L'opposition syrienne réunie depuis mercredi à Antalya, en Turquie, travaillait jeudi sur un projet de déclaration finale détaillant les modalités de son soutien au mouvement de contestation en Syrie, ont indiqué les organisateurs. Cette déclaration devait être publiée, hier jeudi soir ou aujourd'hui vendredi matin, à la clôture du congrès dans cette cité balnéaire sur la Méditerranée. Une conférence de presse est aussi prévue à la fin du "congrès pour un changement en Syrie". Quelques 300 opposants syriens, majoritairement réfugiés à l'extérieur, se sont pour la première fois retrouvés aussi nombreux. Ils représentent un large spectre des forces politiques qui luttent contre le pouvoir de Damas afin de soutenir la révolte à l'intérieur du pays. L'objectif de la réunion, selon les organisateurs, est de mettre au point "une feuille de route" pour une transition démocratique et pacifique en Syrie. Plusieurs commissions ont été mises en place pour coordonner l'action contre le régime du président Bachar Al-Assad, notamment afin de trouver les moyens de venir en aide aux membres de la contestation en Syrie, financièrement ou du point de vue logistique (assistance juridique, renforcement des sites sociaux sur internet en faveur de la révolte). Assad libère des prisonniers et invite au dialogue Par ailleurs, et dans une tentative de désamorcer le tension, le président syrien Bachar Al-Assad a annoncé la création d'un organisme chargé de lancer le "dialogue national" et commencé à libérer des centaines de prisonniers politiques pour tenter d'apaiser la contestation qui secoue le pays depuis mars malgré une violente répression. Des centaines de prisonniers politiques et de conscience ont été libérés mercredi, au lendemain de l'annonce par la Syrie d'une amnistie générale, a annoncé M. Abdel-Rahmane. "Cinquante d'entre eux viennent de Banias (nord-ouest), dont le poète Ali Derbak, 76 ans", a-t-il déclaré. "Des milliers de détenus politiques sont toujours en prison et doivent être libérés d'un instant à l'autre", a-t-il ajouté. Les dirigeants du parti de l'Action communiste (interdit) ne bénéficieront cependant pas de cette amnistie, qui exclut les personnes condamnées pour avoir adhéré à "une organisation visant à modifier le statut économique et social de l'Etat", a-t-il précisé. A Alep (nord), deuxième ville du pays, une mutinerie a éclaté dans une prison "par solidarité avec le peuple syrien", a annoncé l'Organisation de défense des prisonniers de conscience en Syrie, basée en Allemagne. Au moins 30 enfants tués par balle L'Unicef a annoncé qu'au moins 30 enfants avaient été tués par balle dans le cadre de cette répression. Au total, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1.100 civils ont été tués et au moins 10.000 autres interpellés depuis la mi-mars. Mercredi, trois civils ont été tués à Rastan et trois autres à Talbisseh, ce qui porte le bilan à 43 morts dans ces deux localités de la région de Homs (centre) depuis dimanche, a annoncé le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel-Rahmane, basé à Londres. En outre, 20 cadavres ont été transportés à l'hôpital national de Homs, a-t-il ajouté, sans pouvoir dire comment et quand ces victimes étaient décédées. A Rastan, les forces syriennes ont tué mardi 41 civils à Rastan, dans le centre du pays, au cours d'une opération de répression des manifestations en faveur de la démocratie, a déclaré mercredi à Reuters Razan Zaitouna, une avocate de la cause des droits de l'homme. Parmi les morts, figure une fillette de quatre ans, a dit Zaitouna, contactée par téléphone à Damas. Les forces gouvernementales avaient bouclé la ville dimanche et l'ont bombardée au cours de l'opération de mardi, a-t-elle ajouté en précisant que des militants sur place avaient une liste de 41 civils tués.