Cela peut paraître anodin, la mort de deux chiens en l'espace d'une semaine, sur cette route côtière, route meurtrière, mais le dernier décès, un de plus, a donné la trouille aux riverains qui traversent la route du danger entre Sania Gharbiya et l'ex-hôpital Marie Feuillet. D'autant plus que notre route « el moute » se trouve en plein centre-ville et jusqu'ici on n'a rien fait pour réduire les ardeurs des chauffeurs et des chauffardes. La dernière a renversé un poteau qui est toujours allongé sur la terre derrière la station de la Rédal à droite au Borj. Les riverains, qui se rappellent du jeune cycliste tué sur cette route l'été dernier, se demandent : combien faudrait-il de morts pour que la mairie et la wilaya fassent un effort pour arrêter l'hécatombe. En attendant, les gens continuent à traverser cette route du désastre, la peur au ventre. Une route où aucun automobiliste ne ralentit pour laisser passer un père conduisant son fils handicapé sur une chaise roulante. Image qui se voit de loin. stop. Il y a les femmes battues et il y a les femmes abattues. Celles qui sont obligées de vendre tout ce qu'elles ont pour que leurs maudits maris se payent leur « milla » de haschisch ou leur litron de vin. Chaque soir, il faut qu'elle trouve le filon pour satisfaire un conjoint qui passe de la « rdoma » au joint. Si des associations de bonne volonté s'occupent du sort des femmes battues sur lesquelles s'est abattu un mauvais sort, on n'a pas encore entendu parler d'une association citoyenne qui aide ces femmes prises dans un engrenage d'enfer qui fait pitié. Ne parlons pas de ces enfants qui grandissent dans ce milieu. Enfin, rappelons qu'il y a des associations bidon qui s'occupent soi-disant du social et qui ne réalisent pas le dixième de ce qui devrait être fait dans les bidonvilles. stop. « Grèves : Qui va arrêter le cirque ? », titre un quotidien de Dar El Beïda, qui voit tout en noir à la veille des élections qui attisent les convoitises dès maintenant. Il s'agit d'une grève des employés d'un Tribunal de Marrakech où l'on manifeste pendant les audiences. C'est vrai que ça peut choquer ceux qui ne veulent pas entendre parler de grève qui brise leur rêve, mais où pourraient manifester des grévistes de la Justice sinon dans un palais de Justice et dans un tribunal de Première Instance ? Et les contestataires qui lancent des slogans pendant que le juge qui fait taire une salle dès qu'il y a du chahut, dirige son audience avec célérité, savent pertinemment qu'on ne fera pas intervenir les forces de l'ordre dans un espace où se déroulent les problèmes de justice. Nous en sommes là. Alors, parler de cirque, c'est pas le terme. Le malaise chez le personnel de la Justice qui veut se faire justice est beaucoup plus profond que ça. La preuve : les grèves des greffiers – il ne manque plus que les avocats en position de départ qui s'apprêtent à manifester – durent depuis un bout de temps sans que cela fasse avancer les réformes qu'on attend de la justice. Si cette dernière se portait bien, il n'y aurait plus de manif pendant une audience qui attire la méfiance. stop. Taza. Des voix autorisées, certainement sur la bonne voie, estiment, après une réunion de crise, que l'objectif annoncé à l'horizon 2015 est de combler le déficit à 730 logements par an. 730 par an ? Ça fait pas beaucoup dans une région appelée à connaître un essor phénoménal, une zone qui voit l'espace urbanistique prendre des proportions insoupçonnables jusqu'ici. Il suffit de voir la ville et ses périphéries à vol d'oiseau. Taza n'est plus le petit patelin à moitié urbain et à moitié rural. C'est une grande ville où il ne manque plus qu'un métro, des grandes surfaces et autres équipements de taille qui font oublier l'éloignement des grands centres urbains. Conclusion : chaque fois qu'on parlera de déficit en logements ou en transport, il faut se garder de lancer des chiffres d'une manière hâtive, tout étant relatif. stop. Quand le bâtiment va, tout va. C'est l'idée qui vient en tête quand on apprend que la consommation du ciment reprend le dessus. Alors qu'on pleure sur des chiffres en baisse ici et là, la « berslana » met du baume au cœur des responsables de chantiers qui portent ou pas un dentier. En effet, la consommation nationale du ciment a augmenté de 4,59% pour le mois de mai contre -1,3% en avril. Selon les chiffres de l'Association professionnelle des cimentiers du Maroc, et au cumul depuis le début de cette année, la filière a enregistré une hausse de 6,89% avec 6,6 millions de tonnes écoulées par rapport à la même période en 2010. Et comme il ne faut pas laisser les chiffres entre les mains des spécialistes alarmistes, il faut jeter un regard sur la reprise du ciment. Par régions, le Grand Casablanca continue de rafler le plus fort de la production nationale du ciment. Pour le mois de mai, la ville a consommé 202.100 tonnes, soit 2,77% après un recul enregistré un mois auparavant avec -8,08%. En deuxième position, la région de Tanger-Tétouan avec 174.685 tonnes, Sous-Massa-Draâ avec 156.022 tonnes et Marrakech-Tensift-El Haouz avec 139.774 tonnes. Enfin, il faut savoir que les cimentiers du pays se trouvent face à une surproduction au moment où la facture énergétique représente les deux tiers du prix de revient du secteur au Maroc. stop. Rectificatif. A propos du flash sur Hassan Boutabsil qui a mis les petits plats dans les grands avant de se faire taper sur les doigts, il fallait lire que le onze se lève tôt comme des bonzes du Dalaï Lama et non des bouses. Dont act. stop. Western Union qui ne travaille toujours pas le week-end et les jours de fête quand on a réellement besoin de ses services, vient de célébrer son 160ème anniversaire. 160ème ? Alors qu'on ne connaît au Maroc ce prestataire qui sauve les grabataires que depuis quelques années. Mais où étions-nous quand il n'y a pas dix ans au Maroc Western Union qui rappelle un film de cowboy, sans Khadija cowboy, une ancienne de l'Akkari qui a défrayé la chronique verbale avant le MLF, TDF et TNT qui donne des ailes à Lahrichi qui n'a pas fini de chercher dans le ferchi ? Western Union, qui dispose de 455.000 agents qui prennent soin de notre argent dans 200 pays, existe donc depuis 160 ans. Alors que, pendant longtemps, il fallait attendre le bon vouloir de la bosta de Bab El Alou ou non loin du Sebou. On revient de loin… stop. Une fois de plus, la baignade à la plage de Rabat dont les boui-boui seront démolis, restaurant de la plage et café naufrage qui attirent les fumeurs de chit qui se prennent pour Baudelaire, sera problématique cet été, noyée par le Ramadan. Le réaménagement du Bouregreg où on chasse les mouches à la Marina – celle dont on parle le moins au Maroc alors que le port de plaisance de Casablanca est en plein essor – a causé de sérieux dégâts écologiques à la plage de Sid El Yabouri qui attire toujours les femmes stériles qui ne peuvent pas se payer un traitement à la clinique au Blanc-Mesnil. Le sable s'est mélangé aux eaux usées venues de l'oued toujours pas sur le web. Oued web.com. D'après des éléments de la Protection civile, il n'est guère conseillé de se baigner dans la plage de la capitale aux erreurs monumentales, du traitement des eaux usées, en passant par des bus au bord de la faillite malgré les apparences, au tram qui manque de rames jusqu'à la circulation qui étouffe bien des quartiers. La mairie dans la prairie n'est pas au bout de ses peines. stop. Voilà qu'on parle d'engouement pour Ouarzazate qui devrait remplacer Marrakech avec un nouveau paysage vert mais qui est resté en retrait de tous les sondages. Après un début florissant dans les années 60, quand nous allions chez Dimitri acheter des tagliatelles venues d'Italie ou des cure-dents qui ne font pas mal aux dents lors de la traversée de la ville, itinéraire enchanteur du Maroc éternel. Ensuite, des années d'indifférence où des gouverneurs ont fermé les yeux sur des hôtels en chute libre, harcelés par des syndicalistes fantaisistes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Mais, Dieu merci, les choses commencent à changer. Au cœur de la Vision 2020, la ville de Ouarzazate et sa région ont été fortement présentes lors des dernières assises du tourisme, qui ont eu lieu en novembre 2010 à Marrakech. En effet, sur les 10 conventions signées lors de ces assises, deux concernent directement cette région. Outre la première relative à la création de la Société Marocaine de Valorisation des Kasbahs (SMVK), une deuxième convention dédiée au projet « Ouarzazate, destination carbone neutre en 2015 » a été également signée. Cette convention cherche à donner un label à cette destination qui devra par ailleurs loger un complexe d'énergie solaire de 500 MW, sur un site s'étalant sur une superficie d'environ 2.500 ha. La mise en service de la première phase de ce mégaprojet est prévue pour le début de l'année 2014. stop. Signe des temps, des jeunes qu'on croyait broyés par Hit-Radio qui ne distribue plus de frites et des Mac Do qui donnent mal au dos quand les tables sont prises d'assaut, redécouvrent la musique de leurs parents. Il faut avoir entendu un ado échappé du radeau de la méduse, qui fredonnait une chanson de Brahim El Alami « Hada ch'hal.. » ou de Maâti Ben Kacem qu'on croyait oublié. Dozem a le mérite de puiser parfois dans le répertoire où il y a à boire et à manger… Koulimane sada oua khana… de ce monument Ahmed El Bidaoui. A écouter sur mp3. stop.