Avec l'exacerbation des conditions de vie et de la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, où la pensée unique est érigée en mode de gouvernance par les milices du polisario, l'approche dynamique de la communauté internationale vis-à-vis de la situation au Mali et des pré-requis sécuritaire dans la région, le mouvement séparatiste et son mentor algérien se retrouvent aujourd'hui aux abois sur la scène internationale. Des rapports établis à Washington par des think tanks et des experts en lutte anti-terroriste, ainsi que les informations relayées par la presse internationale ont fait état, ces derniers jours, de l'implication d'éléments du polisario au sein des groupes terroristes qui sévissent dans le septentrion malien, ainsi que de l'arrestation où l'élimination de certains éléments séparatistes dans les affrontements qui ont eu lieu dans le massif de Tigharghar. Malgré ces évidences, le polisario et Alger multiplient les plans média pour essayer d'occulter les liaisons dangereuses entre les éléments séparatistes et les jihadistes ayant occupé le nord malien. Les identités des militants capturés révèlent qu'un grand nombre de jeunes issus des camps de Lahmada ont pu rejoindre les escouades de la mort mises en place par les groupes terroristes d'Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique et le Mouvement pour l'Unité et le Jihad en Afrique de l'Ouest. Et pourtant, des organismes US indépendants n'avaient eu de cesse d'attirer l'attention de la communauté internationale, depuis des années déjà, sur les répercussions néfastes de la détérioration des conditions de vie dans les camps de Tindouf, dont le point d'orgue fut le rapt, en octobre 2011, de trois travailleurs humanitaires européens, dans un environnement où les jeunes privés de leurs droits les plus élémentaires sont devenus des proies faciles aux recruteurs aguerris d'AQMI et du Mujao. Dans son rapport sur la situation des camps de Tindouf, le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (USCRI) note, en effet, que l'Algérie n'est pas parvenue à honorer les engagements auxquels elle avait souscrit dans le cadre de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et du Protocole y afférent de 1967, à l'égard des populations séquestrées sur son sol. L'USCRI épingle Alger pour ses entraves au programme d'échange de visites familiales, piloté par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), entre les camps de Tindouf et les provinces du sud du Royaume. "Pis encore", déplore ce rapport, le gouvernement algérien refuse aussi de reconnaître sa responsabilité quant à la situation qui prévaut dans les camps, ajoutant que pour se déplacer, les séquestrés de Tindouf sont contraints d'avoir une autorisation signée tant par les autorités algériennes que par le polisario. Face à cette situation où la répression le dispute au désespoir, plusieurs voix s'élèvent à Washington pour appeler à la "fermeture" des camps, "devenus le ventre mou de la lutte anti-terroriste dans un ensemble géographique qui s'étend du Maghreb à la région du Sahel". "Les camps de Tindouf sont devenus, sous l'emprise des milices du polisario, un terrain fertile pour les recruteurs des réseaux terroristes, des trafiquants de tous genres et des bandes criminelles, d'où l'impératif de leur fermeture", souligne un rapport intitulé: "Terrorisme en Afrique du nord, de l'ouest et centrale: du 11 septembre au Printemps arabe" publié par le Centre international pour les études sur le terrorisme, relevant du Potomac Institute. Pour l'auteur de ce rapport, Yonah Alexander, la menace d'AQMI doit inciter la communauté internationale "à placer en tête de ses priorités une délocalisation permanente des populations de ces camps conformément aux protocoles et conventions internationales pertinents". Une étude réalisée par le Carnegie Endowment note, de son côté, que "l'implication des jeunes Sahraouis dans le trafic de drogue dans la région est devenue une réalité troublante", en ajoutant que cette jeunesse est "de plus en plus isolée socialement, manque d'orientation et ne dispose d'aucune perspective". Après avoir dressé ce constat alarmant, l'auteur de cette étude, Anouar Boukhars, attire l'attention sur l'intensification des activités criminelles et des tensions sociales dans les camps de Tindouf qui constituent de ce fait une autre menace pour la stabilité et la sécurité en Afrique du Nord et la région du Sahel dans son ensemble. Tout en soulignant qu'AQMI et les différents réseaux de trafic de drogue se nourrissent des rivalités régionales, le rapport de Carnegie Endowment appelle à une résolution du conflit du Sahara en incitant les parties à négocier un arrangement qui mette l'accent sur le présent et l'avenir au lieu de rester prisonnier des carcans idéologiques hérités de la guerre froide. Et de souligner dans ce contexte que le plan marocain d'autonomie constitue une bonne base de négociation pour la résolution de ce différend régional. Dos au mur, Alger le polisario, s'accrochent à une "théâtralisation ostentatoire" des questions des droits de l'homme en travestissant des principes nobles pour servir de vils desseins. Cet "activisme désespéré" ne changera rien à la réalité sur le terrain et au soutien, maintes fois réitéré, entre autres, par Washington et Paris, membres influents du conseil de sécurité, au plan marocain d'autonomie et aux derniers développements portés par le Printemps arabe qui ont fini par avoir raison du régime Kadhafi, soutien de la première heure du polisario, dont l'extinction annonce celle du mouvement séparatiste qui se rapproche inexorablement, en droite ligne d'une vérité historique irréfragable.