La poursuite des réformes macro-économiques et structurelles entamées depuis une décennie, laissent entrevoir des perspectives de croissance favorables pour l'économie marocaine, qui devrait enregistrer un taux de croissance de 4,6 % en 2011 et 5 % en 2012, selon le rapport “Perspectives économiques en Afrique 2011”, présenté lundi à Lisbonne. Le rapport souligne, par ailleurs, que les économies des pays d'Afrique ont surmonté la crise mondiale relativement bien et ont même amorcé une reprise en 2010. Toutefois, les récents événements politiques en Afrique du Nord et les prix élevés des produits alimentaires et pétroliers auront vraisemblablement pour effet de ralentir la croissance du continent à 3,7 % en 2011. Au Maroc, “la poursuite des réformes, conjuguée à la reprise des activités non agricoles et de la demande dans les pays partenaires, laissent entrevoir des perspectives de croissance favorables pour l'économie marocaine”, précise le rapport rédigé conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l'OCDE, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). Le rapport indique également que le Maroc a favorisé la conclusion de partenariats avec plusieurs pays émergents dans une optique de diversification de ses partenaires, les plus importants étant les pays arabes (Emirats Arabes Unis et Arabie Saoudite), les pays asiatiques (Chine, Corée du Sud), les pays de l'Amérique latine (Brésil et Mexique) et la Turquie. La BAD salue les réformes au Maroc Le Président du groupe de la Banque Africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka a salué lundi les réformes engagées par le Maroc dans les domaines économique et social. “Les réformes économiques et sociales engagées par le Maroc avancent sur la bonne voie et les perspectives de croissance sont favorables pour l'économie marocaine” a affirmé M. Kaberruka dans une déclaration en marge de la présentation à Lisbonne du rapport “Perspectives économiques en Afrique 2011”. “Nous encourageons le Maroc à poursuivre ces réformes”, a-t-il indiqué, notant que les réformes mises en place permettront à l'économie marocaine d'enregistrer un taux de croissance autour de 4,6 % cette année. De son côté, Mthuli Ncube, Economiste principal et Vice-président de la BAD, a affirmé que le Maroc est le pays de l'Afrique de nord qui a enregistré cette année la plus forte croissance économique. “Nous encourageons fort le Maroc à poursuivre les réformes engagées et à être un modèle à suivre pour le reste de la région “, a-t-il dit, soulignant que le Royaume a mis en place des réformes qui lui ont permis d'être épargné par les mouvements de contestation qui ont touché d'autres pays de la région. La croissance du continent baisse à 3,7% en 2011 Le rapport souligne, par ailleurs, que les économies des pays d'Afrique ont surmonté la crise mondiale relativement bien et ont même amorcé une reprise en 2010. Toutefois, les récents événements politiques en Afrique du Nord et les prix élevés des produits alimentaires et pétroliers auront vraisemblablement pour effet de ralentir la croissance du continent à 3,7% en 2011. Pour l'année en cours, l'Afrique subsaharienne va croître plus rapidement que l'Afrique du Nord, indique la même source qui prévoit une reprise à 5,8% en 2012. Les pays africains doivent resserrer leurs liens transfrontaliers et renforcer leur intégration économique, afin de tirer pleinement les bénéfices des relations avec leurs partenaires traditionnels et les pays émergents, et ainsi favoriser leur croissance durable et inclusive. Le rapport souligne que les efforts des gouvernements doivent comprendre des mesures visant la création d'emplois et l'investissement dans des services sociaux de base et dans la promotion de l'égalité des genres. “L'Afrique connaît une croissance, mais des risques sont présents. Il faut porter de toute urgence une attention à la stimulation d'une croissance inclusive, à l'amélioration de la redevabilité politique et aux effets de l'explosion démographique”, a souligné Mthuli Ncube, Economiste principal et Vice-président de la BAD, lors de la présentation de ce rapport. “Si l'on veut s'assurer que les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte, il est fondamentalement important d'accorder la priorité à la santé, à l'éducation et aux services de base”, a indiqué, de son côté, Pedro Conceiçao, Economiste principal au Bureau régional du PNUD pour l'Afrique. Coopération avec les émergents La part des échanges de l'Afrique avec les pays émergents a sensiblement augmenté au cours des dix dernières années, passant de 23% à 39%. Les cinq pays émergents partenaires de l'Afrique sont dorénavant la Chine (38%), l'Inde (14%), la Corée (7,2%), le Brésil (7,1%) et la Turquie (6,5%). Le rapport fait encore ressortir que quoique, dans leur ensemble, les partenaires traditionnels assurent encore la plus grande partie des échanges commerciaux (62 %), de l'investissement (80%) et de l'aide publique au développement (90%) de l'Afrique, les économies émergentes sont en mesure de fournir le savoir-faire, les technologies et les expériences de développement supplémentaires nécessaires au relèvement du niveau de vie de millions de personnes vivant sur le continent. La priorité accordée aux personnes doit aller de pair avec les efforts à consentir pour accélérer la coordination et l'intégration régionales.