L'incarcération du militant algérien Mohamed Smain (70 ans) est «un scandale», dénonce le parti algérien le Front des Forces Socialistes (FFS) qui considère les poursuites judiciaires contre ce défenseur des droits humains comme «l'indice que le pouvoir, qui a conduit le pays au bord de la faillite morale et politique durant les années 1990, n'a pas l'intention de sortir de ses impasses et d'ouvrir les canaux de communication légale en mesure de remettre de la justice, de l'ordre et du droit dans le respect de la loi dans un pays ravagé par les abus». Dans un communiqué signé par le groupe parlementaire du FFS à la Chambre basse du Parlement algérien, le vieux parti d'opposition appelle à «la libération immédiate» du moujahid et militant Mohamed Smain (70 ans). «La répression dont a été l'objet ce militant infatigable de la liberté, mobilisé depuis son engagement en faveur de l'Indépendance nationale à ce jour, recouvre nombre de raisons pour lesquelles ce 50eme anniversaire intervient dans un contexte de grande fragilité nationale: le mépris du citoyen, l'absence d'Etat de droit et l'abus de pouvoir», déplore le parti. Jeudi dernier, plusieurs défenseurs des droits de l'Homme, universitaires, journalistes et écrivains algériens avaient dénoncé l'incarcération du militant Mohamed Smain, «une figure internationalement reconnue pour son combat pour le respect de la personne humaine». «Au moment où les peuples de la région avancent vers plus de liberté, de transparence, et de respect du droit humanitaire, la choquante détention de Mohamed Smain veut prendre l'Algérie en otage de ses années les pires de violence et d'arbitraire», déplorent les signataires d'+un texte d'indignation+ publié jeudi par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH). Mohamed Smain (70 ans), militant des droits de l'homme, ancien vice-président de la LADDH, «figure nationale dans la lutte pour la vérité sur le sort des disparitions forcées, est en prison à Relizane. La justice de son pays a jugé qu'il devait purger, en juin 2012, deux mois de prison prononcés contre lui en 2002 pour avoir dénoncer dans des journaux +des crimes imaginaires+ de la milice d'auto défense de sa wilaya», rappellent les signataires. Le 21 juin dernier, plusieurs organisations algériennes et internationales des droits de l'Homme avaient «dénoncé l'arrestation et le placement en détention du défenseur des droits de l'Homme Mohamed Smaïn» et appelé les autorités algériennes à le «libérer immédiatement et inconditionnellement». Le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) avaient déploré que «le harcèlement dont est victime Mohamed Smaïn est symptomatique du climat d'impunité qui prévaut en Algérie»