Les enfants sont de plus en plus utilisés sur la ligne de front en Syrie, les deux parties en conflit n'hésitant pas à s'en servir comme soldats ou même boucliers humains, dénonce mercredi une organisation de défense des droits de l'Homme. "Deux millions d'enfants coincés en Syrie sont les victimes innocentes" d'un conflit sanglant, déplore de façon plus générale Save the children dans un rapport publié à l'occasion des deux ans de guerre en Syrie. Ces enfants "risquent en permanence la malnutrition, la maladie, le traumatisme", ajoute cette ONG basée en Grande-Bretagne. Ils sont "de plus en plus mis directement en danger lorsqu'ils sont recrutés par les groupes armés et les forces" gouvernementales. Les deux parties du conflit ont tendance à les recruter "comme messagers, gardes, informateurs ou combattants", précise-t-elle. "Pour beaucoup d'enfants et leur famille, c'est vu comme une source de fierté. Mais des enfants sont recrutés de force dans des opérations militaires, et certains âgés de seulement 8 ans ont été utilisés comme boucliers humains", ajoute l'ONG. Des milliers d'enfants ont connu la malnutrition, et des millions ont dû fuir leur maison, certains vivant dans des granges, des parcs, et parfois même dans des grottes. "Pour des millions d'enfants syriens, l'innocence de l'enfance a été remplacée par la cruelle réalité de tenter de survivre à la guerre", indique Carolyn Miles, la présidente de Save the Children. "Beaucoup vivent désormais dehors, luttant pour trouver de quoi manger, sans médicaments adaptés s'ils tombent malades ou sont blessés". "Nous ne pouvons permettre qu'une telle situation perdure; les vies de trop d'enfants sont en jeu", ajoute-t-elle. L'ONG appelle toutes les parties à autoriser l'accès aux zones de conflit et au gouvernements des pays étrangers de tenir leurs promesses de dons de 1,5 milliard de dollars d'aide humanitaire. La révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, déclenchée en mars 2011, s'est transformée au fil des mois en une guerre civile qui a fait 70.000 morts selon l'ONU.