L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, a plaidé, lundi à New York, en faveur d'une meilleure coordination entre les différents mécanismes intervenant dans la protection des civils, à savoir l'Etat, les missions de maintien de la paix et les Nations Unies. «Il convient de développer de manière urgente des mécanismes de coordination entre les missions de maintien de la paix avec les différents acteurs nationaux et locaux afin de permettre, lors de la phase de retrait de la mission, aux Gouvernements d'assurer la sécurité et la protection de leurs citoyens», a souligné le représentant permanent du Maroc à l'ONU, devant le Conseil de sécurité. Pour M. Loulichki, la réalisation d'une meilleure coordination entre les Etats et l'ONU, et plus particulièrement avec le Département des Opérations de Maintien de la Paix et le Bureau de Coordination de l'Aide Humanitaire, constitue «incontestablement le défi le plus important de la protection des civils». «Pour mieux protéger les civils et soulager leurs souffrances, il nous incombe collectivement de renforcer le respect du droit international et particulièrement du droit international humanitaire et de donner aux opérations de maintien de la paix de l'ONU les moyens financiers et logistiques pour ce faire», a-t-il dit lors d'un débat de l'organe exécutif de l'ONU, consacré à la protection des civils dans les conflits armés. Outre la nécessité de garantir la durabilité des outils de travail des Casques bleus, M. Loulichki a souligné la nécessité de «capitaliser sur le volet de la formation du personnel des opérations de maintien de la paix». Il a également a souligné l'impératif de «ne pas oublier que la protection des civils ne représente que l'un des aspects des mandats complexes et multidimensionnels de certaines opérations de maintien de la paix». «La principale tâche de ces opérations, en effet, consiste à faciliter un processus de paix, à mettre en place des processus politiques inclusifs et à assurer une transition vers une paix durable», a-t-il expliqué, en appelant à des efforts supplémentaires pour le financement de «la phase cruciale de réinsertion et pour le renforcement des capacités des Etats en situation post-conflit». Le diplomate marocain a également mis en relief «le défi» que posent les acteurs non étatiques et leur manque de respect des instruments juridiques internationaux en matière de protection des civils. «Le contrôle des populations civiles par des acteurs non-étatiques constitue, comme nous l'avons vu dans de nombreux endroits, voire le manque de distinction entre les éléments civils et armés dans les camps de réfugiés, constitue un défi considérable que la communauté internationale doit relever», a averti M. Loulichki. «Cette mainmise sur les populations civiles par des groupes armés constitue un manquement au droit élémentaire de protection», a-t-il conclu.