Le scénario catastrophe d'avril 2010 évité pour le moment grâce aux conditions climatiques et la baisse de l'intensité du volcan Lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Royal Air Maroc, lundi 23 mai, à Casablanca, les responsables de la Compagnie aérienne nationale ont été plus que rassurants quant à l'impact potentiel des nuages de cendres du volcan islandais en éruption depuis samedi dernier, sur le trafic aérien: pas d'impact notable et aucun risque en vue ont-ils annoncé. En effet, ce qu'on craignait jusqu'à lundi matin 23 mai, soit une réédition des grandes perturbations du trafic aérien d'avril 2010 suite à l'éruption d'un autre volcan islandais, est tenu pour fort improbable. «Pour l'heure, aucune fermeture d'espace aérien n'est prévue et l'éventualité d'un impact sur le trafic aérien en Europe, selon les experts internationaux en la matière, reste faible», a précisé M. Abderrahim Sadok, directeur adjoint de la RAM. La RAM a mis en place dès samedi 21 mai, jour du début de l'éruption du volcan Grimsvötn d'Islande, un comité de veille pour suivre la situation de près et pouvoir anticiper et prendre à temps des décisions selon la situation qui se présente, A-t-il précisé. Mais dans la matinée du lundi, une nouvelle donne s'est imposée après les inquiétudes sur l'évolution de la situation. Celle-ci suscitait de vives interrogations partout, y compris dans le rang de la clientèle de la RAM. Les experts internationaux ont annoncé dans la matinée de lundi 23 mai que l'incidence et la probabilité d'impact de perturbations du trafic aérien était faible. Deux explications pour étayer ce constat: d'une part, l'intensité des éruptions du volcan a sensiblement baissé et d'autre part un anticyclone des Açores a provoqué des vents «favorables» qui ont commencé à pousser les nuages de cendres, crachés par le volcan, du sud vers le nord. Il s'en est suivi que l'Irlande et L'Ecosse, pays menacés en premier du fait de leur proximité de l'Islande, n'ont pas été touchés pour le moment comme on le craignait. Du coup les programmes de vols à destination de ces pays sont maintenus. elon M. Sadok, cette situation est valable jusqu'à vendredi et probablement jusqu'à la fin de la semaine. En attendant, le comité de veille présidé par plusieurs directeurs de la RAM, est maintenu en alerte. Ce comité est en contact permanant avec certains centres d'expertise notamment Euro-contrôle qui gère tous les trafics aériens en Europe et aussi au Nord de l'Afrique. «Nous sommes aussi en contact avec les services marocains qui suivent l'évolution notamment les services de la Météorologie nationale. Dès qu'il y a une évolution, le comité de veille prend les décisions adéquates comme cela a été réalisé l'année dernière pour assurer la continuité de l'exploitation de RAM». Dans ce sens, parmi les décisions qui sont prises, il y a l'information de la clientèle par téléphone ou/et par les médias sur la situation. Pour le cas de l'année dernière, avril 2010, où les avions en Europe furent cloués au sol avec plus de 8 millions de passagers bloqués dans les aéroports, ce fut d'abord les directions de l'aviation civile de chaque pays qui avaient pris séparément les décisions en fonction des éléments d'information en main. «Et c'est ensuite seulement que l'organisation de l'aviation civile internationale a repris le dossier en main pour mieux normer, afin qu'il n'y ait pas une décision dans un pays qui ne soit pas au même niveau dans un autre. Au mois de décembre dernier donc, le travail de ce comite d'experts internationaux a réalisé un rapport sur la base duquel les décisions de fermeture ou non de l'espace aériens sont prises». Du fait qu'aucune mesure de fermeture d'espace aérien n'a été prise, tous les vols prévus du Maroc vers l'Europe ou d'Europe vers le Maroc sont maintenus sans aucun changement. Le trafic aérien de la RAM avec l'Europe représente près de 50% de l'activité globale de la compagnie. L'impact des éruptions volcaniques de l'année dernières était de ce fait bien palpable au niveau du bilan des pertes qui se sont chiffrées à pas moins de 150 millions de dirhams pour la RAM contre 1,7 milliards d'euros pour des compagnies aériennes européennes qui enregistrèrent l'annulation de 100 mille vols. On note que lors de la crise d'avril 2010, la RAM avait continué à desservir le sud de la France en faisant appel à des moyens de transport par autocar et train pour la continuation du voyage. Par contre, le réseau de lignes en dehors de l'Europe a continué à fonctionner normalement: l'Afrique qui représente le tiers du trafic global les Etats-Unis, le Canada et le Moyen-Orient.