Associant Etat, capitaux souverains de pays amis et secteur privé, le Fonds marocain de développement touristique (FMDT) se veut la colonne vertébrale du secteur touristique au Maroc qui vise un doublement du nombre des visiteurs d'ici 2020. Doté d'un capital initial de 1,5 milliard de dirham (dh), le FMDT sera augmenté sur une période de dix ans pour être porté à 10 milliards de dh, le but étant de favoriser plus d'investissements dans le secteur touristique en croissance annuelle mondiale de 12%. Ce fonds a pour vocation de consolider le financement du secteur touristique, lever des financements à l'international et orienter l'épargne institutionnelle vers le tourisme. Le FMDT se veut aussi un moyen d'attirer, de piloter et d'accompagner les investissements étrangers, avec pour finalité le développement touristique régional. Les projets seront axés sur les infrastructures hôtelières, d'animation, de loisirs, de tourisme d'affaires et d'infrastructures culturelles à caractère touristique, selon le ministre du tourisme Yassir Zenagui. Financé par l'Etat (2/3) et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social (1/3), le FMDT, placé sous la présidence du ministre du tourisme, entend «insuffler une forte dynamique d'investissement à même d'accompagner la mise en oeuvre des grands chantiers d'un programme baptisé +Vision 2020+». Le ministre explique sa stratégie en évoquant un «esprit de fonds», c'est-à-dire sans compter sur des subventions de l'Etat, ni recours au budget, mais sans pour autant exclure le produit d'éventuelles privatisations. En mettant en place un partenariat avec les fonds souverains de pays notamment arabes et asiatiques désireux de contribuer à ce vaste programme d'investissement, ce projet prévoit d'accueillir quelque 18 millions de touristes en 2020, en conciliant environnement et développement. Deux fonds émiratis «Maabar» et «Aabar» se sont d'ores et déjà déclarés disposés à contribuer Au total, plus de 1.450 sites à fort potentiel ont été recensés dans un fichier (montagnes, oasis, plages, vallées..). Les concepteurs veulent privilégier une «approche globale» visant à associer des produits à forts rendements aux autres projets à faible potentiel (musées, monuments, sites historique..).