L'année dernière les Palestiniens n'ont pas réussi à rassembler 9 voix sur les 15 membres du conseil de sécurité de l'ONU. Ils ont donc renoncé à demander un vote sur leur admission en tant qu'Etat membre des Nations unies. Cette année, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas est de nouveau à New York avec l'intention de demander le statut d'Etat observateur en s'adressant cette fois à l'Assemblée générale des Nations unies où il devrait recueillir sans problème une large majorité. Mais même s'ils annoncent cette semaine leurs intentions à l'ONU, les Palestiniens attendront probablement l'élection américaine avant de demander un vote sur la reconnaissance de l'Etat palestinien. Une démarche d'ores et déjà rejetée par Tel-Aviv qui martèle que seule la négociation peut permettre de parvenir à un accord et donc à un Etat palestinien. La campagne pour demander à l'Assemblée générale d'élever le statut de la Palestine d'observateur à Etat non membre débutera juste après le discours de Mahmoud Abbas jeudi. M. Abbas doit auparavant rencontrer la secrétaire d'Etat Hillary Clinton mercredi. «Nous voulons remettre la Palestine sur la carte, sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, avec l'appui de 150 à 170 pays» sur 194, a-t-il expliqué , indiquait la semaine dernière le négociateur palestinien Saëb Erakat. Pour être adoptée, la résolution doit être votée par plus de la moitié des 194 Etats membres à l'Assemblée générale, où elle est assurée d'une large majorité. La demande d'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat à part entière n'est pas abandonnée, bien que les dirigeants palestiniens aient renoncé, à demander un vote au Conseil de sécurité, faute de la majorité requise de neuf voix, a assuré M. Erakat. «Notre demande est toujours au Conseil de sécurité», a-t-il rappelé. La voie de l'ONU recueille l'assentiment d'une large majorité de Palestiniens (73%), selon un sondage réalisé du 9 au 15 septembre par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR) de Ramallah. M. Erakat a reconnu que la voie de l'ONU, récusée par les Etats-Unis et Israël, présentait des «risques énormes». L'horizon politique est «bouché» dans les pourparlers de paix avec Israël, interrompus depuis deux ans, «la porte est fermée sur la réconciliation» avec le Hamas et les salaires n'ont pu être payés parce que beaucoup de pays, y compris les Etats-Unis, ont bloqué leur soutien budgétaire, a-t-il énuméré. La date de la présentation de la résolution à l'Assemblée générale n'a pas été déterminée mais pourrait être influencée par le calendrier électoral américain, a reconnu le négociateur palestinien, sans préciser dans quel sens, évoquant le 29 novembre, Journée internationale de solidarité avec les Palestiniens, ou au contraire avant l'élection présidentielle américaine le 6 novembre». «Lorsque la Palestine obtiendra le statut d'Etat non membre, aucun Israélien ne pourra dire que ce sont des territoires disputés», a argué M. Erakat. «La Palestine deviendra un pays sous occupation», a-t-il ajouté. «La «Palestine pourra alors adhérer à toutes les agences internationales» de l'ONU.