Les pays arabes avaient donné à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à hier dimanche, pour accepter l'envoi d'observateurs et éviter ainsi davantage de sanctions, malgré la poursuite des violences qui ont encore fait 23 morts dans le pays. Mais aucune délégation syrienne n'était attendue hier à Doha pour signer l'accord, selon un haut responsable qatari. Un comité ministériel arabe avait donné samedi soir à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour signer le protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, notamment la réduction de moitié des vols aériens avec la Syrie à partir de la mi-décembre. Mais un responsable qatari, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, a laissé la porte ouverte à une signature de l'accord par le Syrie lundi au Caire. «S'ils (les responsables) veulent toujours signer qu'ils viennent demain au Caire», a dit ce responsable. Le 14 novembre, la Ligue arabe avait décidé l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de média et des observateurs militaires pour s'assurer de la sécurité des populations civiles en Syrie où la répression a fait plus de 4.000 morts depuis la mi-mars selon l'ONU. Mais Damas a exigé une série de modifications au plan de la Ligue arabe, ce que cette instance a refusé. La Ligue arabe a adopté une série de sanctions qui sont entrées en vigueur le 27 novembre. Il s'agit en particulier d'un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes. La réunion du comité ministériel arabe samedi soir à Doha a adopté de nouvelles sanctions, dont une liste nominative de 19 personnalités syriennes qui doivent être interdites de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays. Les pays arabes ont donné samedi à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à dimanche, pour accepter l'envoi d'observateurs et éviter ainsi davantage de sanctions, malgré la poursuite des violences qui ont encore fait 23 morts dans le pays.Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi a quant à lui assuré qu'une éventuelle révision des sanctions dépendrait «de la réponse du gouvernement syrien» aux exigences arabes. Les civils continuent de tomber, tués par balles Dans le même temps, les forces syriennes ont continué à réprimer la contestation qui a fait depuis mars, selon l'ONU, plus de 4.000 morts, alors que les Affaires étrangères syriennes ont qualifié de «politiquement motivée» la résolution du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU condamnant le régime. Cinq civils, dont trois adolescents ont été tués dimanche par les tirs des forces de sécurité et des milices civiles, les «Chabbiha», a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon cette ONG basé à Londres, un chauffeur a été tué par des balles tirées sur son minibus depuis un barrage au nord de Maaret Nooman dans la région d'Idleb (nord ouest). A Homs, un haut lieu de la révolte dans le centre du pays, «un homme et ses trois enfants âgés de 11, 14 et 16 ans, ont été tués à l'aube dans le quartier al-Waer par les balles tirées par des Chabbiha (milices loyales au régime) depuis leurs voitures», a indiqué l'OSDH. Samedi, au moins 23 personnes ont péri en Syrie, dont 11 civils, selon l'OSDH basé à Londres. Des affrontements à Idleb (nord-ouest) entre les forces de l'ordre et des déserteurs ont fait 15 morts: sept soldats et membres de la sécurité, ainsi que trois civils et cinq déserteurs, selon l'OSDH. Dans la même région, deux manifestants ont été tués par les services de sécurité. Trois civils ont été tués à Homs (centre) et deux dans la ville voisine de Rastan. Enfin, un civil a été tué dans la province de Deraa (sud), selon la même source.