Barack Obama et Mitt Romney ont musclé leurs attaques réciproques samedi dans des Etats-clé à 10 jours de l'élection présidentielle, mais l'ouragan Sandy menaçant la côte atlantique américaine a commencé à perturber leurs deux campagnes. «Le programme du président continue à rétrécir, pas seulement pour notre armée, mais pour l'assurance-maladie des personnes âgées, pour l'emploi. Ce n'est pas un président qui a été à la hauteur des difficultés de notre époque», a affirmé M. Romney face à 10.000 personnes à Pensacola en Floride (sud-est). L'élection du 6 novembre «est une élection de grands choix, et c'est pour cela qu'en novembre nous allons élire une personne et une équipe qui pourront se rassembler avec (les Américains) et apporter un vrai changement, de gros changements», a promis le républicain. Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Floride, le «Graal» des Etats-clé américains avec ses 29 grands électeurs sur 538, dans un système de suffrage universel indirect qui donne une importance disproportionnée aux territoires pouvant basculer d'un côté ou de l'autre. Les électeurs y ont voté en masse, patientant pour certains plusieurs heures. M. Romney a ensuite poursuivi sa tournée en Floride près d'Orlando (centre) puis de Tampa (sud). Plus de 11 millions d'électeurs ont déjà voté par anticipation, par correspondance ou en personne, selon un décompte samedi soir du «projet Elections» de l'Université George Mason, près de Washington. Démocrates et républicains insistent sur ces votes précoces pour tenter de cimenter leur victoire espérée. Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio a dit être «optimiste» sur une victoire de M. Romney dans cet Etat. «On est devant, c'est la dernière mi-temps, on n'est pas loin du coup de sifflet final, mais il faut gagner», a-t-il affirmé aux journalistes dans l'avion de M. Romney. Le président sortant s'est rendu samedi dans le New Hampshire, qui ne donnera que quatre grands électeurs au vainqueur. Mais ces voix pourraient faire la différence le soir du 6 novembre alors que tous les sondages montrent une lutte très serrée, avec un léger avantage à M. Obama dans les Etats-clé. A Nashua, une ville qui n'est située qu'à 55 km de Belmont dans le Massachusetts où M. Romney possède une résidence, M. Obama a attaqué le bilan de son adversaire lorsqu'il dirigeait cet Etat de 2003 à 2007, en assurant qu'il avait alors renié ses promesses de candidat. M. Romney «fait beaucoup de promesses de dernière minute ces derniers temps», a affirmé le dirigeant démocrate sortant face à 8.500 personnes. «Il dit qu'il veut combattre pour la classe moyenne. Il dit qu'il réduirait les impôts de tout le monde». «Mais une fois qu'il s'est installé au pouvoir, il a cherché à faire adopter une réduction d'impôts qui a bénéficié de façon écrasante aux 278 des familles les plus riches de l'Etat, et ensuite il a augmenté les impôts de la classe moyenne à hauteur de 750 millions de dollars», a-t-il accusé. «Donc, c'est quelqu'un qui a l'habitude de dire quelque chose et de faire autre chose», a conclu le président. D'ores et déjà acharnée, la dernière ligne droite de la présidentielle pourrait être bouleversée par l'ouragan Sandy, qui se rapprochait samedi de la côte nord-est des Etats-Unis, une région très densément peuplée et où se trouve un Etat-clé d'importance, la Virginie. M. Romney a renoncé à faire campagne dimanche dans cette région située au sud de Washington, et retrouvera son colistier Paul Ryan dans un autre Etat crucial, l'Ohio, où il passera aussi la journée de lundi. De son côté, M. Obama a avancé à dimanche soir son départ pour la Floride, où il entamera lundi une nouvelle tournée avec son prédécesseur Bill Clinton. Il a également annulé deux réunions de campagne prévues lundi en Virginie et mardi à Colorado Springs, selon la Mison Blanche. Le vice-président Joe Biden a lui aussi annulé un rendez-vous électoral en Virginie ce week-end. M. Obama a été mis au courant de l'état des préparatifs à l'approche de Sandy, qui a déjà fait une cinquantaine de morts dans les Caraïbes, a souligné le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest. «Cela illustre à nouveau le fait que le président doit donner la priorité à ses responsabilités de commandant en chef, de dirigeant du pays, tout en continuant à être candidat à sa réélection», a-t-il ajouté. Dans l'autre Etat clé de l'Iowa (centre), tremplin de la candidature Obama en 2008 quand il y avait remporté la primaire démocrate, le grand quotidien Des Moines Register a appelé samedi à voter pour Mitt Romney pour sa vision économique à long terme, faisant de lui le premier républicain adoubé par le journal depuis Richard Nixon en 1972. Le New York Times a quant a lui apporté son soutien à Barack Obama samedi, mettant au crédit du président sa réforme de la santé, la reprise économique et la fin de la guerre en Irak.