Après avoir déchaîné les passions à la suite d'un sacré amplement mérité, on adresse un grand merci aux poulains à Taoussi et à la grande famille du MAS. En effet, les Fassis nous ont fait vibrer tout au long de la campagne africaine et ont conquis le cœur de tous les Marocains en ce dimanche de toutes les joies. Maintenant que la tension est retombée, même si les Fassis continuent leurs festivités, une lecture lucide et une analyse à tête reposée s'imposent afin de tirer les enseignements et les leçons à retenir Tout d'abord, si les joueurs du MAS ont paru perturbés ces dernières semaines du fait de la pression grandissante, le jour de la finale ils ont montré un mental à toute épreuve, ils ont été soudés et déterminés et n'ont tremblé à aucun moment. Sur ce chapitre, l'équipe a été irréprochable et les joueurs ont prouvé qu'ils avaient une volonté de feu et un mental de fer. Puis, le plan d'attaque mis en place par un fin stratége, alias, Rachid Taoussi, a permis au MAS de réussir l'un de ses plus beaux matchs de la saison et d'emballer la finale avec un rythme d'enfer qui a donné le tournis aux Tunisiens. Innovation tactique En effet, face au Club Africain qui se défend comme une équipe de handball, Rachid Taoussi a répondu de tac au tac en alternant la multiplication de passes latérales et les vagues successives de rushs offensifs. En un mot, le MAS a désorienté les Tunisiens avec leur propres armes. Dans ce schéma, il fallait que la défense du MAS soit intraitable mais fort heureusement les arrières ont été irréprochables et ont tenu bon sauf peut-être Hamza Hajji qui a complètement raté sa finale. Mais ce n'est pas bien grave – comme tout s'est bien terminé – car Hajji a toujours été l'un des meilleurs et constitue la pièce maîtresse du dispositif de relance dans le jeu du MAS. L'autre innovation tactique a consisté à faire jouer Bourezouk sur l'aile, Moussa Tigana comme avant-centre et Diop juste derrière, sans oublier Chtibi qui a parcouru le terrain dans tous les sens. Rachid Taoussi a été très inspiré de faire jouer Bourezouk malgré le clash de la semaine d'avant , car il fallait gérer cette brouille et non pas l'amplifier car l'avant fassi a énormément d'états d'âme. Bourezouk est décidément un garçon à fort caractère, qui laisse déborder ses humeurs lorsque le public se met en colère à la suite d'occasions ratées. Le seul bémol, c'est que si cette recette a fonctionné – pour un coup d'essai ce fût un coup de maître – il importe de la bonifier car à chaque fois qu'un joueur du MAS était en phase offensive à 30 mètres du but, il a préféré tenter sa chance alors que trois attaquants pénétraient dans la surface et ne demandaient qu'à être servis. Espérons que Rachid Taoussi saura apporter les retouches nécessaires lorsqu'il revisionnera la rencontre à tête reposée. Nouveau standing et coup de poker financier… Mais entre nous, l'essentiel est qu'un nouveau Moghreb de Fès est né, avec un standing international car c'est bien la première fois que le MAS figure dans le classement des clubs de la FIFA - 83ème place – et un nouveau statut en Afrique car franchement il n'y a pas longtemps dans les tablettes de la CAF on n'en parlait même pas du MAS. Aujourd'hui que l'ambiance est sereine et festive, - excepté peut-être les deux joueurs qui n'ont pas eu leur médaille – il s'agit de tout mettre en œuvre afin de faire fructifier ce statut en mobilisant les moyens nécessaires – humains et financiers -, en imposant une politique technique et sportive à long terme et en adoptant une gestion managériale saine et efficace qui fera du MAS une entreprise moderne Côté finances, le Sacre Africain représente un véritable coup de poker financier – avec la cagnotte et la recette de la finale – qui permettra au MAS de respirer la sérénité en réglant ses dettes et ses créanciers. Ceci, car ces derniers mois, le MAS a eu des fins de mois difficiles et a éprouvé les pires difficultés à régler les salaires des joueurs et du staff. Côté technique, si le MAS est obligé de se renforcer en vue des prochaines échéances continentales qui pointent déjà à l'horizon, espérons que la direction technique ne fera pas de folies et investira dans des transferts raisonnables et judicieux, mais également dans la formation des jeunes et la pérennité du label MAS. Pour terminer, merci le MAS qui a fait énormément de bien et de plaisir au football marocain en général et au sport national en particulier, tout en comblant de bonheur et de fierté ses supporters.