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Blanchiment d'argent dans le monde Le fléau prend de l'ampleur après le Printemps arabe
Hausse de 40% des communications de soupçons, pour un montant de 3,3 milliards de francs suisses
Les autorités suisses de lutte contre le blanchiment d'argent ont enregistré en 2011 une hausse considérable des communications de soupçons. Selon le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), 1625 communications de soupçons ont été, en effet, transmises durant cette année, soit une hausse de 40 % par rapport à 2010. Ces communications de soupçons représentent un montant de 3,3 milliards de francs suisses. Pour le MROS, cette hausse des communications de soupçons est due à plusieurs facteurs dont le Printemps arabe et les communications en provenance des sociétés de transfert de fonds qui ont, elles aussi, fortement augmenté: elles ont été quatre fois plus nombreuses par rapport à l'année précédente. Par ailleurs, l'année 2011 a été également marquée par quelques grandes affaires particulièrement complexes qui, en rapport avec plusieurs relations d'affaires, ont généré un grand nombre de communications. Toutefois, précise le MROS, cet accroissement constant du volume des communications est dû aussi à l'amélioration permanente des mécanismes de contrôle dont disposent les intermédiaires financiers. Autre point soulevé : le secteur bancaire reste, avec 1080 communications, la principale source des communications de soupçons. Elles englobent la majeure partie des communications en rapport avec les événements politiques du Printemps arabe. Viennent ensuite les communications en provenance du secteur du trafic des paiements, qui ont constitué presque un quart de toutes les communications. Deux tiers de celles-ci provenaient de sociétés de transfert de fonds. Par ailleurs, l'escroquerie demeure en tête des infractions présumées faisant l'objet de communications: presque un tiers d'entre elles sont en rapport avec des infractions présumées d'escroquerie. Le nombre des communications sur des cas de soupçons dans lesquels la présomption de corruption, d'abus de confiance ou de participation à une organisation criminelle sous-tend la communication, a plus que doublé pendant l'année sous revue. Les cas de soupçons impliquant une organisation criminelle sont essentiellement des affaires complexes présentant un lien avec la mafia italienne. Les communications liées à des infractions présumées en relation avec les stupéfiants ont également fortement augmenté. Dans un autre volet, le nombre de communications parvenues au MROS pour soupçons de financement du terrorisme est passé de treize à dix de 2010 à 2011. Les valeurs patrimoniales communiquées à cet égard ne dépassent pas les 152.000 francs, dont 144.000 francs ne concernent qu'une seule et même affaire. Le rapport du MROS fait ressortir, en outre, que la somme des valeurs patrimoniales citées dans les communications de soupçons dépasse les trois milliards de francs, total jamais atteint jusqu'ici. Le Bureau tient à souligner aussi que 25 communications de soupçons atteignent, à elles seules, un montant supérieur à 2,2 milliards de francs. Parmi elles, sept communications représentent un volume total de 791 millions de francs et portent sur des activités de corruption présumées. Le document fait ressortir enfin que le taux des communications retransmises en 2011 pour poursuite pénale demeure très élevé. Pour la première fois depuis dix ans, plus de 90 % des communications ont été retransmises. Ce taux très élevé est l'expression de la qualité du travail accompli par les intermédiaires financiers, note MROS.