Jeudi dernier, le monde a commémoré le 10 ème anniversaire de l'entrée en vigueur du Protocole Facultatif sur la Participation des Enfants aux Conflits Armés avec un appel à l'ensemble de la Communauté Internationale à adhérer à ce protocole. Cette convention a pour objectif d'empêcher le recrutement des enfants et leur participation aux conflits armés ainsi que d'encourager le renforcement de la norme internationale contre la participation forcée de mineurs aux conflits armés. Il est temps de faire le bilan de ce phénomène qui se développe en marge de la légalité internationale. En 2010, ont été libérés plus de 11.000 enfants soldats grâce à l'initiative de nombreuses ONG qui considèrent indispensable que soient promus des programmes internationaux de réhabilitation pour faciliter leur réintégration sociale. Chaque jour, des milliers d'enfants (garçons et filles) participent à des conflits armés et sont utilisés comme instruments de guerre pour commettre des atrocités, souffrent de mauvais traitements et des viols et se convertissent en témoins d'assassinats, signalent les ONG qui militent dans ce domaine tels l'UNICEF, l'ONG Violence contre les Enfants, le Haut Commissariat pour les Droits de l'Homme. Celles-ci avaient mis en marche en 2010, la campagne internationale qui a pour thème « zéro mineurs de 18 ans ». De nombreux plans d'action ont été signés pour mettre un terme à ce phénomène et tenter de libérer des enfants en Afghanistan, au Tchad ou en Côte d'Ivoire des mains des militaires. Outre la libération et la réhabilitation de plus de 11.000 enfants en 2010 (Soudan, République Démocratique du Congo ou Myanmar surtout), les Etats ont été invités à accorder la priorité à la promotion des droits humains et la protection des groupes sociaux en situation vulnérable, tels les mineurs. Parmi les mécanismes de réhabilitation et de réinsertion, il est aussi recommandé l'incorporation des soldats mineurs aux critères de sollicitude d'asile au même titre que les personnes persécutées pour des motifs politiques ou de guerre. Les mineurs soldats sont principalement utilisés dans le transport d'explosifs dans les conflits aussi bien par des armées régulières que par des groupes armés. Il s'agit souvent des enfants de huit ans seulement ou sont handicapés. Dans de nombreuses situations, ces enfants sont recrutés dans les écoles comme c'est le cas en Somalie où en juin dernier, révèlent des ONG, des groupes armés ont enlevé 300 enfants pour les soumettre à des entrainements militaires. Certaines ONG en Espagne, telles Alboan, Amnesty International, Entreculturas, Fondatión L'Engagement et Save the Children ont, dans une pétition remise la semaine dernière au gouvernement espagnol, réclamé l'inclusion au prochain Règlement de la Loi d'Asile, le recrutement forcé des enfants de guerre comme cause de sollicitude d'asile, promouvoir la ratification internationale du Protocole Facultatif de la Convention sur les droits de l'enfant relatifs aux mineurs soldats, ainsi que des programmes d'assistance à leur faveur pour l'accès à des opportunités d'éducation et d'emploi, enfin, exercer des pressions pour l'adoption d'un Traité International sur le commerce d'armes. L'UNESCO estime que 300 000 enfants prennent part à des conflits armés dans le monde, avec toutes les conséquences tragiques que cela entraîne. Ces enfants, dont certains ont moins de dix ans, sont souvent recrutés de force ou enlevés pour rejoindre les rangs de l'armée. Beaucoup ont été témoins d'actes d'une violence atroce à l'encontre de leur famille ou de leur communauté, ou ont eux-mêmes été obligés d'y participer, signale un communiqué de l'UNESCO, diffusé en octobre dernier. Dans son article 38, la Convention relative aux droits de l'enfant demande aux gouvernements de prendre toutes les mesures possibles dans la pratique pour empêcher que des enfants de moins de 15 ans participent directement aux hostilités. La Convention fixe aussi à 15 ans l'âge minimum auquel une personne peut être recrutée ou s'enrôler volontairement dans les forces armées. Le Protocole facultatif sur la participation des enfants aux conflits armés vise à renforcer l'application de la Convention et à améliorer la protection des enfants pendant les conflits armés, signale l'UNESCO.