La troisième édition du Forum Africain de Carbone 2011 aura lieu du 4 au 6 juillet à Marrakech. Cette rencontre qui aura pour thème : «un accès direct aux MDF en Afrique», se tiendra ainsi dix ans après le lancement, dans la même ville, des Mécanismes de Développement propres (MDP). Ce mécanisme, faut-il le rappeler, a été créé dans le cadre du protocole de Kyoto afin de permettre aux Occidentaux de réaliser leurs objectifs en investissant dans des projets dans les pays en développement. Il est la réponse aux demandes des pays en développement (PED) d'un mécanisme financier qui appuie le développement économique en adoptant des méthodes de production plus « propres ». Plus de 1000 participants aussi bien du secteur privé que public, venant de quelque 70 pays d'Afrique et d'ailleurs, sont attendus ainsi à ce rendez-vous pour discuter de ce mécanisme et voir s'il a donné ses fruits pour le continent africain. Ils seront également appelés à écouter différents points de vue sur les défis liés aux changements climatiques et aux récentes évolutions du marché international du carbone. Un marché, faut-il le souligner, qui a été marqué en 2010 par un léger recul à 142 milliards de dollars après cinq ans de solide croissance. Ce fléchissement est dû à plusieurs facteurs dont notamment le manque de clarté sur la situation du marché après 2012, et l'absence de volonté politique en faveur de nouveaux régimes de plafonnement et d'échange carbone dans plusieurs pays développés. Pire, la forte croissance de la demande mondiale, notamment par la Chine et l'Inde, se traduit, malgré les investissements apportés au cours des dernières années, par une pression sur le marché. Ce qui justifie alors une augmentation de la volatilité des prix. Malgré cette situation, le charbon sera toujours une matière à désirer, et ce, pour deux principales raisons : les contraintes que rencontrent ses énergies concurrentes, et l'abondance des réserves de charbon dans le monde. Cependant, les innovations dans la production et notamment le charbon propre via des techniques de captage et stockage de CO2 sont encore au stade de l'expérimentation, et vont nécessiter de lourds investissements avant de devenir économiquement rentables. Lors de ce Forum aussi, l'accent sera mis sur les politiques et les méthodes les plus récentes en matière de développement, de changements climatiques et des pratiques dans le domaine du financement carbone. Les participants seront également amenés à discuter des thèmes qualifiés à l'heure actuelle de cruciaux. - La transition vers un Développement durable à faible émission de carbone ; - Le rôle des instruments financiers de la lutte contre le changement climatique dans la promotion de l'investissement vert ; - Les défis de l'ingénierie financière dans les projets respectueux du climat ; - Les villes et le financement carbone ; l'industrie forestière et les REDD (réduction des émissions liées à la dégradation et à la déforestation) ; - La montée en puissance de technologies propres et performantes. Organisée par le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, en collaboration avec des institutions internationales (PNUD, Banque Mondiale, Banque Africaine pour le Développement…), ce Forum sera sûrement parachevé par la signature de plusieurs accords de partenariats. Pour rappel, la précédente édition a eu lieu en mars 2010 à Nairobi au Kenya.