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BAD: Hisser l'Afrique du Nord plus haut dans la chaîne de valeur
Améliorer les indices de sophistication des exportations
Publié dans L'opinion le 20 - 06 - 2012

Nous avons publié, dans notre édition de mercredi dernier, de larges extraits de la première partie du récent rapport de la Banque Africaine de Développement intitulé « Groupe BAD en Afrique du Nord 2012 » qui dresse un état des lieux de la situation économique dans les six pays de cette région ; Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte, juste au lendemain du Printemps arabe.
Dans son rapport, la BAD met en relief la nécessaire intégration des pays d'Afrique du Nord qui leur offrirait de meilleures opportunités de croissance.
La BAD souligne que les causes politiques du Printemps arabe sont claires : l'Égypte, la Libye et la Tunisie ont failli en termes de bonne gouvernance. Cela dit, les révolutions ont également des causes économiques importantes : les gouvernements de la région ont été incapables de créer des emplois, particulièrement pour les jeunes, et les politiques économiques qui constituaient la base de la croissance inclusive après les indépendances ont commencé à être mises à mal.
Une croissance économique lente, une faible élasticité de l'emploi par rapport à la croissance, et des populations jeunes augmentant rapidement en Afrique du Nord sont à la base du problème le plus grave du chômage des jeunes.
Au cours de la dernière décennie l'Egypte, la Tunisie et le Maroc ont été largement considérés comme étant parmi les plus grands réformateurs et les meilleures économies en Afrique. Leurs taux de croissance du PIB a atteint en moyenne 5 pour cent pour la période comprise entre 2000 et 2010, avec quelques années supérieures à 7 pour cent en Egypte et en Tunisie. Cependant, malgré ce progrès économique, les pays d'Afrique du Nord ont connu des défis au développement importants liés à l'inefficience de leurs économies, à la pauvreté et à l'exclusion sociale - qui sont sans nulle doute des questions clés ayant déclenché les troubles sociaux et conduit au printemps arabe. La croissance économique dans la région a été limitée à certains secteurs et ses fruits sont inégalement répartis parmi la population. En outre, les taux de croissance élevés n'ont pas abouti à de nouvelles opportunités d'emploi, et les taux de chômage en Tunisie et en Egypte sont plus élevés que ceux des autres pays en développement.
L'incapacité de l'Afrique du Nord a améliorer les opportunités économiques et le bien-être de sa population est devenue de plus en plus urgente à résoudre. Les défis macroéconomiques de la région connus de longue date, en particulier ses taux élevés de chômage des jeunes, ont été aggravés par l'instabilité politique qui a accompagné le printemps arabe et par le sentiment croissant de la part des populations que les gouvernements n'ont pas assez fait pour améliorer la situation.
Aujourd'hui plus que jamais, la priorité des gouvernements nord-africains est centrée sur la réalisation de taux de croissance susceptibles de créer pour la jeunesse des emplois plus nombreux et de meilleure qualité.
Afin de réduire la pauvreté et accroître l'emploi, il faudra une croissance plus rapide et inclusive. Heureusement, l'Afrique du Nord a le potentiel nécessaire pour atteindre ces niveaux de croissance en poursuivant une stratégie permettant la sophistication de ces exportations. Ceci a comme objectif de faire en sorte que les produits exportés dans la région aient une plus forte valeur ajoutée que ceux actuellement en cours de production.
Jusqu'à présent, la croissance dans la région a généralement été plus le résultat d'investissements élevés que le produit de gains importants de productivité. Une croissance plus rapide de la productivité, obtenue grâce à la production de plus de biens technologiquement avancés, sera essentielle afin de maintenir des taux de croissance élevés à l'avenir.
Bien que les pays nord-africains aient accompli certains progrès dans la transformation de la structure de leurs
économies dans la dernière décennie en augmentant la valeur ajoutée de leurs exportations, les progrès ont été insuffisants pour assurer des niveaux de croissance qui puissent faire en sorte que cette croissance soit inclusive et qui conduisent à la création d'emplois. D'autre part, les pays qui ont le mieux réussi à ajouter de la valeur à leurs exportations ont atteint des niveaux plus élevés de croissance, leur donnant les moyens de créer des emplois et de distribuer la richesse produite.
Dans son étude la BAD met en évidence la relation entre la sophistication des exportations et la croissance, en particulier, les tendances des exportations et des taux de croissance de l'Egypte, de la Tunisie et du Maroc qui sont comparés avec ceux de trois pays d'Asie - la Chine, la Corée et la Thaïlande - qui ont réussi à transformer leurs économies et en retour ont vu augmenter leurs niveaux de croissance. Après avoir démontré l'importance de faire progresser la production sur l'échelle de la valeur ajoutée afin de parvenir à des niveaux plus élevés de croissance, la BAD en évidence les obstacles qui se dressent sur le chemin de la transformation structurelle des économies d'Afrique du Nord et présentera des recommandations politiques pour remédier à ces obstacles.
Composition des exportations nord-africaines
Le développement économique est généralement compris comme étant entraîné par l'amélioration des services
d'éducation et de santé, des infrastructures et de la gouvernance - qui sont les déterminants de l'investissement
et de la croissance de la productivité. Dans cette optique, la transformation de l'économie d'un pays afin de produire des biens plus sophistiqués avec une plus haute technologie et aboutissant à une augmentation des revenus dépend de l'amélioration de ces fondamentaux et non de l'ensemble des biens que l'économie produit. Toutefois, le progrès technologique exige des politiques qui vont au-delà des fondamentaux pour deux raisons. Tout d'abord, la structure initiale de la production influe sur la croissance future de la productivité. Les pays ayant un panier d'exportation plus sophistiqué croissent plus rapidement, même en contrôlant le niveau initial de revenu. Deuxièmement, les défaillances du marché liées à l'apprentissage sur le tas par l'industrie, aux retombées de la connaissance, et aux risques de manque de coordination impliquent que le gouvernement doit jouer un rôle clé en permettant aux entreprises de produire des biens plus sophistiqués et donc favoriser la croissance future.
Ce point de vue est particulièrement pertinent pour la Tunisie, l'Egypte et le Maroc. Bien que leurs exportations aient augmenté à un taux de croissance moyen de 15 pour cent pour l'Egypte, 7 pour cent pour le Maroc et 5 pour cent pour Tunisie au cours de la dernière décennie, la transformation structurelle qui accompagne généralement une croissance rapide a été limitée.
Bien que l'Égypte, le Maroc et la Tunisie aient enregistré une croissance de leurs exportations, les produits traditionnels en constituent toujours une grande partie, et la structure de leurs industries n'a pas évolué au cours de la dernière décennie. Il y a par conséquent eu peu de progrès technologique ou de transfert de connaissances de la part d'industries plus sophistiquées. La croissance des exportations dans la région n'a donc pas débouché sur les types d'ajustements de la structure industrielle susceptibles de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité.
Une rapide comparaison avec la trajectoire de croissance des autres pays qui ont réussi à progresser sur l'échelle de la valeur ajoutée démontre l'importance de la sophistication à l'exportation dans la réalisation de niveaux plus élevés de croissance. En 2009, le secteur manufacturier représentait 6 pour cent du PIB en Egypte, 15,9 pour cent au Maroc et 16,5 pour cent en Tunisie, comparé à 34 pour cent en Chine et 27,7 pour cent en Corée du Sud. Alors que les exportations par habitant dans les économies nord-africaines ont stagné, les exportations par habitant dans les économies Asiatiques ont augmenté rapidement et ont largement dépassé les niveaux de l'Afrique du Nord. Au cours de cette même période, la sophistication des exportations a également stagné dans les pays d'Afrique du Nord.
Bien que l'Égypte, le Maroc et la Tunisie aient amélioré leur indices de sophistication EXPY depuis 1980, celui-ci reste faible, en particulier si on les comparent avec celui de la Corée, de la Chine et de la Thaïlande, qui ont restructuré avec succès leurs industries.
Entre 1970 et 2008, les trois pays de l'Afrique du Nord ont enregistré une transformation très significative de la
composition de leurs paniers d'exportation. Par exemple, l'Égypte qui, au départ, exportait essentiellement du coton, du riz et des fruits, est devenue exportatrice de textiles, vêtements, produits métalliques et chimiques. Le Maroc qui, en 1970, était un exportateur de produits primaires agricoles et de phosphates est maintenant exportateur de vêtements, de produits chimiques et d'électronique. D'exportatrice de pétrole, phosphates et produits agricoles en 1970, la Tunisie était, en 2008, passée à exportatrice de vêtements, d'électronique et de produits chimiques. Toutefois, au cours de cette même période, la Chine, la Corée et la Thaïlande ont connu une transformation nettement plus profonde. Ces trois pays asiatiques avaient commencé dans les années 1970 avec des exportations dominées par des produits agricoles et l'industrie légère, et sont aujourd'hui d'importants exportateurs de machines, d'électronique et de biens à haute intensité de capital.
Le faible niveau de sophistication à l'exportation dans les pays d'Afrique du Nord est l'une des raisons pour lesquelles la croissance du PIB a été limitée, et le chômage plus élevé que dans ces économies asiatiques. Les produits traditionnels d'Afrique du Nord offrent moins de possibilités de progrès technologiques rapides et d'absorption de travailleurs très instruits que les produits plus sophistiqués exportés par les trois économies asiatiques. Ainsi l'identification et l'appui à la production dans les secteurs présentant un potentiel de
croissance rapide en terme de productivité devrait être un objectif important de la politique économique dans les pays d'Afrique du Nord.
Toute la question est de savoir comment faire évoluer la structure de l'industrie d'un pays et remonter ses produits dans la chaîne de valeur. En fin de compte, les pays se développent en étant capables d'accroître le nombre des différentes activités dans lesquelles ils sont à même de s'engager avec succès, et d'évoluer vers des activités de plus en plus complexes. Pour la plupart des pays, le message relatif aux politiques est clair : créer un environnement où puisse s'épanouir une plus grande diversité d'activités productives, en particulier, des activités relativement plus complexes.


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