Le mardi 6 novembre 2012, s'est éteint à Casablanca le comédien Ahmed Lahlil, à l'âge de 57 ans, succombant à une longue et périlleuse maladie. Dès les années 80, il s'est distingué en tant que comédien professionnel investissant aussi bien le théâtre, le cinéma que la télévision après une formation en art dramatique acquise auprès d'illustres professeurs marocains. Ahmed Lahlil est né le 23 janvier 1957 à Casablanca d'un père ouvrier aux Moulins reconverti en commerçant de céréales. Il effectue ses études primaires au collège "Ibn Hazm" puis ses études secondaires à l'école "Mabrouka" à Casablanca jusqu'en 1974. Très tôt, il va s'intéresser au jeu intégrant les associations de théâtre amateur dès 1963, à l'âge de 7 ans. En 1970, il fréquente la maison de la jeunesse du quartier Ben Msik découvrant en lui le goût du chant. Sa première troupe musicale est "Nas Basma" avant de rejoindre celle des "Tagada" qu'il accompagne en tant que musicien professionnel à partir de 1976. En 1983, il entre au Conservatoire d'art dramatique de Casablanca qu'il fréquente pendant une année et eut comme professeur Mohamed Said Afifi. La même année, il participe à la pièce "Tma3 Ta3oun" où il obtint son premier rôle d'acteur professionnel. L'année 1983 est une année faste pour le jeune comédien Ahmed Lahlil. Le cinéaste Mustapha Khayat lui confie le rôle du voleur dans "L'impasse" - Al Warta -(1983), un pique-pocket escroc et sans coeur, face au "blédard" Omar Chanbot, victime d'une interminable machination le conduisant droit au "cachot" (voir photo). Le film engageait des acteurs de talent tels que Omar Sayed, les défunts Omar Chanbot et Majda Badreddine, Mohamed Khalfi, Ahmed Saari et Souad Saber. On ne peut mieux entouré pour un si "gentil" premier rôle sur grand écran. C'est aussi l'année où Ahmed Lahlil est sollicité par Abdellah Mesbahi pour le besoin de sa super-production "Afghanistan, pourquoi?". Là il est acteur et cascadeur, le cinéaste profita de la forte corpulence de Lahlil pour tourner quelques cascades non sans risque au grand émerveillement des figurants. Trois années plus tard, on le retrouve dans "La compromission" (1986) sous la direction de Latif Lahlou où il côtoie encore une fois Omar Chanbot, mais également Abderrahim Ishak et Mohamed Majd, des amis de longue date. Ahmed Lahlil a eu l'occasion de participer à de nombreuses pièces de théâtre en particulier les épopées "Nahnou"(1986) et "Al Massira Khadra"(1985), puis plutard "Jha fi Rha"(1987) et "Faust"(1988). A la même époque, on a pu le voir dans des téléfilms notamment sous la direction de Mohamed Taoujni dans "Al Hira" et Mustapha Khayat "Ad Da3ou". Lahli s'est particulièrement illustré dans le rôle du méchant malgré son caractère sympathique, sa cordialité et sa disponibilité, ce qui lui a permis de compter de fidèles amis dans le secteur.