Jamais Rabat en plein débat, avec tout ce qui lui arrive, n'a connu un problème d'ordures qui dure depuis des mois. Pas de résolution notable maintenant que 4 milliards de centimes ont été débloqués alors qu'on croyait que le paiement des arriérés allait tout régler. Outre la collecte des déchets solides, la décharge Oum Azza ne satisfait pas les conseillers de la ville. Réalisé à grands frais, ce projet présente déjà quelques signes d'essoufflement. La population riveraine se plaigne des odeurs pestilentielles. Et les dernières précipitations ont mis à nu la fragilité du système mis en place pour prévenir la fuite des eaux usées et, partant, la contamination de la nappe phréatique. Enfin, les bennes d'ordures sont déposées n'importe où. Il n'y a plus de route « rasmiya » (officielle) où passe n'importe qui en Suzuki, mais aussi des notables qui comptent en 4x4 ou en décapotable. stop. Quand des enfants des quartiers déshérités et déshydratés où il n'y a ni l'ombre d'un hibiscus ni d'un ficus, sont invités à prendre un casse- croûte dans une famille qui n'as pas de fin de mois survolée, ils sont surpris par la manière dont la maîtresse de maison étale le beurre sur les tartines. En grande abondance qui leur rappelle que, chez eux, « khbiez » et « zbida », c'est une mince couche de beurre… à cause des économies de bout de chandelle sur leur toit. Rares sont les mères de famille dans les milieux malchanceux qui étalent généreusement le beurre dans le bout de pain qu'elles remettent à leurs enfants. D'ailleurs, on parle de «khbiez » et de « zbida », c'est-à-dire hâdo kâdo, en couches minces. stop. L'éditorialiste économique, la chroniqueuse belliqueuse qui traite le Maroc comme une république bananière, continue à nous donner des sueurs froides. Mardi dernier, elle a écrit dans sa colonne téléguidée vraisemblablement parce qu'on ne peut pas se servir comme on veut au Maroc et écrire des choses pareilles : « C'est une évidence, la politique économique d'aujourd'hui nous prépare des lendemains particulièrement durs » en ajoutant « en 6 mois, l'Etat marocain est retourné trente ans en arrière ». Trente ans ? Mais, franchement, madame sans gêne, ce n'est pas un point de vue économique mais une déclaration de guerre à ce pays qui vous a accueilli, en vous ouvrant toutes les portes. Un pays qui vous offre de la pub à gogo alors que des publications, pas forcément au placard, n'ont même pas un placard de mini-car ou de Golgate au Gardol… La presse marocaine de souche, dont les critiques sont constructives, n'est jamais allée aussi loin. Normal, on épingle sur tous les tons, mais on travaille pour la même Nation, ce pays de l a providence, traité comme un pas de danse dans un tango de bas-fond, par des plumitifs qui lui doivent tout, passés experts dans les faux bonds. stop. Télécoms, nouvelles donnes. Tout le monde suit la nouvelle législation du secteur des postes et télécommunications, qui introduit des changements importants. Facturation à la seconde qui nous permettra de lancer sur son portable « Jibi jornal et jibi l'hlib » en un quart de tour, interconnexion, partage des réseaux, etc…etc. Là encore, nos lecteurs qui ont bonne mémoire savent ce qu'on a revendiqué en temps opportun à l'heure où des usagers jouaient avec leur ipod ou surfaient sur You Tube alik ou sur Facebook, qui passionnent maintenant des mamans, « mame » disent les jeunots - mais aussi des vieux qui veulent rester dans le coup – qui téléphonent à l'œil à leur fille Salwa dans l'Illinois, à Ben Amor à Baltimore ou à Farida à Santa Florida. Facebook rassemble les gens en ce Ramadan de tous les dangers où Kadhafi joue le dernier acte d'une tragédie antique où il ne trouvera refuge ni à Charm Cheikh ni dans les Baltiques. Pour en rester aux changements dans la com, nous ne nous arrêtons ni sur les réactions de Abdelali Benamour, président du Conseil de la Concurrence, ni sur celles de Azzedine El Montassir Billah, directeur général de l'ANRT. On va laisser passer la valse en attendant le coup des jeux et des enjeux. stop. C'est parce qu'ils sont trop pris ou est-ce du mépris chez ceux qui ont installé des plaques de rue dans le Souissi ? Deux noms illustres ont été soi-disant honorés, Abdelkrim Al Khatib et Abdallah Ayachi dont deux ruelles anonymes portent désormais le nom. Alors que ces serviteurs de la nation au même titre que Allal Ben Abdellah, Roudani, Zerktouni ou Allal El Fassi, méritaient une avenue digne de ce nom à Rabat. La commune du Souissi qui fait preuve d'un manque de conscience historique – pour ne pas dire politique – flagrant doit rectifier le tir en trouvant une rue ou une avenue mieux appropriées. A Rabat, Abdelkrim Al Khatib, avant la multiplicité et la diversité des partis, a laissé une bonne impression dans le milieu élitiste qui se réunissait chez Simon l'antiquaire où l'on rencontrait des hommes politiques, des artistes et des amateurs d'art de tous les horizons. Lui consacrer une ruelle quelconque, c'est une insulte pour les gens qui l'ont connu, des résidents de toutes les religions. stop. Une quinzaine de baraques ont été totalement ou partiellement détruites par un incendie qui s'est déclaré, dans la nuit de samedi à dimanche derniers, sans faire de victimes, à douar Sekka, à Sidi Yahya du Gharb. Une quinzaine seulement ? Quand il n'y a pas heureusement de victimes, certains disent dommage qu'il n'y a pas plus de baraques disparues dans les cendres. Car, plus elles partiront en fumée, mieux ça vaudra. A condition, encore une fois, que l'on n'enregistre aucune victime. Car, on a l'impression que des bidonvillois et des bidonvilloises ne veulent pas en découdre. Comme si le «ça me suffit» leur suffisait. stop. A l'occasion du 22ème anniversaire de la disparition de Haj Ahmed Balafrej – dont nous avons parlé récemment dans notre rubrique en soulignant l'intérêt que suscite la présence de son petit-fils Adil Douiri dans l'échiquier politique – l'Association des anciens élèves de l'Ecole Mohammed Guessous organise une cérémonie religieuse aujourd'hui vendredi 18 Ramadan 1432 (19 août 2011) au Mausolée Moulay Mekki, rue Sidi Fatah, après Al-Asr. Des Marocains qui connaissent le parcours hors pair de cet homme remarquable qui a toujours inspiré le respect chez des militants à Rabat, de Haj Othman Jorio à S'di Hafid Kadiri, viendront de Fès, Meknès, Tanger ou encore plus loin. Car la personnalité de Si Ahmed était unique dans son genre. Un point parmi tant d'autres : Après l'assassinat du leader tunisien Ferhat Hachad en 1952, le Parti de l'Istiqlal se déclare solidaire de la revendication tunisienne pour l'indépendance. Et alors que plusieurs de ses dirigeants, cadres et militants sont arrêtés au Maroc, Balafrej met le cap sur les Etats Unis pour sensibiliser l'opinion publique américaine et internationale à la situation des peuples du Maghreb. Il assiste aux séances des Nations Unies, obtient un passeport diplomatique pakistanais et part en Egypte pour continuer la pression politique et diplomatique jusqu'au retour de Feu S.M le Roi Mohammed V de l'exil forcé. stop. La Khiata (couturière) Gabrielle Coco Chanel était – elle une espionne nazie ? Alors que plusieurs des 57 biographies consacrées à Coco Chanel ont mentionné auparavant son passé trouble, voilà que l'image de la créatrice est de nouveau ternie. Selon une nouvelle biographie, «Sleeping With the Enemy, Coco Chanel's Secret War» («Au lit avec l'ennemi, la guerre secrète de Coco Chanel», en français, ndlr) du journaliste américain Hal Vaughan, la couturière, qui entretenait une liaison avec un officiel allemand, a été recrutée en 1940, à 57 ans, comme agent secret du régime nazi. Selon l'académicienne Edmonde Charles-Roux, auteur d'une biographie de Coco Chanel, publiée en 1974, l'enquête menée par Vaughan est une «bombe à retardement». La présidente de l'académie «Goncourt» a parlé d'«un vrai scoop». Vaughan, qui a évoqué la proximité de la couturière avec les Allemands, «a pu avoir accès aux archives nazies ouvertes depuis quelques années seulement et il a mis au jour des documents, des ordres de mission», a-t-elle déclaré au micro de «France Inter». Question : Edmonde Charles – Roux qui était la femme de Gaston Deferre, ex-monument politique – Hassan II avait envoyé un message de condoléances après sa mort – était-elle au courant du passé de Melle Chanel ? Et dire qu'elle a publié un bouquin sur la Khiata qui serait antisémite comme John Galiana dont Patrick Modiane n'a pas fait un bouquin. Enfin, la Chanel qui portait des tailleurs militaires en flanelle vivait à l'hôtel Ritz durant ses dernières années comme un agent de la Kommandatur sous l'occupation… stop. Ramadan sur les dents. La brasserie gérée autrefois par Henri Abikzer qui est passé de la tortilla à la Honda, s'appelait «le Chariot» comme la chanson de Petula Clark qui n'a rien dit sur les événements de Londres, la ville qui fait parler d'elle tous les dix ans. Une violence qui a poussé les amateurs de fringues à faire les dingues. Enfin, il s'agit de Saïd Tam Tam et non Rachid qui était batteur et qui fait penser au tam tam… stop.