Exploiter les enfants comme des pions dans les conflits armés revient à compromettre l'avenir de l'humanité tout entière. Le 12 février 2002 constitue un évènement important dans le parcours des droits de l'enfant. En effet, la date marque l'entrée en vigueur d'un nouveau traité des nations-unies interdisant l'utilisation des enfants de moins de 18 ans dans des hostilités. A cette occasion, des milliers de mains rouges, logo de la «coalition pour mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats », ont été plantées symboliquement mardi dernier autour du Palais des nations à Genève, pour dénoncer l'emploi de plus de 300.000 enfants-soldats dans des guerres et conflits armés à travers le monde. Pour la première fois de son histoire, la Communauté des nations unies a enfin la possibilité d'éradiquer définitivement l'enrôlement des enfants dans des conflits armés. Le protocole facultatif stipule que les Etats parties veillent à ce que les personnes n'ayant pas atteint l'âge de 18 ans ne fassent pas l'objet d'un enrôlement obligatoire dans leurs forces armées, et qu'ils relèvent l'âge minimum de l'engagement volontaire dans leurs forces armées à au moins seize ans. En vertu du protocole facultatif, les Etats parties prennent toutes les mesures possibles pour veiller à ce que les membres de leurs forces armées, qui n'ont pas atteint l'âge de dix-huit ans, ne participent pas directement aux hostilités. En outre, les groupes armés, qui sont distincts des forces armées d'un Etat, ne devraient, en aucune circonstance, enrôler ni utiliser dans les hostilités des personnes âgées de moins de 18 ans. La démobilisation des personnes enrôlées ou utilisées dans les conflits armés en violation du présent protocole, sera encouragée par les Nations-unies qui accorderont toute l'assistance appropriée en vue de leur réadaptation physique et psychologique et de leur insertion sociale. Le Comité des droits de l'Enfant, qui a commencé les travaux, ayant mené à l'adoption du Protocole facultatif, est chargé de surveiller les progrès réalisés par les Etats parties dans la mise en œuvre du nouvel instrument. Chaque Etat partie devra, dans les deux ans suivant leur ratification ou leur adhésion au Protocole, soumettre un rapport au Comité dans lequel figureront des informations complètes sur les mesures qu'il a prises dans ce cadre. Mme Mary Robinson, haut commissaire des nations unies pour les droits de l'homme, s'est jointe à la cérémonie, pour marquer l'entrée en vigueur du nouveau traité onusien, signé, jusqu'à présent, par 94 Etats et ratifié par 14. Elle a appelé les Etats, non seulement à ratifier le protocole facultatif, mais également à faire des déclarations contraignantes mettant un terme à toute forme de recrutement et d'action militaires des enfants de moins de 18 ans. «Nous demandons instamment aux gouvernements et aux groupes armés de mettre un terme au recrutement militaire des enfants de moins de 18 ans et de libérer et réinsérer les enfants qui servent encore dans les armées ». a affirmé la haut commissaire onusienne.