Le régime du colonel Kadhafi a pris fin après l'arrivée des insurgés à Tripoli qui continuent à lutter contre les poches de résistance. Après 42 années de dictature et de tyrannie, le peuple libyen a pu donc se libérer du joug d'un homme qui considérait que la Libye c'était lui et qui tenait tous les pouvoirs entre ses mains, réprimant toute voix qui ose demander la liberté d'expression et l'établissement de la démocratie. En arrivant au pouvoir, Kadhafi a mis fin à tous les fondements d'un Etat et a mis à son profit toutes les richesses que recèle le sous-sol la libyen, notamment les hydrocarbures. La Libye, grand producteur de pétrole, la manne provenant de cette source énergétique ne profitait nullement au peuple libyen dont la quasi-majorité vivait dans la pauvreté, dépourvue de revenu décent et des infrastructures nécessaires. Le peuple libyen souffrait de la répression, de l'absence des droits humains les plus élémentaires et en premier lieu le droit à la liberté d'expression, à la justice sociale, au respect de la dignité des citoyens. C'est une phase importante que traverse actuellement le peuple libyen. Cette phase de transition doit se passer tout en préservant l'unité du peuple libyen et son intégrité territoriale. Le Maroc a réaffirmé « sa reconnaissance du Conseil National de Transition (CNT) en tant que représentant unique et légitime du peuple libyen et porteur de ses aspirations à un avenir meilleur, fondé sur l'équité, la justice, la démocratie et l'Etat de droit ». Le Maroc a souhaité une transition rapide et responsable du pouvoir, loin de la vengeance et des règlements de comptes. Le Maroc espère aussi que des actions concrètes soient rapidement engagées par le CNT « afin de préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye, de garantir la réconciliation entre les différentes composantes de la société libyenne, d'assurer la sécurité et la stabilité du pays et de permettre sa reconstruction ». Le Maroc souhaite aussi que la Libye soit dotée d'une Constitution démocratique et la mise en place d'institutions solides ainsi que l'organisation d'élections démocratiques. La Libye doit devenir un pays réconcilié, fort et démocratique afin de relancer l'intégration d'un Maghreb uni et prospère au profit des cinq peuples de la région. La chute du dictateur Kadhafi a été précipitée par son recours à la force, à la répression et à l'intransigeance pour faire face à des revendications légitimes exprimées par la grande majorité du peuple libyen. La Libye, qui a souffert pendant 42 années de dictature, d'absence de pluralisme et de capacité d'écoute, a su relever le défi et faire face courageusement à la répression aveugle et au massacre des populations civiles. L'après-Kadhafi doit être axé sur la restructuration de l'Etat, l'établissement de la démocratie, des libertés publiques et individuelles et des Droits de l'Homme. Les richesses du pays doivent servir à la reconstruction de l'Etat libyen et profiter au peuple et à ses populations démunies.