La grosse balle orange a plutôt triste mine, structure floue du championnat, pour ne pas dire sans queue ni tête. Depuis 1980, les compétitions africaines sont devenues hors de portée, des règlements généraux mal faits, un arbitrage chahuté, une santé financière précaire des clubs, bref du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, ça sent mauvais. Bref, le tableau basket n'est guère étincelant. Depuis la passation des pouvoirs de la Fédération Royale Marocaine de Basket-ball par M. Mohamed Dinia au Dr. Mohamed Fouad Amar, la crise bat son plein, un championnat atone, une fédération devenue trop discrète, pour ne pas dire absente, le climat est empesté, pour voir les voix s'élever demandant à trouver une solution pour sortir de la crise. La mise en veilleuse des pouvoirs du président, jugée par les observateurs de la balle au panier, comme une fuite en avant de la part de M. Mohamed Dinia, après une arrivée triomphale à la tête de la fédé, tout le monde s'est dit ce jour là, que l'horizon est dégagé, la route est tracée pour le basket-ball national, pour aborder à nouveau l'avenir d'un pas résolu, et il aura des gros moyens financiers pour poursuivre son développement. La Fédération Royale Marocaine de Basket-ball va devenir un vrai holding sportif disait-on. Dans la foulée plusieurs commissions verront le jour, on se précipite devant le portillon de la fédé. Mais l'art de diriger un orchestre, est de savoir manier la baguette, mais cœur qui soupire, n'a pas toujours ce qu'il désire, en effet, rien n'a filtré à l'horizon. Est-ce la faute au chef d'orchestre, ou celle des instrumentistes, incapables de « jouer » la nouvelle donne du nouveau président de la fédé ? De ce fait, le ton des uns et des autres est loin de faire la musique, et à chaque fois, on essaie de déplacer le problème, se contentant le plus souvent de calmer le jeu, ou à expliquer une faute par une faute, sans pour autant prendre une décision ferme, comme lors de la rencontre CRA-WAC, un match où on a vu de toutes les couleurs. Ce préambule posé, la mise en veilleuse de la présidence de M. Mohamed Dinia, sera donc suivie par les démissions d'Abdelhaq Zaoui, Mly Saïd Lamghari, Mohamed Saïd Znaydi, pour voir finalement les affaires courantes de la Fédé, gérées par quatre membres (Dr Mohamed Fouad Amar, Dr Kamal Ben Omar, Saâd Mouline et Brahim Sebbani), puisque M. Ahmed Mernissi, pour des raisons professionnelles, n'assiste que rarement. Qu'entend-on par « passation de pouvoir » ? M. Mohamed Dinia a-t-il trouvé le problème du basket-ball plus grand qu'il ne prévoyait avant son arrivée ! Autant de questions qui se posent autour d'une discipline reluisant dans l'anarchie. Le problème reste posé à plus d'un titre pour un bureau fédéral à la traîne, qui se compose de cinq pour ne pas dire de quatre. Ce n'est pas une attaque, mais il est bon de rappeler que ses réunions se comptent sur les doigts d'une main, avec la présence avec pas plus de quatre pour ne pas dire en duo. Aujourd'hui, dans le milieu de la grosse balle orange, certes, devant les conflits, et les dérives, on envisage mal l'avenir, mais on veut aussi en finir avec le marasme. Mais, et avant de voir qui sera le nouveau président de la FRMBB, pour guider à nouveau les pas du basket-ball national, pensons tout d'abord à diagnostiquer l'état des lieux, on se rappelle, il y a deux ans, le vice-président de la Fédération Française de Basket-ball lors de sa visite au Maroc au début du mandat de M. Mohamed Dinia, et ce, dans le cadre de coopération avec la FFBB, a établi un rapport sur le basket-ball national : - Augmentation du nombre des licenciés - Prise en compte insuffisante par le milieu scolaire - Manque d'équipement ou mauvaise adaptation - Manque de structures ouvertes - Encadrement (spécialement chez les jeunes) - Prise en compte du temps scolaire. - Manque de moyens pour promouvoir le basket organisé vers les jeunes - Médiatisation insuffisante - Rôle des cadres techniques mal défini. Les Présidents des clubs, des ligues, les observateurs de la balle au panier parlent de la crise qui secoue le basket-ball national, le manque de cohérence, d'objectifs, de directives, la non prise en compte par la fédé des contextes locaux, son manque de concertation avec les comités des clubs, l'incohérence dans les règlements. Un rapport qui va passer malheureusement comme une lettre à la poste du bureau fédéral, puisque depuis rien n'a filtré à l'horizon. Mais il est toujours bon de le rappeler, car il mérite qu'on s'y s'intéresse à plus d'un titre. A l'aube de la saison2012-2013, les présidents des clubs et ligues doivent agir en bonne intelligence pour trouver un nouveau consensus, de raisonner dans le bon sens, accepter les règles du jeu, pour sortir le basket-ball de sa crise. Alors, l'hiver du basket-ball national prendra-t-il fin ? C'est le souhait des composantes de la famille du basket-ball national, autrement dit ... bonjour la grisaille.