La haut-commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé jeudi “l'indifférence des autorités responsables" face aux violences contre les femmes, qui constituent l'une des violations des droits de l'Homme les plus répandues. “Les autorités responsables de la protection et des poursuites traitent trop souvent ces actes avec indifférence", a-t-elle relevé, dans une déclaration à l'occasion de la Journée internationale de la femme. “Il ne suffit pas de faire passer des lois. Pratiquement chaque pays du monde dispose d'un cadre légal pertinent en place. Les gouvernements savent qu'ils ont l'obligation, en vertu du droit international, d'empêcher ces crimes en œuvrant pour éliminer les attitudes sous-jacentes qui discriminent les femmes et les filles", a-t-elle fait observer. Mme Pillay a déploré que “dans de nombreux pays, des hommes appartenant au monde politique, à la police, au système judiciaire, de simples citoyens et des femmes également ne font qu'hausser les épaules et, collectivement, détournent leur regard face aux viols et autres crimes sexuels ou sexistes". “S'indigner provisoirement ne suffit pas. Des enquêtes approfondies sur les actes violents commis contre les femmes devraient devenir la norme et non une réaction isolée des forces de police face à l'intérêt médiatique suscité par un cas particulier", a-t-elle ajouté. “Nous devons secouer cette torpeur généralisée et nous réveiller face à une réalité brutale: chaque minute de chaque jour qui passe, des femmes et des filles sont violées, abusées, victimes de traite, torturées et tuées. Ces choses ne se passent pas seulement dans le cadre de conflits lointains. Elles ont lieu dans des capitales modernes, des petites villes, des villages et dans la maison d'à côté", a-t-elle encore souligné, estimant que “chaque pays va devoir trouver ses propres réponses afin de garantir que des comptes soient rendus pour les crimes sexuels et sexistes".