temps de donner de la valeur et du sens à ce foisonnement plastique que vit le pays depuis près d'une décennie et à tous les niveaux de création. J'ai du mal à comprendre pourquoi les responsables des musées dans notre pays n'ont pas encore initié une visite à notre salon dans le cadre d'une commission composée de membres concernés pour choisir des œuvres représentatives des artistes qui méritent d'êtres figurés dans les collections nationales. C'est cette commission qui a l'habilité de sélection objective pour ne pas répéter l'expérience déplorable d'un individu qui a cautionné ses amis et ses copains au détriment de la qualité artistique. Le Maroc a besoin d'une ingénierie culturelle et d'une stratégie de longue haleine à l'instar d'autres secteurs. Ainsi, ce salon assure sa continuité grâce à nos partenaires privés et publics qui ont répondu favorablement à notre appel, en soutenant volontiers notre action promotionnelle notamment le wali du Grand Casablanca, le ministre de la culture, le président du Conseil de la Ville, le président de la Région du Casablanca et bien d'autres encore. Tous nos sincères remerciements vont, donc, à tous les acteurs concernés qui nous ont accompagné de leurs réels soutiens, et qui continuent à le faire. Nous profitons de ce contexte pour rendre un vibrant hommage à la dynamique qu'ils œuvrent à ancrer pour l'échange et le partage entre les artistes et leurs publics.». Tous les passionnés et les artistes participants s'accordent à dire que cette manifestation envisage de répondre à un besoin identifié au Maroc en terme de création plastique dans toute sa diversité et sa pluralité : un rendez-vous artistique révélant l'engagement de l'Association Nationale des Arts Plastiques à répondre concrètement et efficacement à l'appel des artistes créateurs qui font preuve de leurs savoirs artistiques en la matière. En tant qu'espace performant de réflexion et de médiation pour agir et partager, le salon a gagné le pari de la continuité, en faisant voir les œuvres illustres des artistes d'une grande qualité créative, toutes tendances et régions confondues. Fidèle à ses missions culturelles, qui consistent, entre autre, en la promotion des talents et potentialités créatives, l'Association Nationale des Arts Plastiques a développé davantage un nouveau concept de la « médiation artistique » qui propose aux passionnés de création une autre façon d'apprécier l'art plastique en le rendant accessible à tous. Ainsi, la quatrième édition de l'événement «Faddae Ennas» sera organisée du 26 au 28 avril 2013 à la place Djamaâ El F'na à Marrakech sous le signe «Addikra Addahabia», célébrant la commémoration du 50éme anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et illustrant ainsi les liens indéfectibles entre le Souverain et toutes les composantes de la société nationale dont les artistes plasticiens, qui ont régulièrement bénéficié de la haute sollicitude royale.