Le titre est éloquent: il parle du vrai rôle que devrait avoir la police administrative récemment désignée, parce qu'il pourrait y avoir des rôles qui bénéficient peu à la gestion urbaine ou pas vraiment. Prenons l'exemple du stationnement illégal. Le retour au sabot comme moyen coercitif a coïncidé avec la nomination de la police administrative; et le jour même où l'on apprend que les premiers agents entamèrent leur première journée de campagne de sensibilisation qui allait durer deux semaines, pour amener les usagers de la voie publique à ne pas transgresser la réglementation, ce même jour, des agents de la police de circulation -qui n'ont rien à voir avec les agents de la police administrative- entamèrent, eux, leur première chasse aux voitures qui encombraient les trottoirs tout autour de la CDG. Tous les moyens furent utilisés: le blocage des roues par les sabots, l'embarquement à l'aide des dépanneuses et les procès verbaux. Cette matinée, en observant le comportement de ces agents de police de circulation, on a vite compris qu'il existe effectivement un grand malaise. D'abord, ces policiers de circulation semblaient être très affectés et irrités par l'arrivée d'autres agents d'une autre famille pour faire le même boulot. Ce nouveau venu leur paraissait de très mauvais augure. En assistant au lancement de cette campagne de sensibilisation au niveau du quartier Hassan à Rabat, Il était clair qu'on manquait de vision globale. Quant au conflit des compétences, on se demande pourquoi les responsables sur ces deux sections, à savoir la police de circulation et la police administrative n'ont pas coordonné leurs programmes d'intervention et ont choisi la concurrence qui n'est pas conseillée dans ce genre de tâches urbaines; tout simplement parce qu'on ne produit rien pour le marché, mais on s'occupe de la gestion d'un service public. Mais la gestion connait des procédés pires que ça, car le sabot lui-même n'est d'aucun secours pour résoudre l'équation à plusieurs inconnus du stationnement; parce que la solution n'est pas dans la restriction, mais dans la rénovation du centre ville. Il faut mettre dans la tête des gestionnaires urbains que le centre ville de la capitale ne s'élargit plus à toute cette masse d'engins qui prennent d'assaut toutes les voies et qui empiètent sur tous les espaces sans quartier. Le manque d'une stratégie de stationnement va continuer à greffer le développement de la capitale et rendre la vie très pénible à ses habitants. Or, le mérite tout le mérite de la présence d'une stratégie c'est qu'elle nous ouvre les yeux sur la réalité telle qu'elle est; et à partir de là, il deviendrait fort aisé de trouver les solutions et les moyens pour agir dans le bon sens. Par exemple, jusqu'à maintenant, aucune étude n'a été engagée pour dénombrer les espaces inoccupés ou inexploités comme les friches à l'intérieur du périmètre du centre ville; et on n'a jamais encore tenté de savoir quels sont les bâtiments encombrants et les établissements publics qui occupent de vastes terrains inutilement. A ce propos, la médina dévore des espaces très mal exploités comme l'Hôpital de bab el Had qui compte un très vaste terrain vide ne servant à rien et qui peut être requalifié pour le mettre au service d'un stationnement parking qui va obéir à un planning. De même pour la morgue de bab el Had qui n'a plus de raison d'être là où elle est et qu'il devrait normalement libérer cet énorme terrain pour débloquer le centre ville. Cette idée fausse à croire conserver un patrimoine par l'enfermer à l'intérieur de remparts infranchissables, n'est plus d'actualité dans la gestion urbaine moderne. Preuve, la médina de la capitale n'a pas cessé de se dégrader et il y a des quartiers qui sont même démolis par crainte de s'écrouler moyennant l'intervention musclée de l'agence Bouregreg. Les études sont essentielles pour faire l'inventaire des aires de stationnement dans le centre ville. Pour cela, il faut distinguer entre trois formes de stationnement: le stationnement aligné le long des voies principales ou secondaires (avec les perversions que l'on sait de première, de deuxième et même parfois de troisième position), le stationnement sur des aires plus au moins grands de parkings (peu en effet dans le centre ville), le stationnement enterré (le seul au centre ville est celui sous le ministère de la justice) et, en fin, le stationnement suspendu à étage assuré par une maison de stationnement (on n'en connait qu'un seul au centre ville de la capitale). L'avènement du tramway semble très clément pour le centre ville de la capitale: beaucoup d'automobilistes habitant Salé garent leurs voitures dans le grand parking sous le nouveau pont et sautent dans le tramway pour continuer leur trajet. Ce n'est pas encore assez; mais la police administrative peut travailler sur ce créneau pour soulager le trafic qui afflue à Bab el had.