Une conférence internationale sous le thème : « Sortir des bidonvilles : un défi mondial pour 2020 » aura lieu du 26 au 29 novembre à Rabat. A cette occasion, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la Ville a organisé, hier à son siège, une conférence de presse pour présenter cette rencontre internationale qu'il va organiser en partenariat avec l'ONU-Habitat. « Le choix du Maroc pour l'organisation de cette conférence, tenue sous le Haut Patronage de SM le Roi, témoigne des résultats, qualifiés d'importants, obtenus par le Royaume en matière de lutte contre l'habitat insalubre », a souligné Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la Ville. M. Benabdellah a évoqué le Prix d'Honneur pour l'Habitat 2010 décerné au Maroc par ONU-Habitat à Shanghaï en octobre 2010 pour couronner ses succès obtenus en la matière durant les dix dernières années. Il a également fait savoir que 200 à 300 participants internationaux de quarante pays dont vingt pays les plus performants en matière de réduction de l'habitat insalubre dans le monde prendront part à cet événement. Un événement qui a pour objet de procéder à la revue à mi-parcours des résultats obtenus dans la cible 7-D des Objectifs du Millénaire pour le Développement, et de partager et échanger les pratiques réussies en matière de réduction de l'habitat insalubre et d'amélioration des conditions d'habitat des populations urbaines défavorisées. Il a aussi pour objet de présenter l'expérience marocaine dans le domaine. Une expérience qui s'articule, selon le responsable marocain, autour de deux grands axes : lutte contre l'habitat insalubre et lancement de la politique de la ville pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Pour le premier axe, M. Benabdellah a évoqué le programme villes sans bidonvilles qui a pour objectif d'améliorer les conditions de vie de près de 1.800.000 habitants dans 85 villes avec une subvention de l'Etat qui atteindra, à terme, 10 milliards de DH. « Aujourd'hui, plus d'un million d'habitants ont vu leurs conditions de vie s'améliorer avec la déclaration de 45 villes sans bidonvilles », s'est-il réjoui. Pour le premier axe toujours, M. Benabdellah a évoqué le programme de mise à niveau urbain dont l'objet est de généraliser l'accès aux équipements de base et d'améliorer le cadre bâti et la qualité des espaces urbains dans les villes. Il a évoqué aussi l'intervention dans l'habitat menaçant ruine à travers l'intervention dans les Médinas, Ksours, Casbahs et quartiers non réglementaires, et la mise en place de commissions locales pour le suivi et la gestion des risques. Il a rappelé en outre le programme de l'habitat social qui consiste à réduire de 50% le déficit de 850.000 à 420.000 unités, à travers plusieurs modes d'intervention (opérations de lotissement, de construction...). Pour ce qui est du deuxième axe, M. Benabdellah a noté que la politique de la ville est une politique qui s'inscrit dans le cadre d'une vision globale, intégrée et contractuelle basée sur le principe de proximité en assurant la convergence des politiques publiques territoriales. Malgré ces efforts, poursuit l'intervenant, le Maroc, comme la plupart des pays du Sud, reste confronté à un défi de taille, à savoir l'urbanisation accélérée. Il a soulevé à cet égard quelques chiffres: 3 millions d'urbains sont en dessous du seuil de la pauvreté, 13% de la population urbaine résident dans un habitat insalubre, le taux d'urbanisation est de 65% en 2012.... M. Benabdellah n'a pas manqué de faire un rappel du contexte mondial. Un contexte où la moitié de la population vit dans les villes, plus de 450 villes comptent plus d'un million d'habitants. Ce processus d'urbanisation rapide, poursuit M. Benabdellah, concerne aussi les pays du Sud, ce qui engendre croissance de la pauvreté, expansion des bidonvilles et diverses formes d'habitat insalubres, et, par conséquent, aggrave le chômage, l'insécurité, l'instabilité sociale et politique. En Afrique, a-t-il ajouté, la population des bidonvilles a dépassé le milliard d'habitants en 2011, et atteindra les 2 milliards en 2030, si toutefois la tendance se maintient.