Le soutien de SM le Roi Mohammed VI à la réalisation du nouveau département du Louvre dédié aux Arts de l'Islam reflète la profondeur des relations franco-marocaines et l'intérêt accordé à la promotion de la culture au Maroc, a affirmé le Président-directeur du prestigieux musée parisien, M. Henri Loyrette. «Le soutien de Sa Majesté à la réalisation de ce projet hautement symbolique témoigne des liens profonds d'amitié et de confiance qui unissent nos deux pays et de l'importance que le Royaume du Maroc accorde à la culture», a-t-il souligné dans un entretien accordé à la MAP, en marge de l'inauguration de ce nouveau département par le président français François Hollande, en présence de SAR la princesse Lalla Meryem. M. Loyrette s'est félicité de ce soutien qui vient «renforcer le protocole d'accord entre le musée du Louvre et la Fondation Nationale des Musées du Maroc pour l'organisation au musée du Louvre d'une exposition consacrée au Maroc médiéval en 2014». Cette manifestation sera le premier événement phare qu'abriteront les nouveaux espaces du Louvre qui accueillent désormais sa précieuse collection, l'une des plus riches et plus belles du monde dans le domaine des arts de l'Islam du VIIe au XIXe siècle, dont des chefs d'oeuvres d'origine marocaine. Les nouvelles salles du département des Arts de l'Islam «n'auraient pu être réalisées», soutient-il, sans la générosité des donateurs et de mécènes, et à leur tête SM le Roi Mohammed VI, rendant hommage à «un mécénat sans précédent pour un projet de cette envergure». Pour un coût total de 100 millions d'euros, au total, l'Etat français à contribué à hauteur de 30 millions d'euros au financement du projet, mais la part la plus importante provient des donateurs dont la contribution a atteint 56 millions d'euros, soit 55 pc du coût total global. Outre le Maroc, d'autres pays figurent sur la liste des contributeurs d'Etat associés à ce projet, dont la Fondation du prince saoudien, l'émir Waleed Ibn Talal, le Koweït, l'Azerbaïdjan et le Sultanat d'Oman, «couvrant très largement le monde musulman, en Méditerranée et jusqu'en Asie centrale», auxquels s'ajoutent des contributeurs privés et d'autres donateurs individuels. «Nous percevons cet intérêt des donateurs pour ce projet comme un élément extrêmement positif. D'abord parce que cela révèle que le projet dispose d'une image positive et attractive dans le monde», a explique le patron du musée. Selon lui, les donateurs du projet «sont sensibles à la dimension architecturale du projet, mais aussi à la portée et au message que nous souhaitons transmettre à travers la présentation de ces œuvres magnifiques». Il y voit aussi «une reconnaissance de l'action du Louvre à l'étranger qui, en tant que musée universel, prône un dialogue nourri et ouvert aux différentes civilisations et cultures». Vingt ans après le grand chantier de la pyramide, la création du nouveau département des Arts de l'Islam au sein du musée du Louvre représente une étape décisive dans l'histoire architecturale de l'ancien palais royal français et désormais musée, le plus visité au monde, «un palais en constant devenir et qui porte dans ses gènes, depuis huit siècles, la volonté d'aller de l'avant sans cesse». Le projet de fonder ce huitième département patrimonial est né d'une constatation faite par Henri Loyrette, dès son arrivée à la tête du Louvre, en 2001: «le Louvre possédait l'une des plus belles collections au monde dans le domaine des arts de l'Islam, mais un dixième seulement des oeuvres étaient présentées et, faute de place, il n'était pas possible de remonter les grands éléments d'architecture, ni de déployer l'exceptionnelle collection de tapis». koutoubia Il était indispensable, selon lui, qu'»une civilisation si importante, si intimement liée à l'ensemble des domaines couverts par le Louvre, touchant tant de siècles et de pays, ait enfin droit à des espaces dignes en qualité et en surface». Au total, le nouveau département du Louvre réservé aux Arts de l'Islam accueille sur une superficie de 2800 m2, une collection riche de trois mille oeuvres , dont des merveilles du Maroc et de l'Andalus sous le règne des dynasties marocaines Almoravide et Almohade. Ces oeuvres qui témoignent de la diversité d'inspiration et de la créativité des terres d'Islam, sont mises en valeur dans des espaces «entièrement nouveaux et repensés», aménagés sur deux niveaux dans la cour Visconti, l'une des plus ornées du Palais du Louvre. «Véritable prouesse architecturale», la couverture forme un nuage doré flottant au-dessus de la muséographie, une «aile de libellule» comme la nomme Mario Bellini, co-concepteur du projet avec l'architecte Rudy Ricciotti ou simplement «un tapis volant», comme l'ont baptisé les ouvriers du chantier Marrakech.