Dans le cadre du programme conjoint d'appui à l'Observatoire National du Développement Humain (ONDH), ce dernier et les agences des Nations Unies au Maroc, en partenariat avec la Faculté des Sciences Juridique, Economique et Sociale (FSJES) de l'Université Moulay Ismail de Meknès ont organisé, dans les locaux de la FSJES les 4 et 5 décembre 2012, une table ronde sous le thème« Que veut-on dire par Développement Humain au Maroc ? Parlons-en ! ». Près de cent participants issus du secteur public, de la société civile, des agences des Nations Unies et de la communauté scientifique ont pris part à cet évènement pour échanger et débattre du développement humain au Maroc autour de trois axes principaux : - Les concepts et les approches du développement humain. - Les différentes mesures du développement humain et de la pauvreté, et, - La territorialisation du suivi et de l'évaluation du développement humain Première étape de cette rencontre de réflexion collective de haut niveau, celle - ci a été l'occasion pour les experts de passer en revue les approches et concepts de développement humain et de les contextualiser aux problématiques des pays en voie de développement. Elle a été clôturée par des conclusions et recommandations concrètes à l'endroit des décideurs politiques et des acteurs du développement. L'indicateur de développement humain (IDH), mis au point sous l'égide du PNUD, fait l'objet de nombreuses critiques. Pour contourner certaines de ces critiques, des indicateurs complémentaires ou alternatifs ont été proposés durant les dernières années, parallèlement au développement important de nouveaux outils statistiques mettant l'accent sur la mesure du bien-être, qu'il soit matériel ou subjectif, avec le souci de mieux éclairer les problèmes de soutenabilité environnementale. Néanmoins, toute tentative destinée à enrichir le concept du développement humain ainsi qu'à l'identification d'indicateurs permettant de mieux l'appréhender nous amène à une réflexion sur le meilleur choix des indicateurs, ce qui dépend de la capacité des pays à collecter les données appropriées de façon fiable et régulière. Le Maroc s'est approprié l'approche du développement humain en mettant en œuvre un vaste chantier de réformes en vue de mieux surmonter les multiples défis transitionnels susceptibles de contrarier son développement. Ainsi, l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui est fondée sur une approche inclusive et concertée pour lutter contre la pauvreté et Rapport sur «50 ans de développement humain au Maroc et perspectives pour 2025» qui a permis de rendre compte de l'itinéraire du pays en matière de développement humain témoignent de façon éloquente, de l'engagement du Maroc sur la voie du développement humain durable. Avec le HCP et l'ONDH, le Maroc dispose de deux outils pour des missions respectives: la promotion d'un système d'information performant et l'évaluation des politiques publiques. Cette rencontre de réflexion collective de haut niveau autour du concept, de l'approche du développement humain et de sa place dans le contexte marocain vise par ailleurs et dans une autre dimension, à promouvoir le rôle de l'Université et ses capacités à accompagner la recherche en matière de développement humain à l'échelle nationale et surtout régionale. Ce dernier objectif passe par l'encouragement et la création de relais régionaux en partenariat avec les Universités nationales. Les experts intervenants dans cette Table ronde ont débattu des définitions et aspects conceptuels du développement humain. Dans des séances spécialisées, ils ont traité aussi les aspects techniques de la construction de l'IDH et des autres indicateurs complémentaires/substituables. Les sources de données et les statistiques nécessaires (au niveau national et régional) en la matière ont fait aussi l'objet d'une attention spéciale pendant les deux journées de la Table ronde. De façon spécifique, les interventions se sont évertuées à clarifier le concept du développement humain et ses enjeux, discuter et critiquer les approches et les méthodes de sa mesure (indicateurs), en précisant leurs forces et leurs faiblesses, expliquer les principes et les approches retenues lors des rédactions des principaux rapports sur le développement humain, et proposer des voies d'amélioration des contenus de ces rapports et leurs utilisations dans la formulation des politiques publiques. Trois axes spécifiques ont été identifiés pour cette Table ronde qui s'est déroulé sur deux jours entièrement en séances plénières. Une large place a été réservée aux débats durant chaque séance. Le premier axe, intitulé «Développement Humain: concept et approches», a traité en trois présentations la définition de base, l'évolution de ce concept tout comme sa mesure selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Deux expériences concrètes d'approches du concept ont ainsi été présentées (Mexique et un ou plusieurs pays Arabes). L'objectif étant de voir comment et jusqu'à quel niveau la théorie se décline dans la pratique. Le deuxième axe, intitulé « Différentes mesures du développement humain et de la pauvreté» a été abordé à travers quatre présentations. La première consacrée à la présentation et la discussion critique de l'Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) développé par ‘l'Oxford «Poverty and Human Development Initiative» (OPHI) adopté et publié par le Bureau du Rapport de Développement Humain du PNUD. La deuxième présentation de la séance dédiée à l'exposé et à la discussion de la méthode adoptée par le Mexique pour mesurer la pauvreté. La troisième présentation a été consacrée aux méthodes et approches retenues par le HCP pour mesurer la pauvreté au Maroc. La dernière ménages. Le troisième axe de la Table ronde est intitulé «Territorialisation du présentation de la séance a été l'occasion de découvrir les objectifs en termes de développement humain, les contours et l'état d'avancement du projet ambitieux de l'ONDH qui consiste à mettre en place pour la première fois au Maroc des enquêtes de type panel auprès des suivi et de l'évaluation du développement Humain». Il a été traité à travers trois présentations durant la matinée de la deuxième journée. La première consacrée au cadrage régional du concept du développement humain. Elle a traité également de l'expérience de l'Université Moulay Ismaïl de Meknès en matière de recherche et enseignement pour la promotion du développement humain au niveau régional. La deuxième présentation a été l'occasion de découvrir les disponibilités, la pertinence les lacunes et les limites des bases de données au niveau régional pour approcher le développement humain. La troisième présentation a concerné le système d'information AI Bacharia : Cas de la région Meknès- Tafilalet développé par l'ONDH. Lire notre dossier dans notre édition week-end du 15-16 décembre.