Il a été un homme modeste et discret dans la vie. Et il est mort comme il aura vécu, sans bruit, ni tapage outre mesure. Et pourtant, cet homme a été ministre de la Jeunesse et des Sports (1975), aux lieu et place de Abderrazak Mékouar, après avoir été pendant des années le médecin de l'équipe nationale de football qu'il a accompagnée de 1965 à 1975. Docteur Mohamed Tahiri Jouti est mort le 9 juin dernier. Ce Wydadi bon teint, resté fidèle aux couleurs du grand club casablancais s'était fait très rare depuis qu'il quitta ses fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports en 1977. Les grands messieurs du Wydad, Boubker Jdahim et Haj Lamfadel Benjelloun qui ont été tous deux dans son cabinet ministériel en ont gardé un souvenir ému. Cet homme calme et pondéré a eu à gérer en 1978 une grosse crise à la FRMF avec une amicale de dirigeants très remontés contre Mehdi Belmejdoub, secrétaire général et sélectionneur. L'orgueilleux et impeccable Belmejdoub démissionna et refusa de se représenter aux élections en assemblée générale. Tahiri Jotti qui présidait l'A.G., (elle a duré 11 heures !!!) eut une phrase célèbre : « Faites les choix que vous voulez, la volonté de l'A.G. est souveraine) mais en tant que ministre de tutelle, je veux une place au sein du B.F. et je vous rassure tout de suite, ce n'est pas pour moi, mais pour un homme que je désignerai par la suite ». Et devant l'insistance des présents qui voulaient en savoir plus sur l'identité de cet homme : « Je ne vous le dirai pas ce soir, je veux encore réfléchir… et si vous voulez tout savoir, et bien sachez que ce sera « M.X. » ». Il n'en dira pas plus et tout le monde se quitta, après l'A.G., en spéculant sur le fameux « Monsieur X ». Quoi qu'il en soit, ce soir-là, Tahiri Jotti qui paraissait fuir les conflits comme la peste, avait réussi à maîtriser une très frondeuse assemblée générale. Il y a quelques années, en 2004, Tahiri Jotti était sorti de sa réserve pour venir soutenir son fils, Mehdi, qui voulait instituer le « Beach Soccer » au Maroc. Mais devant l'énergie et la capacité de mobilisation que peut produire Mustapha Haddaoui, les Jotti se retirèrent, encore une fois, sans bruit. Que cet homme repose en paix et puisse le Très Haut lui accorder l'ultime Miséricorde. C'est donc Vahid Halihodzic, comme prévu, qui s'est pointé pour entraîner l'équipe nationale algérienne. Le Serbo-Croate se dit ravi du défi proposé : « J'aime ces challenges, j'aime être l'homme de la reconstruction, même si pour l'an 2012, cela me paraît extrêmement compromis, mais pour 2013 et surtout le Mondial 2014, l'Algérie sera là ». En attendant, Halihodzic veut annuler le match Algérie-Tunisie qui devait se dérouler en amical, le 10 août à Florence (Italie) : « Après le traumatisme de Marrakech, il est trop tôt pour aller jouer un match même amical. Je préfère profiter de cette date FIFA pour faire venir les joueurs en Algérie, parler et discuter avec eux. Ce sera beaucoup plus profitable que de faire un match ». Bonne chance à l'ex-coach du Raja, sur qui Rawrawa a misé tous ses espoirs de retour au premier plan.