Le Maroc, fier de son Histoire ancestrale, est pluriel. Une pluralité qui conforte son unité et son attachement aux valeurs sacrées de la Nation. Il était un temps où le mot unité était perçu comme antinomique au mot diversité. Le pas est fort heureusement franchi. Le discours de Sa Majesté le Roi et le projet de la nouvelle Constitution reconnaissent comme faisant partie intégrante de la Nation, différents apports humains et culturels. Brassage authentique, riche et unique dont le paysage linguistique marocain est témoin. Avec l'officialisation de la langue amazighe, un pas gigantesque vers la réconciliation du Maroc avec toutes les langues de la Nation, dont l'amazigh et le hassani, qui se retrouvent réhabilitées pour une richesse linguistico-culturelle qui ne peut que conforter, consolider et affermir davantage l'unité du pays, une unité plurielle, avec une diversité signe de richesse et de pérennité de la Nation. C'est la première fois dans le monde que l'amazigh est rehaussé en langue officielle dans un pays, un signe de maturité de ce pays, de réconciliation linguistique et surtout d'une volonté de s'inscrire dans un projet sociétal harmonieux, impliquant toutes les composantes linguistiques de la Nation, un pays fier de son Histoire et ouvert à toutes la panoplie des langues dites universelles. L'amazigh est la langue maternelle de plusieurs Marocains. Tout enseignant d'enfants de bas âge dans une région amazigophone du pays, aura fait évidence. L'extraordinaire adaptation linguistique de ces populations, dans des contrées reculées du pays, fait que ces enfants apprennent en même temps l'arabe, langue du Coran, pour s'acquitter noblement de leurs obligations religieuses. Le multilinguisme est une réalité. Officialiser l'amazigh, c'est reconnaitre la langue maternelle de ces populations, donc psychiquement, c'est réhabiliter la culture amazighe, composante essentielle de la culture du pays et héritage partagé par tous les Marocains, sans exception. Le statut de cette langue a toujours été défendu par plusieurs Marocains, pas toujours amazigophones, en tant qu'héritage commun, en tant que richesse linguistico-culturelle et surtout en tant que langue maternelle de nombreux Marocains. C'est un pas géant vers la réconciliation du pays avec son paysage linguistique, son Histoire et sa culture plurielle, garante de son unité et de son rayonnement. On ne peut prétendre défendre les droits universellement reconnus sans se réconcilier avec soi même, avec son Histoire. En 2001 l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) a été fondé avec mission d'aider à la préservation et à la promotion de la culture amazighe. L'intégration de l'amazighe dans l'enseignement public est lancé progressivement. Le bilan est certes mitigé mais un pas a été franchi dans la réhabilitation de cette langue. Petit à petit le tamazight est devenu une langue à part entière, introduite dans les programmes publics et dans les émissions de télévision. L'officialisation de cette langue est donc le couronnement logique de ce processus lancé depuis l'intronisation de Sa Majesté Roi Mohammed VI. Avec cette officialisation, c'est la langue arabe, langue officielle et langue du Coran qui se trouve, à son tour réhabilitée. C'est le paysage linguistique marocain qui se trouve réconcilié pour affronter les défis de la mondialisation qui ouvre des perspectives prometteuses mais qui menace d'une façon ou d'une autre l'authenticité, l'ancrage du terroir et les valeurs ancestrales, bref l'identité nationale. Moralité, le Maroc est assez serein et sûr de ses choix, apte à entamer une vraie révolution linguisti