Fini le sabot, bonjour la fourrière! Tel semble être le crédo de Rabat Parking, la société d'économie mixte appelée à reprendre en main la question du stationnement des automobiles dans le périmètre urbain de la capitale. Depuis quelque temps, elle n'en finit pas de s'installer à doses homéopathiques dans le paysage urbain. Une démarche progressive où le service à la collectivité est mis en exergue dans des prospectus apposés discrètement sur les pare-brise des voitures en stationnement. On y a apprend que la gestion du service public du stationnement est désormais du ressort conjoint de la société et du conseil de la ville et que l'objectif en est d'accompagner le développement urbain et le rythme des avancées technologiques sur le plan mondial. En clair : «Rabat Parking œuvre pour le développement des infrastructures liées à la mobilité urbaine : investissements au niveau de la voirie et à terme, au niveau des parkings souterrains». Au vrai, un objectif qui va comme un gant à une société de développement local foncièrement et totalement marocaine puisque 51% du capital en sont détenus par la ville de Rabat tandis que le reste l'est par la Compagnie générale des parkings, qu'on apprendra certainement à connaître par son diminutif de CG Park. Mais, comme toute bonne campagne de communication ne se suffit pas de dire le service public, c'est en direction de l'automobiliste que l'action de promotion de Rabat Parking fait la roue. Elle promet que l'ère des immobilisations est finie et bien finie. Sa carte de visite dit globalement ceci : Fini le sabot ! Les véhicules ne seront plus immobilisés, car s'étant adaptée aux nouveaux codes légaux, son système qui s'appuie sur les dernières technologies de l'information institue que le non-respect des règles de stationnement établies par arrêté municipal, sera pour être valide, constaté par un agent de la police administrative municipale détaché près la société. Il y aura donc une police municipale pour constater les faits. Outre que cela confirme les rumeurs qui circulaient à ce sujet, la création supposée de ce corps de garde éloigne d'autant la perspective d'une rapide entrée en lice de la société sur l'aire du stationnement urbain. Ce qui est sûr dans l'immédiat, c'est que la réduction de l'amende après dépassement du délai de franchise de 5 minutes – elle passe de 40 à 30 dirhams- est à peine un cadeau de bienvenue. Car, en cas de récidive, le véhicule sera enlevé et emmené à la fourrière et l'usager devra payer une somme de 60 DH, en plus des frais de remorquage, des frais journaliers d'immobilisation en fourrière et de l'amende définie par le code de la route. Au total donc, une aggravation des peines privatives de mobilité plutôt qu'une mansuétude publiquement avérée.