90 minutes séparent le MAS du rêve d'être sacré Champion d'Afrique. Le temps est venu pour les poulains à Taoussi de concrétiser leur parcours continental, et accessoirement les efforts consentis depuis deux saisons, en offrant de belle manière le trophée au public marocain. En effet, ce n'est pas tous les jours qu'on joue une finale de la CAF, de surcroît lorsque le retour se joue à domicile et que l'occasion est grande de garder le trophée à la maison. Malheureusement, le MAS n'a pas l'air d'avoir préparé cette finale de la meilleure façon possible car la dernière rencontre face au JSM en a écœuré beaucoup, a été très mouvementée et a dû laisser des traces sur le plan psychologique. Mais, voilà depuis deux mois, le MAS n'est plus très efficace et trouve toutes les peines du monde à marquer. Contre l'OCK, il a fallu qu'un défenseur chute pour qu'Abourezouk trouve la faille, contre le WAC c'est Rabeh qui marque contre son camp, contre le FUS Chtibi marque sur penalty, et en demi-finale retour contre les Angolais, c'est franchement un but providentiel qui libère et qualifie les Fassis. Mais, il fallait avoir de l'envie, de la détermination et la force de tenter sa chance lors de la quatrième minute du temps additionnel. Même lors du match de Rades, contrairement à ce que pensent beaucoup, le MAS aurait pu fermer davantage le jeu au lieu de jouer généreusement et d'avoir au final un but de retard. Il est un fait que durant les mois d'octobre et novembre, le MAS a eu énormément de difficultés à s'imposer sur des actions bien construites. Ce qui a engendré des tensions, dans le groupe et aussi dans le public, et créé des doutes surtout après trois défaites d'affilée en championnat. Franchement, même si ce qui est fait est fait, ce n'est pas très professionnel de lever le pied en Botola et de zapper sur certaines rencontres car les succès appellent les succès, et la spirale des mauvais résultats influe d'une manière néfaste sur le moral des joueurs. Espérons que depuis lundi dernier Rachid Taoussi ait fait le nécessaire afin de ramener l'ordre et la confiance au sein du groupe qui doit demeurer très serein malgré la pression qui grandit à l'approche du rendez-vous de dimanche. Justement, en ce qui concerne la pression, les joueurs du MAS n'ont pas à en rajouter une couche supplémentaire car, apparemment, ils la vivent très mal ! L'issue du match dépendra de la capacité des joueurs du MAS à canaliser leur influx nerveux et à maîtriser leurs émotions afin de rester maître d'eux-mêmes et de contrôler l'adversaire et le fil de la rencontre. En effet, la gestion – bonne ou mauvaise – de la maîtrise tactique et l'organisation collective pèseront lourd sur le verdict. Il revient à Rachid Taoussi de surprendre les Tunisiens par une innovation tactique car ces dernières semaines le MAS a joué d'une manière trop prévisible en s'enfermant dans un schéma de jeu stéréotypé. Et il revient aux joueurs, surtout, de se surpasser et de donner le meilleur d'eux-mêmes en s'armant de la conviction que la réussite récompensera leur volonté, leur audace et leur détermination. Les joueurs doivent comprendre qu'il n'y a pas de fatalité d'échec et encore moins de syndrome tunisien : ceci le FUS l'a démontré de manière magistrale et éclatante l'an dernier à Sfax. Depuis le début de la compétition, les Fassis ont démontré qu'ils étaient meilleurs que les Tunisiens du Club Africain qui ne doivent leur présence en finale qu'à la ruse de leur entraîneur qui est passé maître dans l'art de faire déjouer l'adversaire. Franchement, sur le plan du jeu les joueurs ont montré plus de mérite. Ils doivent en être conscient et se montrer conquérants, gagnants et ne rien lâcher aux Tunisiens. Le match va se jouer au mental et une rude bataille tactique décidera du vainqueur. Maintenant dans une finale tout est possible et tout peut arriver car durant de longues 90 minutes, il s'agira de bien maîtriser ses émotions afin de dominer l'adversaire. On ne souhaite pas aux Fassis de vivre l'épisode de la demi-finale Hitchkokienne et encore moins de vivre le remake de MAS-JSM car ce serait bête et ridicule de se casser les dents tout près du but. Néanmoins, espérons que la défense fassie saura empêcher les Tunisiens de marquer à Fès car ce serait un scénario dûr à vivre, qui compliquerait davantage la tâche du MAS. Avec un bon arbitrage, les Fassis sont capables de prendre le club Africain à la gorge, de l'étouffer et de pousser ses joueurs à la faute. Sinon, espérons que les absences de Zekroumi et peut-être Bamaâmer, ne vont pas peser sur le MAS, car ce dernier doit disposer d'un effectif riche et polyvalent pour la Coupe d'Afrique. Les dés sont jetés, mais pour une fois que le MAS aura derrière lui tout le public marocain, les joueurs doivent absolument faire parler la poudre et passer à la caisse pour recevoir la récompense. Les données du match sont au moins claires car il faut absolument marquer. Sinon, le rêve risque de se transformer en cauchemar mais, ne parlons pas de malheur, car le MAS joue pratiquement sa saison et un nouvel échec ouvrirait la voie à une longue période de doute et de turbulences. Advienne que pourra.