Le 14ème congrès national des droits de l'enfant, tenu mercredi et jeudi à Skhirat, a appelé à la préparation de la 2è phase du Plan d'action national pour l'enfance (PANE) «un Maroc digne de ses enfants» 2012-2016. Les congressistes, réunis sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et la présidence effective de SAR la Princesses Lalla Meryem, ont appelé à prendre en considération le cadre institutionnel mis en place par la nouvelle Constitution, particulièrement les instances consultatives et à mobiliser les moyens financiers à même d'assurer la mise en oeuvre du PANE dans sa deuxième phase. La société civile, selon eux, doit être impliquée dans toutes les étapes d'élaboration, de mise en application, de suivi et d'évaluation du plan d'action national pour l'enfance. Pour s'y mettre, le parlement de l'enfant et le club des anciens du parlement de l'enfant doivent aussi être mis à contribution, dans le cadre de l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE). Les recommandations issues du congrès ont porté sur la consécration du principe d'équité pour limiter les disparités en matière d'accès aux services rendus aux enfants et de soutien du rôle de la famille dans le domaine de la protection de l'enfance. Trois ateliers consacrés à «l'enfant et les nouveaux médias», «la santé mentale de l'enfant» et «le droit et la protection de l'enfant» ont débouché sur une batterie de propositions plaidant en faveur de la mise en place d'un plan d'action en trois volets, à savoir un programme éducatif visant les bons usages et moyennant des campagnes de sensibilisation et de prévention contre les dangers et les effets pervers des nouveaux médias. Le deuxième volet porte sur l'instauration d'une autorité déontologique qui soit compétente en matière de protection des mineurs sur l'ensemble des supports médiatiques, alors que le troisième recommande de prendre «une mesure juridique» pour réglementer et réguler les actions liées aux usages des nouveaux médias et au respect des droits de l'enfant par les producteurs et les diffuseurs des contenus. Les congressistes ont aussi insisté sur le besoin de promouvoir le rôle de l'ONDE dans la sensibilisation des différents acteurs et de qualifier l'observatoire en tant que principal intervenant dans la collecte et la production d'informations sur l'état des lieux des usages faits des nouveaux médias parmi les enfants et les jeunes au Maroc. La promotion de la santé mentale de l'enfant exige, selon les congressistes, une action plurisectorielle associant les acteurs publics et de la société civile dans le but d'améliorer les politiques de prévention et de prise en charge des enfants, sans oublier l'accompagnement au niveau de l'école. Ils ont aussi appelé à l'élaboration d'un plan d'action en matière de santé mentale, en collaboration avec le ministère de la santé. Le droit et la protection de l'enfant, autre préoccupation de ce 14è congrès national des droits de l'enfant, nécessite la dynamisation des mécanismes juridiques pertinents, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution, notamment à travers l'adoption d'une approche participative et l'accélération de l'élaboration d'un code destiné à l'enfant. Dans une allocution à cette occasion, Mme Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, a souligné que les recommandations formulées par les enfants parlementaires seront prises en ligne de compte par son département. Elle a aussi rappelé les acquis réalisés dans le domaine de l'enfance, particulièrement la signature et l'adoption de la convention de l'ONU relative aux droits de l'enfant et la signature il y a deux mois du protocole facultatif à cette convention, ce qui place le Royaume au rang des pays respectueux des droits de l'enfant. La ministre a toutefois déploré les problèmes dont pâtit encore aujourd'hui l'enfant marocain, citant à titre d'exemple le phénomène des enfants de la rue, la perdition scolaire, l'exploitation sexuelle et le travail des mineurs. Pour faire face à ces problématiques, elle a estimé nécessaire de concilier application rigoureuse de la loi à la dynamisation du rôle de la famille. Ce 14 è congrès a vu la participation de près de 800 intervenants représentant les institutions et organismes concernés par la question de l'enfance au Maroc ainsi que de personnalités internationales de divers horizons. En parallèle aux travaux du congrès, s'est tenue une conférence internationale d'experts organisée par l'UNICEF sur les approches destinées à améliorer l'équité en faveur des générations à venir.