Le nouveau sacre des Verts porte à dix le nombre de titres du club et l'autorise désormais à étrenner sur son maillot la célèbre étoile, rejoignant ainsi le WAC et les FAR pour cet honneur dans le football national. Mais au-delà de la fête et la liesse qui accompagneront ce couronnement, que restera-t-il de ce «cru» qui a rarement enthousiasmé les foules et, surtout, fait rêver les nostalgiques du Raja d'antan, ou seulement des années du début 2000 ? Le parcours du club et le cheminement de l'équipe son trop chaotiques pour laisser percer une quelconque espérance de renouveau des illustres formations devancières du team de M'hamed Fakhir. Car ce fut souvent pénible, laborieux, tiré par les cheveux jusqu'à à une délivrance venue….d'ailleurs. Trop de matches ont basculé à la faveur de circonstances plus que déroutantes pour le spectateur neutre. Mais, passons. Là, n'est point le sujet de la présente analyse, portant davantage sur l'état réel du club qui devrait, en principe, crouler dans la satisfaction et l'opulence au lieu de s'acheminer vers une situation de crise ouverte à la lumière de quelques données de base que le public, en général, ne peut connaître, faute de communication ou, plutôt, de l'occultation de la réalité. Entrons vite dans le vif du sujet pour évoquer la situation financière du club. En passant le témoin à son successeur, l'ex-président Abdallah Rhallam a laissé dans les caisses 1,6 MDH. Un joli pactole utilisé par le revenant Abdesslem Hanat pour procéder à 13 transferts. Ces engagements effectués avant même l'arrivée de Henri Michel se sont révélés un véritable désastre, à une exception prés, celle de Berrabeh, véritable virtuose longtemps laissé sur la touche pour différents motifs (blessures et mise à l'écart). Une trésorerie à l'étroit et alors que l'on tablait sur de prochaines rentrées d'argent avec un titre de champion national qui se dessinait et une qualification à une poule dans une Ligue des Champions, voilà donc le Raja saigné à blanc, justement, par la FRMF pour contrats non honorés dans 2 transferts. D'abord celui de Omar Najdi venu du Hassania d'Agadir et dont 40% devait être versé au club soussi en cas de départ vers l'étranger. 235 millions, a tranché la FRMF, prélevés sur le compte du Raja. Et 165 millions pour le junior Ismaili du WAC comme indemnités de formation. Soit au total 495 millions de centimes qui seront prélevés sur les prochaines rentrées (220 millions pour le titre et 50 pour les juniors). Au président Hanat et son comité, il ne restera que le miroitement de la Ligue des Champions, à condition d'aller…loin dans cette compétition. Se pose alors la question cruciale: Hanat poursuivra-t-il son mandat ou demandera-t-il, sportivement, de se retirer ? Formation-type aléatoire Sur le plan technique, le fiasco est beaucoup plus lourd car la gestion du groupe par Fakhir a été calamiteuse, et cela sur tous les plans. Quand un coach n'arrive pas à dégager sur 6 mois une formation-type, on peut se poser des questions sur ses compétences. Qui peut aujourd'hui désigner le gardien titulaire entre Jarmouni et El Had, titularisés au gré d'une série de matches avant d'être relégués sur le banc ? Quelle défense centrale avec le trio tournant constitué par Erbati, Belamâalam et Oulhaj ? Au niveau des latéraux, c'est la désolation et la consternation avec un seul élément valable, Soulaymani. Pourquoi avoir laché au mercato Belakhdar, un latéral offensif à souhait, qui l'a amplement prouvé avec l'OCS, quand ce poste spécifique fait défaut dans l'effectif ? En milieu de terrain, c'est, à chaque match, la loterie. Seuls les 2 Africains Koukou et Bayla, en tant que récupérateurs, ont justifié leur choix. Pour le quatuor Metouali, Berrabeh, Souari et Ouhaki, cela a souvent relevé du tirage au sort intégral !… Tout comme pour l'attaque (souvent réduite à un seul élément) entre les Salhi, Lambarki, Aboucherouane, Tayr et Alloudi (sans parler de Omar Najdi). Aucun Rajaoui qui se respecte, c'est-à-dire honnête intellectuellement, ne peut décliner la formation type de ses favoris. Question projet de jeu et donc de style spécifique et approprié, le technicien Fakhir a sans doute une idée pour la prochaine saison, s'il rempile puisqu'on le dit proche d'un club r'bati. Son 4-5-1 ne cadre nullement avec la richesse de son effectif sur le plan offensif et à voir ce Raja évoluer, on est bien désolé de parler de gâchis regrettable. Pour l'emballement, on peut toujours repasser un autre jour, si l'aventure venait à se renouveler. Faut-il se cacher derrière ce titre pour pavoiser ? La question est posée aux adhérents dans la perspective de la prochaine assemblée générale…